jeudi 9 avril 2015

Les méchants, c'est top! [Post-it 10]

Salut les cocos, c'est moi! Ça faisait longtemps, hein?

Je suis bien d'accord, mais calme-toi, Capitaine Picard.

C'est le mois d'avril, le blog a fêté son premier anniversaire il y a un peu plus d'un mois, j'ai des articles sur les étagères qui n'attendent que d'être écrits, et en plus je suis fatigué... Alors, me suis-je dit, au lieu de rattraper mon retard, de me reposer, ou de faire quoi que ce soit de constructif, si je pondais un autre top inutile? 

Plutôt qu'un top, à vrai dire, il s'agirait en fait d'une "liste", un peu dans le genre de ce que j'avais fait fin décembre 2014. Et que c'est que quoi, le thème, cette fois-ci? Hé bien, les méchants, pardi! 
J'éprouve une fascination, et une sympathie particulières à l'égard de ces méchants, je trouve généralement que ce sont des personnages jouissifs, dotés d'un charisme monstre. Ils se paient même parfois le luxe d'être les personnages les plus intéressants des oeuvres auxquelles ils appartiennent. Alors, tout ça c'est bien gentil, mais qu'est-ce que j'entends exactement par "méchant"? Hé bien, tout simplement un personnage qui, par ses actes ou son idéologie se retrouve opposé au(x) héros, considéré comme "mauvais" par son comportement, ou appartenant au "mauvais" camp - par exemple, le Mal, si manichéisme il y a.
Pour ce top, j'ai choisi 15 de mes méchants préférés, tous supports confondus. J'ai essayé de me limiter à un méchant par série/franchise, ainsi qu'à ceux qui m'ont le plus marqué, parce que sinon, on était pas sortis du sable. Donc, sans plus attendre,



15 de mes méchants préférés, tous supports confondus


Note: il va de soi qu'en plus d'être totalement personnelle, cette liste présente mes méchants préférés, ceux que j'adore, et non pas ceux que je trouve meilleurs, plus puissants, machiavéliques ou quoi que ce soit. 

I . Le carnet d'adresses

Ceux que je garde sous la main au cas où, parce qu'on sait jamais.


Le couple Macbeth (Macbeth)
Si pris séparément, les deux Macbeth sont des personnages shakespeariens tout ce qu'il y a de plus classique, lorsqu'on les réunit tous les deux, c'est une autre paire de manches. La femme pousse le mari au crime, le mari exécute sans scrupules, les deux règnent d'une main de fer sur l'Ecosse, se soutenant mutuellement dans leur soif d'ambition. Pas un pour racheter l'autre. Bref, un beau couple d'affreux comme je les aime.

Arthas (Warcraft III, World of Warcraft) 
Personnage-phare de Warcraft III: Reign of Chaos et de son extension The Frozen Throne, Arthas était le prince du Royaume aujourd'hui en ruines de Lordaeron. Originellement connu pour sa bravoure et son sens de l'honneur, on assiste peu à peu à sa déchéance, corrompu par la malédiction du Roi-Liche, mais aussi par ce sens du devoir tellement poussé à son paroxysme qu'il en devient mauvais. Si j'apprécie sans plus ce personnage dans Warcraft III, c'est dans The Frozen Throne que j'ai véritablement commencé à l'apprécier. Peu à peu, il gravit les échelons du Fléau, consicent de sa propre déchéance, n'hésitant pas à combattre ses anciens alliés, jusqu'à défaire celui qui est la cause de sa ruine pour finalement prendre sa place et devenir ainsi le nouveau Roi-Liche - récupérant au passage un bon millier de points de charisme. Arthas le Roi-Liche, ça sonne cruellement bien, non?


II . La galerie des portraits

Ceux pour lesquels je laisse, en plus du carnet d'adresse, une petite place pour un joli portrait en pied.


Dark Vador (Star Wars)
Pas moyen d'y couper, celui-là. Est-ce que j'ai besoin d'en dire plus? Chacune de ses apparitions m'emplit d'une joie sans nom, sa voix grave entrecoupée de bruits de lave-vaisselle me fait frissonner à chaque fois. Ce type est une bête de charisme, un bon méchant à l'ancienne comme on en fait plus. Le gars va même jusqu'à se retourner et exécuter lui-même le boss de fin pour sauver son fiston. Il a même une tri-prélogie qui lui est entièrement consacrée! La vraie star de Star Wars, ne cherchez pas, c'est lui.

Méléagant (Kaamelott)
J'avoue qu'au début, je ne l'aimais pas beaucoup. Il faut dire que cet envoyé des dieux, connu également comme "la Réponse", n'est pas très sympa, tout ce qu'il désire, c'est la ruine, la destruction des gens. Mais à force de revoir le Livre V, j'ai fini par l'apprécier pour ce qu'il est, celui qui apporte les ténèbres, un être cruel, manipulateur, sans émotions, et bizarrement, ça passe - sans doute parce qu'il n'est pas humain. Carlo Brandt interprète avec brio le personnage, et ses mimiques, son physique, sa façon de parler, rendent à mes yeux Méléagant tout bonnement excellent. Terrifiant, horrible, certes, mais excellent.

