samedi 27 septembre 2014

Petite pause littéraro-apocalyptique. Un article qu'il est très gris.

La route, de Cormac McCarthy
 L'apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres. Un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d'objets hétéroclites et de vieilles couvertures. Ils sont sur leurs gardes car le danger peut surgir à tout moment. Ils affrontent la pluie, la neige, le froid. Et ce qui reste d'une humanité retournée à la barbarie.
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"Quand il se réveillait dans les bois dans l’obscurité et le froid de la nuit il tendait la main pour toucher l’enfant qui dormait à son côté. Les nuits obscures au-delà de l’obscur et les jours chaque jour plus gris que celui d’avant. Comme l’assaut d’on ne sait quel glaucome froid assombrissant le monde sous sa taie."


      Infos complémentaires:
      Titre original: The Road (2006)
      Traduction par François Hirsch
      Edition: Points (2008)
      Nombre de pages: 250


La Route, c'est un bouquin qui me lorgnait depuis quelques années. Comme vous le savez certainement, une adaptation filmique est sortie en 2009. Je ne l'avais pas vue à l'époque, pas plus que maintenant, mais le film m'intéressait beaucoup, d'une part déjà à cause de l'ambiance post-apo très sombre, et d'autre part parce que Viggo Mortensen. Et Viggo, c'est Viggo. Bref, le film, et par extension le livre, me lorgnaient depuis un moment, quand je suis tombé sur ce dernier dans la bibilitothèque de parents à moi - oui parce que, j'ai beau être un ermite grincheux et misanthrope qui vit dans une grotte perdue au fin fond de la forêt, j'ai quand même une famille. Du coup, je leur ai emprunté, sans hésiter. Et sans vraiment leur demander leur avis, non plus, mais ils étaient au courant, donc on va dire que ça va.
Pourquoi est-ce que je vous raconte ça, alors que ça n'a aucun intérêt? Je n'en ai aucune fichtre idée. 

Toujours est-il que j'ai lu le bouquin. Dévoré, même, pour être exact. En effet, comme vous le devinez certainement, malins que vous êtes, ça a été un petit coup de coeur!

Un joli artwork mignon tout plein de Seamus Heffernan

Mais reviendons à nos bovidés...


On suit donc un père et son fils errant sur la fameuse "route", au beau milieu d'un monde complètement dévasté par une catastrope inconnue, en quête d'un meilleur endroit où vivre. Et globalement, je pourrais vous résumer le livre à ça, parce qu'il ne se passe pas grand-chose, du moins en apparence. Oh, bien sûr, leur périple est ponctué de rencontres plus ou moins malheureuses, mais jamais leur objectif ne change, comme si tout cela faisait partie de leur routine. Et c'est exactement de cela qu'il est question ici, en fait: la routine d'un père et  de son fils auxquels il ne reste plus rien, sinon eux-mêmes, et l'espoir, ce fil d'Ariane qui leur permet d'avancer. Espoir de quoi, en revanche - même cela ils semblent l'ignorer.

"On dit que les femmes rêvent des dangers qui menacent ceux dont elles prennent soin, et les hommes des dangers qui les menacent eux-mêmes. Mais moi, je ne rêve plus du tout."

Et c'est une des choses que j'ai beaucoup aimées dans ce bouquin: il avance à son rythme, sans chercher à donner dans l'extraordinaire ou le spectaculaire. Ceux qui me suivent depuis un petit moment doivent savoir maintenant que j'aime quand on prend son temps, et qu'on se contente de vivre. Hé bien là, c'est un peu ça - à la différence qu'il faudrait remplacer "vivre" par "survivre". Ici, nulle action d'éclat, de toute façon cet univers n'y serait pas propice. En fait, tout passe par les émotions. C'est un livre que j'ai trouvé très puissant à ce niveau-là, mais je serais bien incapable d'expliquer clairement de quoi il retourne. Je pense que, comme il ne se passe que peu de choses, et que l'on à rien à quoi se raccrocher, on vit tout à quatre cents pour cent aux côtés des deux personnages. La moindre action prend une importance démesurée, la moindre décision, le stress monte en flêche durant ces passages où tout instant d'inatention peut être fatal, les découvertes mêmes les plus anodines sont un vrai soulagement.
J'ai ressenti tellement de choses au cours de cette lecture: la haine, la colère, le désespoir, la tristesse, la peur, mais aussi et surtout l'espoir. Les deux protagonistes portent en effet en eux "la flamme", celle qui les pousse à avancer même lorsque tout semble désespéré, celle qui leur permet de se lever le matin pour continuer à marcher au milieu de ce paysage dévasté, celle qui leur permet de vivre, tout simplement. Et noms de Dieux, c'est du fort, ça! Proposer une telle ode à la vie au beau milieu d'un monde sans lumière, dans une histoire où la dépression déborde à chaque page, il fallait le faire!

Un très beau concept-art signé Zarahn Southon, qui retranscrit bien l'atmosphère du livre.
(dépression, quand tu tiiiens!)

Surtout qu'avec une écriture pareille, ce n'était pas forcément gagné d'avance: le style de Cormac McCarthy est en effet plutôt... particulier, à base de phrases courtes, incisives, avec des "et" à tous les coins, peu  de ponctuation (adieu les tirets et autres guillemets!) et surtout de descriptions, le tout pour un style très épuré. Alors oui, c'est spécial, mais tellement adapté (de mon point de vue, en tout cas) à la situation: pas d'avenir précis, on se contente de vivre l'instant présent sans savoir ce qu'il adviendra juste après, sans planifier, imaginer, prévoir. Et puis ça donne un petit côté "impersonnel" qui se marie parfaitement avec l'ambiance morne, grise sans chaleur, du récit.
En tout cas, il est certain que cette écriture ne convaincra pas tout le monde. Moi-même, j'ai eu beaucoup de mal, avant de m'y habituer et de réussir à plonger dans le récit - en partie grâce à elle, justement.

