dimanche 30 mars 2014

Grincherie et autres divagations en détail majeur

Vous savez, je suis quelqu'un de très exigeant.* J'arrive - presque - toujours à trouver des défauts, même aux trucs que j'aime, ou que je pourrais aimer en théorie, ou que j'aurais pu aimer, et surtout aux trucs que j'aime pas, même - et surtout, à vrai dire - là ou il n'y en n'a pas. Je vous connais bien (si si, ne lez niez pas), vous allez me dire "ben, comme tout le monde, en fait".

Oui, mais non.

En plus d'avoir un caractère de cochon, je suis quelqu'un de très perfectioniste - attention toutefois, les enfants, "perfectionnisme" ne rime pas "perfection".****
C'est la raison pour laquelle un simple défaut, ou quelque chose que je considère comme étant un défaut, ou qui ne me convient pas, ou... bref, ce simple petit point peut me pousser à haïr (oui, haïr, carrément, je ne fais pas dans la dentelle) une oeuvre, quelles que soient ses autres qualités, qu'au passage j'aurais pu - pourrais? - tout à fait louer.
En clair, pour les deux du fond qui ne suivent pas: Un truc est mauvais = Tout est mauvais.

Le pire, donc, comme vous le devinez sans doute, Sherlock que vous êtes, c'est que sans cette infime petite chose sans importance pour tout le monde sauf moi, je pourrais tout à fait considérer l'oeuvre en question comme étant excellente. Triste, hein? Du coup, ça veut dire que je passe à côté de trucs potentiellement bons ou adulés juste à cause d'un détail qui me gâche le plaisir, voire me fait ressentir un profond dégoût.
Le petit pois qui obscurcit le Soleil, quoi.

Oui, ça peut paraître extrême - et en effet ça l'est - mais c'est comme ça.
Je suis juste incapable de faire comme si ce "détail" n'existait pas.

'fin, je parle de détails, mais c'est plus compliqué que ça, en fait. En général, c'est un peu plus fort que ça, c'est "juste" des trucs qui m'énervent, qui m'agacent - ce qui n'empêche que parfois, et je suis le premier à le reconnaître ce ne sont vraiment que de "simples" détails.

Le problème, j'en suis conscient, vient sans doute de moi (ou alors de absolument tout le monde sauf moi, mais je pense que j'aurais du mal à vous convaincre de ce fait indéniable) et du fait que j'ai des exigences assez particulières - en particulier sur ce que ne doit pas être tel truc. Si je dois sans aucun doute les partager avec certains, la plupart auront sans doute du mal à les comprendre. Et de ce fait, ne pas voir où se situe le problème là où moi, j'en vois un.
Ça me rend d'autant plus triste, ou grincheux, que je suis de fait parfois tout seul à trouver que ces défauts sont des défauts, et ce que tout le monde trouve classe, ou beau, ou intelligent, ou bien, ou drôle, ben pour moi non, c'est juste nul et extrêmement énervant. Et vous savez sans doute ce que c'est lorsque personne ne partage votre avis (voire lorsque tout le monde va affirmer carrément le contraire, ce qui ne va que renforcer votre frustration) ou que tout le monde se fout de cet élément que vous, vous avez trouvé incohérent/chiant/débile/inutile/au choix. Peut-être que tout le monde est trop bon public, et moi, pas assez. Ou alors c'est que je prends un peu trop au sérieux ces oeuvres.
Zut.

Je ne citerai pas d'exemples particuliers, ça signifierait faire un choix, et si vous saviez la liste incroyable d'éléments qui pourraient figurer dans cet article, et quelle fervente haine je leur voue, vous seriez vous aussi refroidi. Et puis vous savez déjà que je suis incapable de trancher. Ou alors ça me prendrait cinq ans, et une retraite dans un temple au Népal pour méditer sur le sujet. Si on cherche une raison plus profonde, disons que ça détruirait tout mon propos en réduisant tout cela à quelque chose de très particulier, alors que c'est beaucoup plus varié et général, en fait.

Au final, cette attitude est d'autant plus paradoxale qu'il m'arrive d'adorer tellement des trucs qu'au lieu de faire avec leurs défauts, ou de me dire que leurs qualités sont si incroyables qu'elles surpassent et masquent leurs défauts, ben je refuse tout simplement de les voir. Je m'aveugle, en quelque sorte. Ce qui est tout le contraire de ce que j'ai passé 36.000 paragraphes à vous décrire.
De la mauvaise foi pure, en somme. C'est bête, hein?
Mais bon, comme je n'arrête pas de le dire: "je suis comme ça"!


Pas de conclusion, j'ai autre chose à faire.

Sans rapport aucun, pour ceux celui qui l'auraient l'a déjà lu (moi), j'ai édité l'article sur Fragile Dreams
Et sinon, on se retrouve pour un prochain billet sur Ah! My Goddess. Pour une fois que je sais ce que je prévois de faire, vous n'allez pas vous en plaindre, si?



Comme j'ai pris l'habitude des mettre des images d'oeuvres 
à la fin de mes articles, je le fais ici aussi, mais pour ce
 qui est de trouver un rapport avec le reste... Ben, zut.



_________________________
 *que ce soit en terme de lectures, films, jeux vidéos, séries, musique... et peut-être même avec les êtres humains, à commencer par moi-même, ce qui me pose parfois quelques menus soucis, comme vous n'aurez pas tardé à l'imaginer. (Si c'est le cas, vous êtes très forts. (Si, si.))
**mais pas tout le temps; j'essaye en général de faire bonne figure***
***même si c'est auprès de pas grand-monde, remarquez.
****aussi bien littéralement que figuré, en fait.