Sephiroth (Final Fantasy VII) 
Je sais, c'est classique, banal même, de faire figurer Sephiroth ici. Mais en même temps, cette place, il la mérite! Vous en connaissez beaucoup, des types qui sèment la destruction en se battant à une main avec un odachi d'au moins deux fois leur taille? Moi non! Et puis, quel charisme! Quelle force!  Et quelle classe! Non mais, sérieusement, vous ne trouvez pas que ses cheveux sont magnifiques? Si j'avais une crinière argentée comme ça, moi non plus je n'aurais aucun scrupule à tenter de détruire la planète - quoique "simplement" la contrôler serait sans doute plus intéressant...

Smaug (Le Hobbit) 
Il fallait bien un dragon dans ce "top", alors j'ai choisi Smaug. En plus d'être un dragon, ce qui est déjà un bon gros point, c'est un beau parleur qui maîtrise l'art du langage à la perfection - son long échange avec Bilbo demeure d'ailleurs l'une des meilleures scènes du livre. Ajoutez à cela son fameux "I am fire! I am death!" plus la jouissive interprétation de Benedict Cumberbatch dans les films de PJ, et c'est bon, vous obtenez l'un des meilleurs dragons jamais inventés, une sorte de Fafnir en 1000 fois plus mieux. Je ne l'inviterais pas à venir prendre le thé, pour des raisons évidentes - de place notamment, et puis ce serait gênant s'il lui venait à l'envie de compléter son quatre heures par l'un de mes hôtes - mais son portrait dans ma galerie aurait sacrément de l'allure! 

Griffith (Berserk)
C'est certes le principal antagoniste de la série, mais je le considère depuis le début comme "l'autre anti-héros" de l'histoire, puisqu'on suit aussi bien son évolution que celle de Guts. En plus d'être un beau gosse à la chevelure magnifique - encore un! - c'est un épéiste, un stratège et un chef de guerre hors pair qui parvient à réunir des alliés surpuissants, mais surtout, il est parvenu à littéralement devenir un Dieu, pour sortir de la déchéance dans laquelle il avait plongé - et qui m'avait fendu le coeur. Un personnage ambigü, intéressant, qui n'a pas hésité à sacrifier ses hommes et ouvrir la porte du monde des humains à des créatures infernales pour atteindre son but, mais continue de se battre pour protéger les faibles et créer une patrie où règne la paix. 

Ganondorf (série The Legend of Zelda) 
Je précise que c'est bien Ganondorf qui a sa place ici et non Ganon, son "alter-ego" porcin - non pas que le second me déplaise, mais il n'a pas la carrure et le charisme de la version humaine. Ganondorf, c'est une bête de charisme et de puissance, un roi sans scrupule maîtrisant la magie, l'escrime et l'orgue à la perfection, il possède même littéralement des pouvoirs divins - ainsi qu'un thème qui déchire! Sa soif de pouvoir et de revanche et telle qu'il traverse les âges et les dimensions sans broncher, jamais vraiment vaincu, toujours là dans l'ombre, à attendre son heure. Ce gars-là, c'est tout simplement sans hésiter l'un des meilleurs boss de jeux vidéos jamais créés. (notez que j'ai un temps hésité avec l'Avatar du Néant, mais Ganondorf a l'avantage de l'ancienneté.)

Morgoth (oeuvre de Tolkien) 
Non content d'être un dieu déchu qui a sombré dans le chaos, Morgoth, c'est carrément LE Mal incarné, la source de toute la souillure du monde, le pire seigneur machiavélique qui ait jamais existé, la personnification des Ténèbres. Sauron, à côté, c'est un enfant de choeur. D'ailleurs, c'est son apprenti. Si encore il n'y avait que lui... Le gars a également comme serviteurs Balrogs, loups-garous, vampires et Dragons. Ouaip, ça, c'est de l'Armée! Et tout ça dans un seul but: le chaos. Voyez, on peut difficilement faire pire que Morgoth. Y'en a qui ont essayé, inutile de vous dire qu'ils ont eu des problèmes. 


III . Les invités

Ceux que j'inviterais sans hésiter autour d'une tasse de thé, histoire de discuter lectures,
 carrières ou plans de conquête du monde. Inutile de dire que ceux-là sont la crème de la crème.


Le Joker (univers Batman)
S'il y a bien une chose dont l'univers Batman peut se vanter, c'est bien d'avoir créé toute une panoplie de méchants uniques et inoubliables. Parmi tous ceux-là, le Joker est certainement le plus représentatif, en plus d'être le plus réussi. Toutefois, si c'est lui seul que j'ai choisi pour les besoins de la liste, je ne pourrais me résoudre à l'inviter si je ne faisais de même avec sa chère Harley Quinn, l'inimitable Pingouin (me décider entre lui et le Joker fut difficile!), l'étrange Epouvantail, et même éventuellement la sensuelle Catwoman.