"Il sortit dans la lumière grise et s'arrêta et il vit l'espace d'un bref instant l'absolue vérité du monde. Le froid tournoyant sans répit autour de la terre intestat. L'implacable obscurité.Les chiens aveugles du soleil dans leur course. L'accablant vide noir de l'univers. Et quelque part deux animaux traqués tremblant comme des renards dans leur refuge. Du temps en sursis et en monde en sursis et des yeux en sursis pour le pleurer."

Autre élément très important, au centre du livre, et surtout ce qui en fait la force, ce sont les deux personnages, le père et son fils, et surtout la relation qui les unit. On apprend finalement pas grand-chose sur eux, pas même leurs noms, puisqu'ils sont simplement appelés "l'homme" et "le petit". Sans doute parce que dans un univers pareil, cela n'a plus aucune utilité. Toujours est-il que la seule chose que l'on sait d'eux, c'est ce lien fort qui les unit, tout ce qui leur reste. Un lien qui ne fait que les rendre plus attachants. Epaulé par son père, le petit grandit, évolue, découvre la cruauté du monde, tandis que le père, lui, trouve dans la présence de son fils le courage de continuer à se battre, mais aussi une part de ce qui reste de bien en ce monde. Ce qui pourrait passer pour l'innocence et la naïveté touchante de l'enfant devient alors la force de ces derniers "gentils" qui parcourent encore le monde. Je dois dire que j'ai beaucoup aimé cette relation faite de hauts et de bas, dans laquelle plus d'une fois chacun va venir au secours de l'autre et faire preuve d'une force, d'un courage et d'une volonté quasi-inébranlables face aux pires difficultés.

Encore du Zarahn Southon!

Dernier point, mais non des moindres ("laste beut naute liste", comme disent nos amis d'outre-Manche) c'est tout simplement l'univers post-apocalyptique dans lequel évoluent nos personnages. L'environnement  - littéralement - tout gris, recouvert de cendres, froid, complètement désolé est rendu à la perfection non seulement par les quelques (rares!) descriptions, mais aussi par le climat général et le style de McCarthy - comme je l'ai déjà expliqué plus haut. Ici, pas de chants d'oiseaux ou de bestioles errantes, même les insectes sont des espèces éteintes. Le paysage est dévasté, les arbres brûlés, les villes, désertées. Tout ce qui reste de notre civilisation, ce sont des ruines et les souvenirs des quelques humains éparpillés le long de la route. Je dois dire que j'ai beaucoup aimé cette ambiance particulière. Pas que le spectacle d'une forêt brûlé soit une joie pour moi, mais j'apprécie énormément ce genre de décors glaucques, dévastés, sans vie, lorsque c'est bien foutu, et inutile de dire que là, c'est le cas. J'irai même jusqu'à dire que cet univers post-apocalyptique est le troisième "protagoniste" principal du récit, juste derrière l'homme et le petit.

"Le froid et le silence. Les cendres du monde défunt emportées çà et là dans le vide sur les vents froids et profanes. Emportées au loin et dispersées et emportées encore plus loin. Toute chose coupée de son fondement. Sans support dans l'air chargé de cendre. Soutenue par un souffle, tremblante et brève."

Le mot de la fin


En résumé, une ambiance pesante aux petits oignons, un décor post-apo très bien retranscrit, et une relation père-fils à la fois émouvante et réaliste. Certes, l'écriture est particulière, et il m'a fallu un temps d'adaptation, mais une fois celui-ci passé, je me suis surpris à adorer. Au final, j'en garderai le souvenir d'un livre puissant, noir et réaliste, un livre qui m'a pris aux tripes comme rarement.  Me reste plus qu'à aller voir le film, maintenant!

( Note: Livre fortement déconseillé aux éventuels dépressifs. Ce serait quand même dommage d'accélérer le processus sans le vouloir. )


Viggo, tel qu'il n'apparaît pas dans le film.

(Notez qu'en Freud, il a quand même la classe.)

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vendredi 19 septembre 2014

Limonade-BD: Merlin II: la suite, ou l'histoire d'une déception.

Merlin, tome 2: L'éveil du pouvoir (Bande-dessinée)
Note: vous pouvez accéder à la chronique du tome 1 en cliquant ici.

Dès la couverture, tu ne sais pas vraiment
pourquoi, mais ça sent un peu le coup foireux...



Suite à son entretien avec les druides, Merlin poursuit son initiation, tandis qu'en Ys, un grand pouvoir s'éveille...
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"Tu veux connaître l'avenir, jeune Merlin? Ouvre les yeux, et l'avenir viendra à toi!"

Infos complémentaires:
Série: Merlin (II)
Auteurs: Istin (scénario), Lambert (dessin), Stambecco (couleurs)
Edition: Soleil, collection Celtic
Nombre de pages: 48







Le tome 2, en revanche, c'est un peu l'équivalent bédé-esque de la suite un peu minable à petit budget, sortie direct en VHS (même pas en DVD, vous imaginez!) du blockbuster de l'été. Et le pire, c'est qu'il essaye de faire mieux - ou plus spectaculaire, en tout cas. 
Du coup, forcément, ça tombe un peu à l'eau.

Non, non, pas ce Père Blaise-là.
Dans ce tome, on retrouve donc Merlin là où on l'a laissé, désormais à la tête de l'Ordre des Druides... Ah non. Tandis que Ahès poursuit ses petites magouilles dans le royaume divin avec Xersès-Duana, Merlin poursuit son initiation aux côtés de Père Blaise. Accompagnés de Maëlle, ils parcourent une Bretagne ravagée par la volonté des Dieux, jouant les gérisseurs dans les villages qu'ils traversent. Mais bientôt, le véritable pouvoir de Merlin lui est révélé, et le jeune homme devra faire face à son destin, qui le mènera jusqu'aux terres du monde magique.

Apparemment, quelques années se sont écoulées depuis la fin du tome un. Peut-être deux ou trois ans, je dirais. Merlin est censé être devenu "chef" des Druides, mais j'ai la désagréable impression que cette partie de l'intrigue, qui était l'un des enjeux de "La colère d'Ahès" est complètement passée à la trappe. De même que les conflits qui déchirent les partisans de l'"Ancien" et du "Nouveau" Cultes, et qui sont seulement mentionnés ici. C'est un peu dommage, car ç'aurait pu être des éléments intéressants à développer. Niveau développement de perso, c'est pas non plus la folie. Merlin, adolescent, qui joue à Jésus dans les chaumières en guérissant les aveugles et les lépreux, c'est très bien, mais il commence aussi à se rebeller contre l'autorité de son tuteur et maître. Un point intéressant, mais qui, là non plus n'a pas été à mes yeux suffisamment développé. Dommage, donc.

Suite à petit budget oblige, ça pêche également au niveau visuel. Là où le premier tome offrait des images fines et détaillées, à défaut d'être toujours très jolies, dans ce tome-ci, le trait devient grossier, la colo fait parfois vraiment datée (Héban a passé la main à Stambecco) et les personnages changent de tronche d'une
vignette à l'autre.
Heureusement, par moments, Lambert se rappelle que ses planches sont publiées, et nous offre quelques belles images, nottamment durant les dernières pages, où l'on découvre avec Merlin le monde magique. Ici, le trait plus affirmé convient davantage à mes yeux à cet univers de dieux et créatures de la mythologie celtique.

On a tout de même parfois droit à quelques bonnes surprises, comme par exemple cette planche, 
une des meilleurs de ce tome (ce qui au fond n'est pasbien compliqué) que je trouve très belle.
Si Ahès a dans ce tome perdu en prestance, elle conserve donc néanmoins de bons passages.
Au niveau de l'écriture, j'ai été aussi pas mal déçu. Plutôt mollassone, pas de réelle logique dans l'enchaînement des "chapitres", on alterne entre passages ridicules et moments gênants; je pense en particulier au moment où Merlin use de ses pouvoirs pour confondre un juge qui cherchait à les condamner, lui, sa mère Maëlle et Père Blaise. La façon dont se déroulent les évènements est vraiment maladroite - et le gros plan sur les mamelons de Maëlle (véridique!) n'était pas particulièrement nécessaire. M'enfin, simple avis personnel. Il y a aussi ce fameux passage dans lequel Merlin se met à léviter en mode super Saiyan en récitant des prophéties avant de se la jouer préquelle de Jésus-le-Sauveur pour guérir tout le monde. J'ai trouvé ça particulièrement mal amené, avec des images qui prêtent plus à rire qu'autre chose.

On a aussi droit à tous les clichés qui nous avaient à peu près été épargnés dans le premier tome;

Ahès, par Jacques Lamontagne,
dessinateur de la BD "Druides"
(entre autres)
Ainsi, Ahès, qui dans le tome précédent n'était pas loin d'obtenir le rôle - indissociable de tout scénario se voulant "mature" écrit par un homme - de "bonnasse aux gros seins" (excusez le peu d'élégance du terme) remplace cette fois Kernaëlle au pied levé. Elle quitte donc ses allures de grande déesse, pour adopter une tenue davantage de circonstance - à moitié dénudée, décolleté plongeant, poitrine rembourée, mascara, oh et puis oubliez la coiffure sophistiquée, aussi; un jour Ahès s'est dit qu'elle en avait marre de ressembler à une aristo, du coup, pour se rebeller, elle a arrêté de s'habiller et de se coiffer. La crise d'adolescence arrive tard chez les Dieux.

Maëlle n'est pas loin non plus de ravir la première place de ce classement. Si, si, vous avez bien lu: Maëlle. La puritaine dont l'entourage se résume à un prêtre et à son prore marmot. Et qui n'hésite pas à revêtir une armure pour défendre tout le monde. Ben cette fois-ci, elle porte des robes au décolleté plongeant, et a tronqué son armure complète pour un soutien-gorge en métal, une mini-jupe en lattes et une épaulière. Parce tout le monde sait que c'est beaucoup plus efficace qu'une armure complète, surtout si on laisse son nombril à l'air. Ah, mais c'est vrai, j'oubliais que maintenant elle porte un diadème aussi. Pour se protéger la tête.

Le célèbre "Merlin" de Louis Rhead.
Vieux, pour changer.
Si on aborde Maëlle, il ne faut pas oublier non plus le co***rd prétentieux qui sort de nulle part et s'incruste dans la vie de Maëlle sans aucune raison valable, juste pour avoir sa dose de nichons quotidienne. Et évidemment, Maëlle, même si elle est bien vénèr, au lieu de lui foutre un bon gros coup dans les parties et de l'envoyer se faire voir chez les grecs, accepte son défi, dans une scène affreusement clichée et maladroite, le vainc, le soigne et... couche avec lui.
C'est vrai, après tout: au fond, pourquoi avoir par tous les moyens tenté de "rester pure" pendant près de 30 ans, et jouer ensuite les femmes-guerrières toujours sur la défensive, si ce n'est pour se jeter dans les bras du premier conn vagabond venu qui a cherché à la tuer deux heures plus tôt! Quoi? C'est pas comme ça que ça marche en vrai? Tsss... Vous ne comprenez vraiment rien aux scénarios clichés êtres humains...