Zangdar (Le Donjon de Naheulbeuk)
Ce pauvre Zangdar n'a décidément pas de chance! Volé par une bande d'aventuriers, dépouillé de son donjon par des fonctionnaires peu scrupuleux suite à une méprise, réduit plusieurs fois à parcourir la Terre de Fang avec son assistant comme un vulgaire vagabond, il est bien difficile après toutes ces mésaventures de le considérer encore véritablement comme une menace. Pourtant, je le trouve attachant dans son malheur, et puis, même dans l'adversité, il parvient à considérer toute sa verve et sa stature de "Maître". Sans doute l'un de mes personnages de toute la série.

Hector Barbossa (Pirates des Caraïbes)
Pour la plupart, un film Pirates des Caraïbes sans Johnny Depp serait impensable; pour moi, c'est un tel film sans Barbossa qui serait inimaginable. Un pirate comme je les aime, un intrigant qui ne respecte le Code que lorsqu'il le veut bien, et maîtrise la verve à la perfection, un type increvable qui même lorsqu'il rejoint le "bon" côté ne peut s'empêcher de manigancer dans tous les coins, tout en conservant son flegme et son charisme. Et puis ses mimiques, ses répliques, ses expressions... Geoffrey Rush est juste parfait dans ce rôle! Qu'est-ce que je l'adore! S'il vous plaît, faites un spin-off sur ce type!

Les Sept Homonculus (FullMetal Alchemist)
Vous allez me dire que je triche, mais puisqu'il s'agit d'un groupe d'ennemis, ça passe. Et puis de toute façon, je fais ce que je veux. Bref, malgré les différences, j'aime beaucoup les "deux" versions des Homonculus - les connaisseurs voient sans doute de quoi je veux parler. La version de 2003 leur apporte même une touche tragique supplémentaire, en en faisant les "survivants" de transmutations humaines ratées. Lien émotionnel, toussa, toussa. Toutefois, si j'aime beaucoup les sept en tant que groupe - c'est dans leurs interactions qu'ils sont le plus intéressants - j'avoue avoir une nette préférence pour le "trio originel", composé de Lust, Envy et Glutonny. Ces trois-là fonctionnent très bien ensemble - il y a comme une alchimie entre eux, si vous me permettez l'expression - nous livrant une bonne petite équipe d'antagonistes à l'ancienne* comme j'aimerais en voir plus souvent.

 Saroumane (Le Seigneur des Anneaux)
Je vous entends râler d'ici. Encore un personnage de Tolkien? Ben oui, mais que voulez-vous, je n'y peux rien si ses méchants sont si bons! Et puis en plus, avec Christopher "vampire" Lee dans son rôle dans l'adaptation filmique de PJ, comment vouliez-vous que je résiste? Surtout que le personnage est encore plus puissant et intéressant qu'il ne le paraît au premier abord... Saroumane forever, quoi! Je n'ai même pas besoin d'en rajouter, tellement ça devrait couler de source...

Saga (Saint Seiya/Les Chevaliers du Zodiaque)
Si je ne devais en choisir qu'un, il serait très certainement en tête de liste. Parce que Saga trouve moyen d'être l'un des plus puissants Chevaliers qui existent, un être doté d'un honneur sans limite en même temps qu'un ambitieux qui n'hésitera pas à tromper son monde treize ans durant pour atteindre son but, un Homme bon mais ambigü, sans cesse tiraillé entre le Bien et le Mal - et encore, même là, c'est un Mal ambigü, puisqu'il veut contrôler la Terre pour la protéger... Bref, Saga, c'est un personnage charismatique, intelligent, puissant, à la fois bon et machiavélique, plus ambigü et intéressant qu'il n'y paraît. En fait, quand on y réfléchit, le chapitre du Sanctuaire tourne presque plus autour de lui qu'autour des héros. Je pense sérieusement qu'on devrait renommer la licence Saint Saga. Moi je dis, encore une fois, Saga forever! Oui, comme Sarou', vous avez tout compris!
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Bon, ben voilà, c'est tout pour aujourd'hui!
Et vous, quels sont vos méchants préférés?


(*) Curieusement, en écrivant ces lignes, j'ai pensé à  la Team Rocket. 
Il va de soi que les trois Homonculus cités sont bien plus compétents et charismatiques.

vendredi 27 mars 2015

Petite chronique rapide: neige, assassin, montagne, et neige.

Un roi sans divertissement, de Jean Giono

Les années 1840. Un village perdu du Dauphiné. Un hiver enneigé. Une série de disparitions inexpliquées. Très vite, pour résoudre ce mystère, on fait venir ni plus ni moins qu'un officier de la ville, le commandant Langlois. Mais si rapidement il trouve la clé de cette énigme, cette affaire sera loin de le laisser indemne...
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"Le livre est parti parfaitement au hasard, sans aucun personnage. Le personnage était l'Arbre, le Hêtre. Le départ, brusquement, c'est la découverte d'un crime, d'un cadavre qui se trouva dans les branches de cet arbre. Il y a eu d'abord l'Arbre, puis la victime, nous avons commencé par un être inanimé, suivi d'un cadavre, le cadavre a suscité l'assassin tout simplement, et après, l'assassin a suscité le justicier. C'était le roman du justicier que j'avais écrit. C'était celui-là que je voulais écrire, mais en partant d'un arbre qui n'avait rien à faire dans l'histoire." J. Giono
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"Le sang sur la neige, très propre, rouge et blanc, c'était très beau."