Comme petit bonus dans la galerie, notez que Xerxès s'est échappé du tournage de 300 le temps de deux courtes apparitions*. Merci Xerxès. 


Bon, je vais arrêter là le massacre, c'est peut-être pas si mauvais que ça au final, et ça se laisse lire, quoi que j'en dise. Mais voilà, ce tome n'est clairement pas au niveau du premier, et ce à pratiquement tous les points de vue. "Pratiquement", parce que j'ai tout de même un peu d'espoir au vu des dernières pages (qui ne sont pour autant pas mieux dessinées que les autres, faut pas rêver non plus), où Merlin, emmené dans le monde magique par Ahès, se voit remettre plus sérieusement le rôle de "nouveau Messie" de la mythologie celtique, avec plétore d'armées sous ses ordres, par opposition au sauveur hippie multiplicateur de pains qui fait des siennes de l'autre côté de la Méditerranée. Ça laisse présager de beaux affrontements, des conflits de pouvoir, des trahisons, ce genre de bêtises, classiques mais qui fonctionnent quand c'est bien fait.

Le mot de la fin


Une suite bien décevante sur presque tous les points, donc, qui accuse surtout la comparaison avec le tome précédent. Il est d'autant plus dommage que cette grosse baisse de qualité arrive au moment où l'histoire commençait juste à prendre plus d'ampleur! Peut-être y trouverez-vous votre compte, en tout cas, pour moi la pilule est passée difficilement. J'ai bien quelques espoirs pour les tomes suivants, mais à moins d'une grosse surprise, je doute - pour le moment - de me replonger dans la série avec un très grand intérêt.

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* Qui sait, je tiens peut-être là mon explication du "faible budget": alors que dans le tome 1 tout était passé dans les effets spéciaux, ici, les trois quarts ont dû être utilisés pour faire venir ce guest - la moitié du quart restant étant partie dans les opérations chirurgicales visant à améliorer la plastique d'Ahès et de Maëlle.

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Cet article de râlage intensif constitue donc ma seconde participation pour le Challenge Légende Arthurienne, organisé par Auudrey!

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Et bien évidemment, la locution latine du jour, histoire de terminer sur une note culturelle:

Retro pecat et rex domini.


Un tour dans la bédéthèque d'Artalok, avec Merlin

Merlin, tome 1: La colère d'Ahès (Bande-dessinée)
Note: vous pouvez accéder à la chronique du tome 2 en cliquant ici.

Avouez-le: c'est classe, quand même.

"... Un ancien druide devenu prêtre de la Sainte Croix et une vierge, mère d'un enfant issu de la féérie... Une bien étrange famille en vérité! Mais gardez-vous de juger hâtivement, car avec elle commençait une époque sans pareille!"
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"Cela est possible car il est l'Oeil du Jour, Ilygad y Didd! Votre Maître à tous... Merlin!" 


Infos complémentaires:
Série: Merlin (I)
Auteurs: Istin (scénario), Lambert (dessin), Héban (couleurs)
Edition: Soleil, collection Celtic
Nombre de pages: 50





Il y a quelques années, à la recherche de bandes-dessinées pour compléter ma collection, je suis tombé tout à fait (ou à peu près) par hasard sur le premier tome de "Merlin". Avec une couverture pareille - un p*tain de dragon! - il était évident que j'allais me jeter dessus, d'autant plus qu'il était question, comme vous l'aurez soupçonné, des légendes arthuriennes, dont je suis un fervent amateur. J'ai tout de suite été conquis. Alors que je viens péniblement de terminer sa suite, je ne peux me permettre d'en parler en faisant l'impasse sur ce tome-ci.

Le vif du sujet


Si le récit de la conception et des prodiges de Merlin sont au fondement de la légende d'Arthur et de ses copains de la Table Ronde, il est toutefois rare de trouver des récits ou des adaptations qui se concentrent davantage sur lui et son histoire que sur les différents Chevaliers, Camelot et la Quête du Graal. Istin fait le choix pour cette série de s'attarder sur la jeunesse de ce personnage à la fois légendaire et pourtant peu connu du public de nos jours, sinon comme Coco l'Asticot le vieil enchanteur qui guidera Arthur, avant finalement de tomber sous le charme de la fée Viviane, alias la Dame du Lac. Les auteurs se réapproprient donc l'histoire de ce personnage célèbre, lui offrant une destinée finalement non moins glorieuse que celle de son futur protégé Arthur, puisqu'il est appelé à devenir le sauveur du monde mythologique celte!

L'histoire remonte en réalité jusqu'à la création du Graal, confié à Joseph d'Arimathie par le Christ en personne. Joseph part alors à la recherche d'Avalon, tandis que le christianisme progresse sur Terre. Jusqu'à parvenir en terre celte, et menacer peu à peu l'ancienne tradition. La déesse Ahès, monstre de charisme et certainement le second personnage principal de la série, se dit qu'il faudrait aux Dieux un bon gros champion des familles, qui leur fasse office de sauveur. Elle envoie alors Elaüm, un esprit des airs, concevoir en son nom ce fameux champion, en s'unissant à la femme "la plus pure" qu'il puisse trouver, à savoir la jeune Maëlle. De cette union naît quelques temps plus tard Merlin. Entouré par sa mère et par Blaise, un ancien druide reconverti en prêtre qui deviendra le tuteur du jeune homme, Merlin grandit. Grâce aux enseignements de son père adoptif, il prendra bientôt conscience de l'immense pouvoir qui sommeille en lui, pour apprendre à le dompter.

Ahès a une grande présence et un charisme indéniables.
Les passages où elle apparaît sont un pur régal. 
On peut affirmer en tout cas que les auteurs ont mis le paquet pour ce premier tome: c'est beau, très beau, sans non plus exploser la rétine à coup de bulldozer. Le trait est plutôt fin, ça fourmille de détails et la colo est très soignée - même si elle offre par moments des rendus un peu trop "artificiels" à mon goût. Je regrette toutefois un trait un peu trop "classique", une modélisation des personnages par moments un peu sur la brèche, et certains décors moins inspirés et peu crédibles, comme le village d'origine des soeurs Maëlle et Kernaëlle, non seulement complètement anachronique, mais aussi disproportionné et étrangement placé sur un pic rocheux en équilibre au-dessus de la mer. Mais globalement, on reste sur du très bon niveau. Lambert nous offre une belle imagerie de fantasy celtique, quelquefois de grandes planches spectaculaires - impliquant arbres géants, dieux et dragon - le tout sublimé par une très jolie palette de couleurs. Un régal pour les mirettes!

On peut dire en tout cas, que cet opus prend son temps pour installer son intrigue, ce qui est plutôt une bonne chose, parce que moi, j'aime bien les trucs qui prennent leur temps. On se concentre pour le moment davantage sur les personnages et leurs relations, comme Maëlle et Blaise, puis par la suite Merlin, on pose l'univers tranquillement, sans se presser. Istin réadapte le mythe à la sauce "folklore celtique", pour un début de série qui fait invariablement penser aux récits d'initiation qui sont légion en fantasy. Un scénario plutôt classique, qui ne surprend guère, donc, mais toutefois très agréable à lire, ce que l'on doit à un récit plutôt bien construit, ponctué d'un peu d'action et de quelques scènes spectaculaires, comme une attaque de dragon-tempête sur le village natal de Maëlle.

Le mot de la fin


Les auteurs nous livrent ici une réécriture intelligente du mythe de Merlin, au sein d'un univers empli de tradition celtique. Visuellement, c'est plutôt soigné, et l'histoire trouve le moyen d'être bien rythmée tout prenant son temps, ce qui à mes yeux est plutôt une bonne chose. Il existe bien quelques défauts, mais on les oubliera pour se concentrer sur ce que ce tome a à nous offrir. Pour résumer, un premier opus efficace, qui, s'il est loin d'être parfait, se révèle toutefois prometteur et laisse présager de la suite. 
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Déjà une première participation au Challenge Légende Arthurienne organisé par Auudrey!


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Et histoire de nous quitter en bonne et due forme, terminons sur une petite citation latine, dont l'exactitude  est certifiée par le roi Loth en personne:

Fiat minimis et patria.


mercredi 17 septembre 2014

Encore un? Hé ben oui! [post-it 06]

Devinez quoi: Artalok s'est encore inscrit à un challenge...



En tant que gros passionné des légendes Arthuriennes (et de Kaamelott, aussi, mais ça s'y rattache, d'façon) je ne peux évidemment pas m'empêcher de me jeter sur tout ce que je trouve qui a un rapport plus ou moins éloigné. Au moins, je feuillette, et si je peux, je lis/visionne/écoute complètement. Du coup, ç'aurait été dommage de passer à côté d'un tel challenge, surtout que ma PAL est assez fournie, niveau récits Arthuriens!
Je vous présente donc le Challenge Légende Arthurienne, organisé par Auudrey! (pour plus d'infos, vous inscrire, ou tout simplement aller voir l'original, vous pouvez passer par cette Warp Zone)

Le net avantage de ce challenge - de cette seconde édition en tout cas - est qu'il n'y a pas de limite de temps! Comme je sais à quel point je procrastine, et surtout, vu le temps que je mets pour écrire une seule chronique, je préfère nettement, comme ici, pouvoir y aller tranquille. Dans la vraie vie, on a déjà suffisamment d'ennuis avec des machins à rendre à l'heure exacte, sans avoir à s'embêter aussi avec ça chez nous et sur les Internets!

Vous savez comment on procède: comme d'hab', on se choisit une catégorie, et après une lecture sur le thème donné, on écrit une petite chronique dessus - BD/Mangas sont également comtabilisés désormais. Le but est d'atteindre le nombre de chroniques que l'on s'est fixé au préalable.

Pour les catégories, là, on sent qu'Auudrey s'est éclatée, du coup, on a le choix! Et, forcément, vu que le challenge est illimité, ça monte assez haut:


Niveau Roi Arthur : Lire 100 livres

Niveau Merlin : Lire 90 livres.

Niveau Dame du Lac : Lire 80 livres. 

Niveau Perceval : Lire 70 livres.

 Niveau MorganeLire 60 livres.

Niveau Mordred : Lire 50 livres.

Niveau Gauvain : Lire 40 livres.

Niveau Galahad : Lire 22 livres.

 Niveau Lancelot : Lire 15 livres.

Niveau Bohort : Lire 10 livres.

Niveau Guenièvre : Lire 5 livres

Niveau Yvain : Lire 3 livres.

Vu qu'il a quand même beaucoup de catégories, pour une fois, je me suis permis le copier-coller.
(Je l'ferai plus, promis.)

Personnellement, je me suis choisi choisi le niveau Guenièvre à la Blanche Fesse parce que même si j'ai l'intention de beaucoup chroniquer, c'est beaucoup plus gratifiant de monter un à un tous les échelons de la hiérarchie - même si j'aurais pu débuter encore plus bas, pour le coup...