     Infos complémentaires:
     Origine: France
     Edition: Folio (1948)
     240 pages


Vous l'avez sans doute constaté si vous traînassez sur ce blog depuis quelques temps et que vous avez au moins deux ronds de jugeote, je porte plus volontiers mon dévolu livresque sur la fantasy. Parfois, cependant, il m'arrive de me lancer de façon plus hasardeuse dans des oeuvres bien éloignées de mes principaux intérêts - fantasy, historique, policier, éventuellement absurde, humour noir ou anglais. Je me disais depuis un petit bout de temps qu'une bonne liste de "classiques" de la littérature manquaient à mon tableau, et même si je n'aime pas trop me forcer pour ce genre de choses, je n'aime pas non plus avoir de grosses lacunes dans ma culture générale. Mais, comme lire est avant tout un divertissement pour moi, autant choisir quelque chose d'à priori intéressant et pas trop long. (oui, dit comme ça, j'ai un peu honte...)
C'est ainsi que j'ai entrepris la lecture d'Un roi sans divertissement.

Voilà un livre bien étrange... Je ne saurais dire exactement ce qui m'a attiré chez lui. J'aurais également beaucoup de mal à vous en parler comme je le fais habituellement dans mes autres chroniques. De ce que j'ai pu voir un peu partout sur le net, il y a bon nombre de pistes d'analyse et de réflexion très intéressantes - qui en font le genre d'oeuvre redoutée par les bacheliers de France et de Navarre - mais c'est en solitaire que je me suis lancé, non dans une volonté de décortiquer le texte, simplement pour le savourer. Aussi, peut-être beaucoup de choses m'ont-elles échappé.
Toujours est-il que je pense qu'Un roi sans divertissement n'est pas vraiment fait pour être disséqué, mais pour être ressenti. Il instaure tout du long une espèce d'ambiance un peu étrange, un peu irréelle, comme si les personnages-narrateurs eux-mêmes semblaient absents, perdus... J'ai eu un peu l'impression de ressentir la même chose que face à un immense champ recouvert de neige - si, vous savez, une espèce de vide intérieur, mêlé à un sentiment de tristesse, de plénitude, et de nostalgie tout à la fois... Et petit à petit, cette ambiance particulière se fait de plus en plus pesante, comme si l'on sentait que les personnages voulaient nous dire quelque chose, sans y parvenir, tandis que le lecteur a du mal à voir où ils veulent en venir. Alors la fin arrive, comme un soulagement pour tout le monde, comme un poids dont tous se seraient enfin libérés, surprenante (enfin... presque, comme vous le verrez un peu plus bas) et pourtant tellement logique au fond, puisque tout y conduisait.

Je me suis parfois ennuyé, parfois moins, j'ai eu du mal à avancer de temps en temps, mais quand j'ai refermé le livre après la dernière page, j'avais la sensation d'avoir lu un bon truc. Pas inoubliable, pas indispensable, juste un bon truc, beau sans prétention et bien écrit.

(Je ne félicite en revanche pas les imbéciles qui ont cru malin de mettre en quatrième de couverture un extrait du livre, et pas n'importe lequel puisqu'il s'agit ni plus ni moins de la fin... Ce qui est fort dommage, car je pense qu'elle a de quoi surprendre, et elle aurait pu faire son office auprès de moi, si je ne l'avais pas connue à l'avance. Donc, zut à vous les gars, je ne vous remercie pas. (et du coup, c'est pour ça qu'à la place vous avez un résumé pourri rédigé par mes soins))

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lundi 2 mars 2015

Pause grimoire-bière: La dernière aventure des Fiers de Hache!

Le Donjon de Naheulbeuk, tome 4: Chaos sous la Montagne, de John Lang

C’est la guerre en terre de Fangh ! Et nos aventuriers font face aux armées démoniaques de Gzor, sans possibilité de se défiler. Pour la première fois de leur carrière, ils vont devoir participer à une véritable bataille épique… Mais les techniques de bourrin et les sorts lancés au petit bonheur ne suffiront peut-être pas à les sauver tous, cette fois. Et la compagnie au nom incertain pourrait même devoir recruter ; ce qui n’est pas du goût de tout le monde.  
Dans la confusion générale, les rescapés du donjon de Naheulbeuk vont se voir confier une mission de la plus haute importance. Une expédition qui passe par les mines des Nains, aussi profondes que le mépris des courtauds pour les gens de la surface… Entre la diplomatie et la baston, la frontière sera mince. Et le sort du monde pourrait bien se jouer sur une raillerie de trop !  
Comme si cela ne suffisait pas, un sorcier et son acolyte se lancent sur la piste des responsables de leur ruine. Avec la ferme intention d’assouvir leur vengeance, coûte que coûte. Car chacun pressent que tout ce chaos va s’achever par un désastre.
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"Ce fut à ce moment que le Ranger cessa de le considérer comme un gros bourrin. Il se sentait un peu jaloux, mais aussi agréablement surpris. Le Barbare semblait soucieux. C'était quelque chose de nouveau!" 
     Infos complémentaires:
     Série: Le Donjon de Naheulbeuk (5 tomes, terminée)
     Origine: France
     Edition: Octobre (2014)
     380 pages


Toutes les bonnes choses ont une fin, comme dit le proverbe, et Le Donjon de Naheulbeuk n'échappe pas à la règle. Je m'y étais préparé psychologiquement depuis un bout de temps déjà; j'avais fait les choses très sérieusement (si, si!), en relisant Le Conseil de Suak, histoire de me remettre dans le bain avant d'entamer le chapitre final de l'histoire de nos aventuriers. Et donc, même si j'avais un peu d'appréhension, et que je ne voulais y croire qu'à moitié, j'étais dans les meilleures dispositions pour affronter la dernière aventure des Fiers de Hache.

Une petite carte de la région dans laquelle se déroule l'aventure.
Guerre oblige, les combats sont beaucoup plus présents que dans les tomes précédents - de quoi ravir le Nain et le Barbare! - et font de Chaos sous la Montagne un épisode très riche en action visuelle et tendue. Même si je ne suis pas généralement fan de la baston narrée, je dois avouer qu'ici, ça fonctionne, et j'ai vraiment été pris lorsque ça castagnait. Surtout que, étant donné qu'il s'agit du dernier tome - et au vu de la quatrième de couverture - on n'est jamais vraiment sûr que les personnages vont s'en sortir, ou au moins en un seul morceau. Non, John Lang parvient à instaurer une réelle tension lors de ces combats, tout en les rendant jouissifs, bien plus selon moi que ne parvenait à le faire Stan Nicholls dans La Compagnie de la Foudre, qui pourtant repose largement sur l'action.

Les Nains, un peuple plein de finesse.
Mais le thème de la guerre ne se fait pas seulement ressentir au niveau de l'action: le volume est également plus sombre. Même en Terre de Fangh, la guerre a des conséquences terribles, lesquelles seront d'ailleurs à l'origine de la nouvelle mission de la compagnie. Les différents membres gagnent d'ailleurs ici en profondeur, et leurs relations s'étoffent, poursuivant ce qui avait été légèrement entamé dans Le Conseil de Suak. Leurs disputes prennent parfois un tournant moins humoristique, bien qu'une réplique ou les blagues vaseuses du Nain rappellent le côté décalé de l'aventure. Car si le ton général se veut plus sérieux, le volume ne manque toutefois pas d'humour. A ce titre, le passage au milieu du peuple Nain dans les mines de Mir-Nodd, bien que parfois peu long, est juste mémorable! Tout le monde connaît l'avarice et les mauvaises manières du Nain, hé bien imaginez ça avec une bonne centaine de gars du même genre! Du Naheulbeuk pur jus!

De nouveaux personnages font également leur apparition. Parmi les principaux, Sonjaska, déjà entrevue dans Le Conseil de Suak, se joint au groupe, afin d'y apporter un peu de fraîcheur bienvenue, mais on peut également citer un nouvel ennemi au service de Gzor, ainsi qu'un vieux vampire désireux d'assouvir sa vengeance. On retrouve aussi bien sûr Zangdar et Reivax, bien décidés à en finir une bonne fois pour toutes avec les aventuriers. J'ai été un peu déçu de leur périple et de leur devenir, car ils m'ont donné l'impression d'être à peine survolés, alors que j'apprécie énormément ce duo. De même, il y avait moyen d'en faire beaucoup plus avec le vampire, surtout qu'il y a des chances pour qu'on le revoie dans de futures histoires en Terre de Fangh.

Que de chemin parcouru depuis les couloirs
 crasseux du donjon de Naheulbeuk!
En fait, globalement, le plus gros défaut du tome - en plus d'être la fin (ouiiiin!) - est un problème de narration et de rythme. Autant les 300 premières pages, qui se déroulent sur peut-être deux ou trois jours tout au plus, m'ont semblées parfois très - trop - diluées, autant les 80 dernières pages adoptent un rythme très soutenu, qui dénote vraiment avec le reste, et donne l'impression que les derniers chapitres sont expédiés, impression renforcée par le fait que certains passages soient véritablement survolés, y compris du côté de la compagnie. Pourtant, les derniers chapitres adoptent finalement un rythme assez proche de ce qui avait été fait dans les tomes précédents, et globalement je les ai appréciés pour cela, mais peut-être cela convient-il moins à une conclusion générale de la saga. Par ailleurs, j'ai un peu regretté que l'humour décalé de John Lang soit moins présent dans la narration.

Néanmoins, l'"épilogue" rattrappe le tir, et permet de terminer sur une note positive. D'une manière générale, j'aime beaucoup ces fins "ouvertes", où même si l'histoire s'achève, le devenir des personnages est laissé à l'imagination du spectateur, laissant la porte ouverte à de nouvelles aventures. Celle-ci ne déroge pas à la règle, aussi mon regret d'avoir terminé la série s'en est trouvé atténué, et c'est avec le sourire que j'ai quitté nos aventuriers désormais enfin reconnus.