Allez, histoire d'amorcer le challenge en bonne et due forme, terminons sur une citation latine:

Odi panem quid meliora.


dimanche 14 septembre 2014

A la réflexion, je n'aurais jamais dû y foutre les pieds.


Juste un article coup de gueule de plus, n'attendez pas une quelconque réflexion ou un avis argumenté sur le dernier bouquin que j'ai lu. Triste, hein?


De retour d'un site de critiques (dont je ne citerai pas le nom, je suis bien trop susceptible pour songer à risquer de me faire insulter*) après m'y être rendu un peu par hasard pour y perdre plus de deux heures de mon précieux temps libre, j'ai décidé d'arrêter un moment les bêtises pour une petite note un peu plus "réaliste", négative et dépressive.

Dans un semblant de "débat" (qui à vrai dire n'y ressemblait en rien) d'une extrême violence, les membres du site s'entre-déchiraient, à coup d'insultes, de moqueries, d'attaques personnelles, de mépris non-dissimulé. Certains allaient jusqu'à utiliser les goûts des autres pour tenter de les discréditer. "Tu n'aimes pas ça, tu aimes ça, donc ce que tu dis, c'est de la merde." Quelquefois, par hasard, le sujet de départ refaisait surface - mais c'était pour mieux enfoncer celui qui avait l'impudence d'avoir un avis un tant soit peu différent. Les notions d'argumentation, de respect, d'humilité, étaient totalement absentes. Et Je** sais combien ces valeurs sont importantes, non seulement pour moi, mais aussi pour les débats, et de manière générale pour l'être humain.

Pourquoi est-ce que tous passaient leur temps à s'insulter? Pourquoi est-ce qu'aucun n'était capable de faire preuve d'empathie, de respect et de compréhension envers l'autre, afin de lui expliquer avec calme qu'il n'est pas d'accord avec lui, ou qu'il s'est mépris sur ses propos? Pourquoi est-ce qu'ils se permettaient de juger les autres sur leurs goûts (et donc faisaient preuve d'une pierre-deux coups, pusique se permettant de juger les goûts d'une personne, et au passage cette même personne) alors que de leur côté, il n'y avait aucune espèce de remise en question de leur part? Pourquoi est-ce que tous se croyaient supérieur aux autres, alors qu'ils ne se connaissaient ni d'Eve ni d'Adam?

Le pire étant qu'au final, sans une once de remise en question, les différents membres accusaient les autres de défauts... non, utilisaient même certains propos, tournures de phrases, pour les discréditer, alors qu'en étant extérieur à la conversation et en réfléchissant plus de trois secondes, on se rendait immédiatement compte que ces mêmes "défauts" pouvaient leur être imputés. Simplement, dans leur arrogance, leur orgueil, leur suffisance, aucun n'était à même de le réaliser.

Et vous savez la meilleure dans tout ça? C'est qu'un tel comportement, même celui qui lorsqu'il le constate chez un autre s'en moque et se dit qu'il est bien au-dessus de tout ça, qu'il faut vraiment être stupide et immature, pourra être capable de le reproduire, le tout sans une once de gêne. C'est triste.
Ça paraît peut-être un peu exagéré, mais lorsque je lis quelqu'un qui se moque de ses "opposants", en disant, je cite approximativement: "apparemment, la clique de jeuxvideos.com s'est déplacée jusqu'ici" (faisant ainsi preuve également de la plus basse condescendance envers ceux qui auraient eu l'imprudence de s'être inscrits sur ce site) et ce, en reproduisant lui-même de son côté le comportement qu'il semble s'amuser à dénigrer, je me dis que ce n'est peut-être pas si éloigné que ça de la vérité.

Il faudrait vraiment que l'être humain arrête de se comporter comme le dernier des saligauds avec son prochain, de se penser supérieur à l'autre, de le dénigrer sans cesse sous des prétextes fallacieux, qu'il fasse preuve d'empathie, et surtout, qu'il é-vo-lue enfin. On a peut-être Internet, la médecine et des put*ins de vaisseaux qui vont dans l'espace, n'empêche que sur certains points, les comportements n'ont pas beaucoup changé depuis le Moyen-Âge, n'en déplaise à certains.


"Oui, mais ce comportement est propre à Internet"


Déjà, non.
Et puis, même si c'était le cas, je passe tout de même beaucoup de temps dessus - et je suis loin d'être le seul. Je trouve ça assez déagréable à chaque tournant de tomber sur une bande de types qui se crachent ouvertement leur mépris à la gueule, et en profitent pour rabaisser des gens qui n'ont rien à voir avec leur petit jeu, juste parce qu'ils sont perduadés à tout prix d'avoir raison, et que malgré ce qu'ils clament haut et fort, la liberté d'expression, le libre arbitre, le débat, tout ça, ils n'en ont strictement rien à foutre.

En fait, Internet ne fait qu'accentuer certains comprortements "réels", puisque beaucoup, se croyant caché derrière un semblant d'anonymat, ne se posent plus aucune limite. Ils devraient.


"Ben alors, t'as qu'à les ignorer?"


Je pourrais, c'est sûr, mais d'une part, c'est difficile parce qu'Internet, c'est un peu le jardin de tout le monde et quand quelqu'un vient dans ton jardin pour se friter, arracher les salades et bousiller les plantes vertes, tu peux difficilement rester sur la terrasse en sirotant ton thé, sans au moins te dire "mais quelle bande de cons!". Et puis surtout, même si ça me fait ch... déplaît souvent, je reste un être humain, alors j'ai la fâcheuse tendance à me mêler de ce qui ne me regarde pas. Ne serait-ce que pour espérer qu'un Saint s'insère dans la conversation et rabatte le caquet à ces freluquets. Ou alors peut-être aussi pour désespérer encore plus du genre humain, qui sait?
'fin, je vous ferai remarquer que je fait au moins l'effort, après avoir lu une "conversation" d'aveugles, d'aller voir ailleurs si j'y suis, sans répondre ni quoi que ce soit, simplement en me disant que j'ai bien mieux à faire que de m'imiscer dans des gueuleries pareilles. Et du coup je m'énerve dans mon coin, et ça n'emmerde personne.***

Mais bon, là, comme j'en avais un peu marre, j'ai sorti mon beulogue, mon clavier, et vous du coup, vous avez lu cet article un peu bancal, dont vous n'aurez sans doute rien à fiche.
Mais je suis content de l'avoir publié.
Et comme je suis content, c'est le principal.


Mais relativisons tout de même un peu ça.


Si des cons, et des gros, on en rencontre partout, si l'on peut tous se laisser aller à ce genre de comportements, il est possible toutefois de rencontrer des gens un peu plus matures, capables de discuter sans se boucher les oreilles et hurler à tue-tête dès que l'on est pas d'accord. Que ce soit sur les Internets, ou ailleurs. Même si je suis loin d'être très actif, je suis revenu sur les Internets parce que je sais que de telles personnes existent. 
Parler du beau temps, ça ne m'intéresse pas. Ce que j'aime, c'est discuter avec les gens, découvrir et faire découvrir des choses, partager des connaissances, ou un avis sur un film, un livre, un jeu, avoir des conversations sur ce que l'on a aimé ou pas dans une oeuvre, sur la façon dont on interprète tel aspect ou tel autre. Des conversations et des débats construits, basés sur le respect et la compréhension mutuelle. "Tu n'es pas d'accord avec moi? Très bien. Je l'accepte, et je t'explique pourquoi moi, j'ai aimé, ce que j'ai ressenti, etc. Je veux simplement que tu comprennes et acceptes mon avis, pas forcément que tu l'adoptes."
C'est ça qui m'intéresse. Et c'est ça aussi que je recherche lorsque je viens sur Internet. Et je l'ai trouvé, via certains forums, certaines "communautés", où le respect et la compréhension dans la bonne humeur semblent être des valeurs très importantes. Pourquoi? Parce que je pense que c'est la base même d'une "société", d'une communauté, ce qui fait son ciment. On ne peut bien vivre ensemble que si l'on se respecte mutuellement. Et puis, c'est bien plus agréable aussi. Si tout le monde commence à se taper dessus dès que quelqu'un n'est pas d'accord, ça finit vite par devenir invivable.


Du coup, c'est un peu maladroit, mais je remercie énormément ces forums, ces communautés, ces personnes même, qui me permettent chaque jour de relativiser un peu mes idées noires à propos de l'humanité. Je râle beaucoup contre elle, c'est souvent justifié, mais parfois, il y a des petits rayons de soleil qui s'imiscent entre les gros cumulonimbus de mon coeur et qui me permettent d'espérer.
Merci.


________________
*Ce qui, d'un certain point de vue, est me donner une importance que je n'ai pas: qui en effet, risque un jour de passer par ici - excepté moi?
**Il m'arrive parfois de me prendre pour un genre de divinité, avec tout ce que cela implique.
***Et puis surtout, vu que je sais très bien que de toute façon ils ne m'écouteraient jamais, ils ne viennent pas m'emmerder non plus... Un anti-cercle vicieux, en quelque sorte.

dimanche 7 septembre 2014

Des lectures en vrac!

Les avis express: le retour


C'est déjà la rentrée pour certains (ceux qui ne passent pas leur temps à chasser les sangliers, les cerfs et les lapins qui se sont réfugiés dans le salon néolithique juste parce qu'il pleuvait dehors) et alors que les grandes firmes de "on vous vend de tout en moins cher mais aussi en moins bien" font fortune dans les cahiers ultra-détachables, les stylos à encre sèche et les pochettes plastiques sournoisement déchirées, de mon côté, j'en suis toujours à classer les lectures effectuées durant mes vacances. Enfin, "classer"... C'est un bien grand-mot! Disons plutôt "articler" - mais comme ce mot n'existe pas, vous comprendrez aisément pourquoi j'en utilise un autre à la place.
Parmi mes lectures non-chroniquées de juillet-août, même si je n'ai rien de particulier à écrire sur certaines, il s'en trouve aussi d'autres sur lesquelles j'ai envie de dire un mot. Mais comme c'est juste un petit mot, et que ce n'est pas à mes yeux suffisant pour faire un article complet, ces petits mots, je les rassemble pour faire un joli bouquet. C'est dans cette ambiance de bonne humeur et de mauvais temps qu'une seconde édition des "avis express" voit le jour, six mois après la première. C'est parti!

Nobles paysans, Hiromu Arakawa
Manga, 2009 - 136 pages
"La logique des fermiers n'a rien à voir avec celle des humains normaux!"
Comme vous le savez certainement (ou pas, vu que je ne vous en ai jamais parlé) je suis un gros fan d'Hiromu Arakawa comme on en fait plus, et particulièrement de son humour. Alors quand on me sort un bouquin comme ça, un concentré d'humour Arakawesque sous couvert de manga autobiographie, je ne peux qu'adorer! En plus, c'est en grand format, et avec des pages en couleurs, par-dessus le marché! C'est juste dommage que ce soit si court - et si cher! 
Un excellent cocktail complètement déjanté (et qui se paye même le luxe de nous apprendre des trucs!) mais à réserver tout de même en priorité à ceux étant déjà familiers avec l'univers et l'humour de l'auteure.