Bilan des courses


Un tome riche en action, certes plus sombre que les précédents, mais qui conserve néanmoins une bonne dose d'humour. Pour la dernière aventure des Fiers de Hache, John Lang parvient ainsi, tout en restant dans la continuité du ton du Conseil de Suak, à renouer également avec les péripéties "à l'ancienne" de la compagnie. Conclusion oblige, les personnages et leurs relations évoluent, mais restent toujours fidèles à eux-mêmes. J'ai toutefois regretté un problème de rythme, et moins d'humour dans la narration, mais même si par conséquent, ce tome ne sera pas de mes préférés, il n'en demeure pas moins très bon et incontournable pour tout fan de la série.



mardi 17 février 2015

[Collection] Super combo de la mort qui tue!

Salut, les cocos! 
Je suis de bonne humeur, pour une fois! Vous savez pourquoi? Devinez un peu ce que je me suis acheté ce week-end (vendredi soir - le 13 - pour être précis)... 
Une New 3DS et une édition limitée de Majora's Mask 3D! Et Day one, en plus!

Ah oui, et un #@*§ câble de recharge, aussi... 'sont rigolos chez Naintandau...

A vrai dire, ça faisait longtemps que je comptais m'acheter - ou au moins me faire offrir par quelque âme (très) généreuse - une 3DS, mais j'ai toujours repoussé pour des raisons X ou Y, financières, principalement. Ben oui, je suis un gros radin, donc forcément, pour limiter la casse, je cherchais de l'occasion tout en économisant, mais à côté les prix restaient relativement élevés pour mon porte-monnaie, surtout que j'étais loin de changer mes habitudes. En gros, je rechigne à acheter, mais je me fais toujours avoir par l'occasion et les sentiments, du coup, au final, je dépense, je dépense.
Bref, du coup, j'ai longtemps repoussé, et puis fin 2014 approchant, j'ai fini par me dire "quand même, il faudra bien que j'en prenne une à un moment ou à un autre", surtout que de plus en plus de jeux me faisaient de l'oeil. Et puis est venue l'annonce de la sortie prochaine dans nos contrées de la New 3DS le 13 février 2015. Et à peine quelques mois plus tard, le remake de Majora's Mask sur 3DS était officiellement annoncé pour le 13 février, coïncidant avec la sortie de la console. Je suis amoureux de ce jeu, vous le savez peut-être déjà. "C'est l'occasion, enfin!" que je me suis alors dit, et donc, grâce à des sous-sous reçus aux fêtes, je me suis offert ce combo de la mort-qui-tue New 3DS/M'sM 3D/foutu-câble-de-recharge-qu'est-même-pas-fourni-avec-et-qui-en-plus-coûte-un-bras (j'avais failli l'oublier celui-là!)

Comme la dernière fois, ce billet sera illustré par des photos pourries prises par votre serviteur.

La New 3DS

Non, petit câble, je ne lâcherai pas l'affaire! Quand je pense qu'avec cet argent,
j'aurais pu m'acheter un jeu vidéo d'occase ou deux bouquins...

Etant donné que je n'ai pas d'"ancienne" version de la console - tout juste m'en suis-je fait prêter une par un ami pendant quelques jours il y a un an - je ne pourrai pas vous faire de comparaison pertinente avec le "nouveau" modèle. Reste que je suis plutôt satisfait de la mienne, elle est superbe, et c'est un vrai plaisir de jongler entre le stick directionnel et le stylet. Par ailleurs, l'effet de 3D est assez réussi et l'écran supérieur est suffisamment grand pour profiter des jeux. On a aussi droit aux habituelles cartes RA fournies avec, qui font vraiment gadget, mais why not.
Gros points noirs: 
- Son prix. Comptez 170 euros pour la version "normale", et 200 pour la version XL. Un joli petit entubage de la part des distributeurs français, quand on sait qu'au Japon elle est vendue pour l'équivalent de respectivement 117 et 137 euros. D'accord, il y a l'import, ce genre de bêtises, mais il reste quand même une sacrée marge! Un comble, quand  on sait que l'un des arguments de vente avancés par Big N était qu'elle était moins coûteuse à produire, et se vendrait donc moins chère... J'avais hésité au départ à prendre la XL, mais le prix m'a vite refroidi...
- PAS DE CÂBLE DE RECHARGE!!! Non mais vous vous fichez de moi? Pour un prix pareil, on aurait pu au moins escompter que chez nous qu'ils le fournissent avec, mais même pas... Du coup, si comme moi vous n'en n'avez pas, il faut rajouter dix euros au prix de la console, ce qui n'est quand même pas rien...

The Legend of Zelda: Majora's Mask 3D - édition limitée



Je ne m'étendrai pas trop sur le jeu en lui-même, je dirai simplement que ce remake m'a surpris agréablement. Je m'attendais à être un peu déçu, et en fait pas le moins du monde, c'est même tout l'inverse! J'ai même l'impression que je prends plus mon pied - niveau maniabilité surtout - qu'avec l'original, et ce n'est pas peu dire...
Concernant le coffret en lui-même, on y retrouve le jeu bien sûr, mais également un chouette poster double-face au format 37 x 53 cm (environ, j'ai mesuré ça moi-même en vitesse), un petit badge/pin représentant le Masque de Majora, dans un joli écrin, ainsi qu'un joli steelbook, orné au recto de Masque en couleurs, légèrement en relief, et au verso d'un Skull Kid monochrome, le tout sur un fond brumeux bleuté/mauve du plus bel effet. Et tout ça dans une jolie boîte en carton, sobre mais élégante.
La question que vous vous posez peut-être (allez, allez, ne faites pas vos timides!) c'est: est-ce que ce coffret vaut le coup? Hé bien, je dirai, si vous êtes un fan, oui. Certes, c'est juste du goodie/accessoire pas trop mémorable, mais au vu du prix, je pense que vous feriez mal de bouder votre plaisir. J'ai payé mon exemplaire un peu moins de 60 euros, soit certes 20 euros de plus environ que le jeu seul, mais je pense que ça les vaut. Et puis ça reste tout de même moins cher qu'un jeu neuf sur console de salon...

Sinon, voici ce que donne le poster une fois affiché - j'ai personnellement opté pour le côté avec Skull Kid, un peu moins tape-à-l'oeil au niveau des couleurs que le côté "Majora", et plus sympa dans sa composition.

 Merci à l'appareil pour la qualité plus que douteuse du rendu...


Petit bilan du jour

Yup, c'était cher - 240 euros le tout, câble compris - mais je ne regrette pas mon achat! D'ailleurs, pour preuve, je viens de passer la moitié du week-end - vendredi compris - à jouer à la 3DS... Que ce jeu est addictif, mes aïeux! Et puis en attendant, il faut aussi que je trouve de la place pour ranger mes goodies... Je vais devoir penser à me racheter une pioche pour agrandir ma caverne, ça commence à devenir urgent!
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dimanche 8 février 2015

Retour sanglant dans la bédéthèque. George Martin n'a qu'à bien se tenir!

Sang Royal, tomes 1 et 2 (bande-dessinée)

Tome 1: Noces sacrilèges
Tome 2: Crime et Châtiment

     Infos complémentaires:
     Série: Sang Royal (3 tomes, en cours)
     Origine: France
     Auteurs: Alejandro Jodorowsky (scénario), Dongzi Liu (dessin et couleur)
     Edition: Glénat - Grafica (2010 -  2011)
     56 pages par tome


Sans blague, il ne vous fait pas penser à quelqu'un, Alvar?
Un certain "faucon", peut-être? Ou alors c'est juste moi...
Dans un pays d'inspiration médiévale en pleine guerre, alors que les envahisseurs orientaux sont sur le point d'être défait, le jeune Roi Alvar est blessé d'une flêche. Profitant de sa faiblesse, son cousin Alfred le trahit alors, usurpant son identité pour prendre sa place sur le trône. Laissé pour mort, Alvar est recueilli par Batia, une bergère bossue auprès de laquelle, il demeure pendant dix ans, amnésique. Durant cette période naît une fille, Sambra. Mais évidemment, Alvar finit par retrouver la mémoire, et est bien décidé à reprendre sa place. Mais maudit par Batia, il ne fait au final que préparer sa propre perte, et avec elle celle de ceux qui l'entourent.

Mon petit résumé ne paie certes pas de mine, mais que voilà un récit sanglant et cruel! Les personnages sont tous monstrueux, rongés par leurs ambitions ou leurs désirs personnels qui les poussent à commettre les pires atrocités. Car certes, c'est au départ l'histoire de la vengeance d'un seul, celle d'Alvar, mais le chemin de haine sur lequelle il s'embarque conduit les victimes à se venger aussi. Au final, les vengeances s'entrecoisent, toutes plus horribles les unes que les autres. Des langues, des seins, des nez coupés, du blasphème, de l'adultère, de l'inceste des meurtres à la chaîne, des hectolitres de sang, et des coucheries présentées de manière crue, voilà ce qui vous attend si vous vous lancez dans la lecture de Sang Royal. Autant dire que la série n'est pas à mettre entre les mains de tout le monde!

Et pourtant, je ne saurais dire pourquoi, je lui trouve quelque chose de fascinant. Peut-être à cause de cette cruauté, justement, que l'on retrouve chez tous les personnages: bien évidemment chez le Prince Rador, pourri gâté dans son enfance et devenu complètement tyrannique en grandissant, et la Reine Violena, une femme belle mais opportuniste au possible et aussi tyrannique que son fils sous ses airs doux; mais aussi chez Alvar, dur et si orgueilleux qu'il se croit aussi bien au-dessus des Hommes que de Dieu; Batia elle-même n'y échappe pas, puisqu'au delà de la mort, elle va jusqu'à maudire son ancien amant et sa propre fille, riant de leur malheur, dans un excès de tristesse. Quant à Sambra, c'est certes la moins pire, mais elle est loin  d'être irréprochable: elle commet l'inceste en toute connaissance de cause, aveuglée par son désir, et trouve le moyen de tromper à la fois son mari et son amant.