Le magasin des suicides, Jean Teulé.
Roman, 2007 - 160 pages
"Vous avez raté votre vie? Avec nous, vous réussirez votre mort!"
Un univers décalé, de l'humour noir comme je les aime... Tout laissait pressentir le coup de coeur, mais au final, j'ai juste bien aimé. Il manquait simplement ce petit "quelque chose" qui a fait que je n'ai pas totalement réussi à accrocher... Sans doute un truc au niveau du style (comme plus de subtilité, d'ironie, ce genre de choses...) Et puis l'évolution des personnages vers la joie de vivre était plutôt attendue et classique, de même que le happy end. Mais bon, ça se lit vite, et c'est sympathique. J'ai beaucoup aimé l'ambiance décalée de cette étrange famille et de leur boutique, il y a de très bons moments, comme les passages de "ventes de produits",  et puis un ton cynique, pas si poussé toutefois, qui m'a bien plu. Au final, sans adorer, j'ai bien aimé. 
Je ne sais pas si je le relirai un jour, mais en tout cas, je pense que j'irai regarder le film qui en est adapté avec plaisir!


Save me Pythie, Elsa Brants
Franga, 2014 - 162 pages


"Y a-t-il un oracle pour sauver le héros?"
Elsa Brants réinvente la mythologie grecque pour son plus grand plaisir - et le mien! - dans ces aventures complètement déjantées! Bon, j'ai trouvé les ficelles assez classiques, et le personnage de Xanthe parfois assez insupportable (dans la plus pure tradition des héros de shônen des 80') mais l'humour complètement déjanté, les références de toutes sortes qui pullulent dans tous les coins et le trait simple mais franc d'Elsa Brants m'ont définitivement conquis. Une lecture plus que sympathique, donc! Que dire d'autre sinon: à quand la suite?




Conseils aux jeunes littérateurs, Charles Baudelaire
Essai, édition réalisée en 2013, articles écrits en 1846 et 1851 - 45 pages.
"Depuis quelques temps, une grande fureur d'honnêteté s'est emparée du théâtre et aussi du roman."
Un petit ouvrage composé de deux articles écrits par Baudelaire, dans lequel il fait part de son expérience aux "jeunes littérateurs", puis dresse un manifeste contre la "bonne morale" s'étant emparée du domaine littéraire à l'époque, en réponse aux "débordements puérils de l'école romantique". Le tout pour un essai plutôt intéressant et qui reste encore d'actualité aujourd'hui, malgré de nombreuses références d'époque - des oeuvres, des auteurs, certaines moeurs, même. J'ai toutefois eu un peu de mal avec la première partie, notamment au niveau de la langue qui a un peu vieilli - et puis je ne voyais pas toujours où Baudelaire voulait en venir... En revanche, j'ai dévoré avec plaisir la seconde partie, rédigée avec verve - et talent! Je n'ai d'ailleurs pas pu m'empêcher de la lire à voix haute sur un ton théâtral, arpentant à grands pas ma caverne  avec moults gestes des bras... Tout un travail!


Bleach, Tite Kubo (tomes 55 à 58)
Manga, 2012 - 2013
"Le Vandenreich va maintenant envahir Soul Society."
Après l'Arc des Arrancars décidément trop long, et celui des Fullbringer, qui, s'il était très sympa, s'achevait quand même de façon rapide, pour ne pas dire bâclée, et surtout décevante, Bleach redémarre sur des chapeaux de roues! Ce nouvel arc, qui devrait clôre la série, commence ainsi de manière très rythmée, avec tout un tas de combats épiques et pas trop longs, d'intrigues intrigantes et surtout de rebondissements en tous genres. Hé oui, qu'est-ce qu'il s'en passe des choses en 4 tomes! Et ma foi, ce n'est pas pour me déplaire, surtout si Tite Kubo parvient jusqu'au bout à conserver ce rythme - contrairement aux deux arcs précédents, ou soit ça s'étendait trop en longueur, soit ça se terminait en queue de poisson. Et puis c'est toujours aussi bien dessiné, bourré d'humour, et on retrouve avec plaisir nos personnages favoris - qu'est-ce qu'ils m'avaient manqué les Shinigami! Surtout les Kuchiki, Renji, Shinji - Urahara et Shunsui, par contre, ils peuvent aller se faire mettre - et surtout fucking pépé Yama, qui nous démontre enfin toute l'étendue de sa fucking puissance! (Hé oui les cocos, avoir une telle barbe, ça se mérite!)  Là, du coup, pour l'instant je dis oui, et je veux la suite!
[Méga Spoil of the Death du tome 58!!! Gaffe!] [Par contre, j'ai été un peu désappointé par la mort à la c*n - disons-le franchement - de pépé Yama, qui se fait trancher en trois comme un déchet, et si facilement, alors que dix secondes plus tôt, il avait démontré l'étendue de sa puissance - et quelle puissance, mes aïeux! - et abattu une bonne dizaine de quincy sans lever le petit doigt... Je sais bien qu'il fallait montrer à quel point Yhwach est puissant, mais quand même! C'est d'autant plus dégoûtant, que finalement, alors qu'il meurt sans pouvoir rien faire, trois des ennemis qu'il est censé avoir vaincus se relèvent finalement presque sans égratinure, avec simplement un cheveu en moins sur le caillou...] [Fin du Méga Spoil. Vous pouvez arrêter de faire gaffe. Si vous voulez.]

Quilge Opie, ou une certaine idée du bon goût.

Voilà, ce sera tout pour cette fois, même si c'était déjà pas mal. 
A défaut de pondre une bonne conclusion, je vous dirais juste que zut.
Parce qu'il faut pas déconner, non plus.