Pas la peine de râler, les cocos, je vous l'avais dit!
En fait, l'histoire a quelque chose de très théâtral, de très shakespaerien, même. Les personnages, ainsi que le désir de vengance et la folie d'Alvar sont à mi-chemin entre Richard III, Macbeth et Hamlet, la cruauté et cette orgie de vengeances entrecroisées ne sont pas sans rappeler Titus Andronicus, les réflexions sur la nature du pouvoir et l'aspect militaire semblent tout droit sortis de l'Henriad. L'histoire semble même adopter une structure en cinq actes, renforçant l'aspect théâtral. Le fantôme de Batia, qui lance les malédictions, paraît d'ailleurs un metteur en scène cruel, qui s'amuse des méprises et des malheurs des vivants, un spectateur invisible de la pièce macabre qui est en train de se jouer sous ses yeux.

Ce qui me fait marrer (mais doucement, quand même, y'a pas non de quoi se fendre la poire) c'est qu'au-delà des éléments scénaristiques, Jodorowsky reprend également certains codes typiquement shakespeariens, des machins qui fonctionnent au théâtre, mais pas forcément en BD. Comme les discours parfois un peu trop grandiloquents qui n'ont rien de naturel (même si c'est sympa à lire, hein!), les grosses ellipses temporelles de la mort-qui-tue (par exemple un "dix ans plus tard" qui arrive aussi naturellement qu'un "le lendemain", comme ça, sans prévenir) et des actions parfois tellement suggérées qu'on se demande si elles ont bel et bien eu lieu autrement que par les discours des personnages - ce qui donne parfois lieu à des scènes qui, prises avec un peu de second degré, sont juste super drôles.  
Pour vous donner un exemple, voici un charmant petit résumé des pages 43 à 47: 
             «  Je vais te tuer.   Moi aussi.  Non finalement, j'ai envie de toi.  Moi aussi. 
                     — Ah flute, nous sommes du même sang, nous ne pouvons pas...  T'as raison, c'est pas bien.
                     — Tiens, sans nous en rendre compte, nous venons de nous ébattre follement.
                     — Bon... on se marie du coup?  D'accord. »

Et voilà! Aussitôt dit, aussitôt fait!

Du coup, c'est dommage, parce que même si d'un certain point de vue, c'est rigoulol, d'un autre côté, ça dessert parfois un peu le récit. Je n'ai pas trop de soucis avec les ellipses de dix ans, personnellement, je trouve qu'ici ça passe, étant donné les points sur lesquels se concentre le scénario, la relation Alvar-Sambra en tête - ben oui, il faut bien attendre que la gamine grandisse et atteigne au moins la vingtaine... Ce serait encore plus malsain, sinon... Mais certains éléments s'enchaînent parfois de manière trop décousue (exemple ci-dessus) parfois trop rapide et on perd en crédibilité... Prendre un peu plus de temps pour souffler sur le côté, étoffer un peu plus les personnages et développer les relations n'aurait pas été de trop.

Mais ces points un peu négatifs sont largement rattrappés par le dessin, car, mes dieux! autant le dire tout de suite, ça envoie des rillettes par tartines de dix! Le rendu semi-réaliste, appuyé par une colo' superbe, renforce le côté cru du scénario, mais Dong Liu parvient également à lui insuffler de la vie, grâce à des personnages très expressifs et un joli travail sur le mouvement. Les décors et les personnages sont beaux - même les crasseux qui ont passé leur vie au milieu des ours ont un brushing impec' et du mascara; on se croirait dans un blockbuster Hollywoodien! -, l'ambiance est assez sombre, mais le tout est très détaillé, surtout durant les scènes de bataille. Je ne suis pas trop fan en revanche de la vision qu'offre Liu des spectres, mais c'est presque de l'ordre du détail. Au final, le tout est d'une grande richesse visuelle, de quoi largement compenser les failles du scénario.


Bilan des courses


Une fresque sanglante et cruelle très shakespearienne, les coucheries et les mutilations en plus, qui devrait ravir les amateurs du genre, et qui me fascine étrangement à chaque relecture, de par son ambiance glaucque à la limite du malsain et ses personnages tous plus monstrueux les uns que les autres. Si le scénario comporte quelques lacunes qui auprès de certains pourraient difficilement passer, le visuel les compense largement: c'est un véritable plaisir pour les yeux! Toutefois, gardez bien à l'esprit que c'est un récit très sombre à ne pas mettre entre toutes les mains - âmes sensibles s'abstenir!

(Notez que je n'évoque pas le tome 3, que je n'ai pas encore lu. A vrai dire, je pense sincèrement que les deux premiers tomes se suffisent à eux-mêmes, même la fin semi-ouverte n'avait pas forcément besoin d'une suite. Je lirai tout de même ce troisième tome, afin d'avoir un avis tranché sur la question.) 
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Ça passe certes presque au second plan, mais l'intrigue se déroule dans un royaume imaginaire d'inspiration médiévale. Je rattache donc cette chronique au Challenge Dark Fantasy, de Zina!