4 commentaires:

  1. Héhé, moi je veux savoir la cause des grincheries ! En plus, ça fait du bien d’en parler et de voir au final qu’on est pas le seul que ce détail dérange.
    Ça me rappelle Le Don de Fiona McIntosh, tout le monde en disait tellement bien que j’ai tenté et malheureusement, l’auteure a usé d’une chose que je déteste plus que tout : la romance exagérée. Le truc où, littéralement, quand le garçon voit sa dulcinée, les oiseaux chantent, le soleil brille et plus rien existe autour.
    Oui parce que, faut comprendre hein, les amoureux durant les jours de pluie, ça existe pas.
    Les auteurs qui utilisent trop d’expressions courantes aussi (dans Duel en enfer, il y a limite une expression populaire toutes les deux pages…).

    Bref, des choses où j’ai le livre (ou la musique, film, mais j’ai pas d’exemple en tête) où je me dis « non, là, je peux pas. »
    C'est quelque chose de similaire ?

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    1. (Paye ta réponse deux semaines après! Et en deux parties, qui plus est! Décidemment, je ne m'arrange pas. Encore désolé pour le temps de latence!)

      Lorsque j'avais écrit l'article, je n'avais pas voulu donner d'exemple précis, ben résultat, impossible de me souvenir ce à quoi je pensais en l'écrivant...
      Ben oui, parce que même si c'est une attitude générale, il y a bien eu un "élément déclencheur" qui m'a énervé, me poussant à utiliser mon clavier pour décompresser. A mon avis, j'avais dû me rappeler un personnage de livre/jeu/film qui m'insupportait depuis trop longtemps, et en parcourant un peu les Internet, j'avais dû réaliser que j'étais "apparemment" le seul à partager cette opinion à son sujet. Plutôt frustrant.
      Mais pour répondre à ta question, je pense que c'est effectivement quelque chose qui ressemble à ce que tu décris.

      De mon côté parmi les clichés qui m'insupportent, outre l'arrogance démesurée et la "perfection" complètement bidon, il y a celui-ci que je ne supporte vraiment pas: ce que j'appellerai la "déshumanisation" du méchant. En gros, lorsque dans un récit on met en place des "gentils" et des "méchants", on essaye de vous faire croire que le méchant est vraiment la pire des ordures qui soient. Il lui est interdit d'avoir un rêve "légitime", d'avoir des sentiments, d'être sympathique, d'avoir des amis en qui il a confiance, d'être aimé, bref, ce genre de bêtises qui est réservé aux "gentils". Ce qui entraîne autre chose: les défauts, chez un gentil, c'est ce qui fait sa "personnalité", chez un méchant, ben... ça fait de lui une ordure.
      Un méchant "utilise" ses sbires, un gentil leur "fait confiance". Un méchant est "sale type ambitieux", un gentil a "un rêve, un avenir à conquérir". Un méchant est "égoïste", un gentil aussi, mais on le dit pas. Et puis du coup, comme c'est un gentil, il a le droit de commettre des crimes que le méchant n'a pas le droit de commettre. Oui, mais c'est le gentil, vous comprenez, donc c'est légitime, c'est pour la [comprenez "sa"] bonne cause. Tandis que si le "méchant" - qui en plus au passage n'est vraiment un "méchant" que parce qu'il s'oppose au héros - a le malheur de commettre la plus petite incartade (comme avoir tué le compagnon du héros. Tout ça pour sauver sa peau en plus, ce qui est un crime affreux, ouhlàlà! On passera sur le fait que le "héros", lui, vient d'assassiner plusieurs dizaines des employés du "méchant", dont certainement ses amis, sa famille, voire sa femme et quelques types qui venaient juste faire le ménage. Oui, mais vous comprenez, c'est le gentil, donc lui, il a le droit!)
      En clair, rien n'est relativisé, le "gentil" est absolument "gentil" et le "méchant" est absolument "méchant", il n'est pas méchant "que" par rapport au gentil.
      Tout le monde s'en fout, mais moi ça me sort par les yeux, quelle que soit la qualité de l'oeuvre en question. Surtout que j'ai généralement une sympathie particulière pour ces personnages de "méchants". Je n'ai pas d'exemple particulier, vu que j'évite ce genre de trucs en général, mais s'il en faut vraiment, on peut penser aux films d'action des années 80-90, qui pour le coup pullulent de trucs comme ça.
      Après, ça dépend vraiment, ça peut aller d'un personnage un peu trop tête-à-claque, arrogant ou coureur de jupons (j'ai horreur des coureurs de jupons) à un simple défaut d'écriture en passant par les anachronisme à la chaîne.

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    2. Pour finir sur un exemple, je me rappelle un bouquin de Daniel Pennac, "Messieurs les enfants", que j'ai lu il y a quelques années. Pennac a un style bon enfant - justement apprprié, ici - plein de fantaisie et d'humour, ça se lit vite et sans soucis. Mais pendant toute ma lecture, je passais mon temps à me dire "oui, mais non, les enfants, ça n'agit pas comme ça!", au lieu de simplement passer l'éponge là-dessus et de passer un bon moment. Je l'ai tout de même terminé, mais ça m'avais bien gâché le plaisir de la lecture.

      Bon, je vais m'arrêter là, les pavés en commentaire, ça va bien cinq minutes, mais ça devient vite chiant à lire et à écrire. Les conclusions et moi, ça fait définitivement quatre. Ahlàlà!

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  2. Pfff, tu sais, à notre stade, le temps ça signifie plus grand-chose ! Pis même, c’est la saison des geekage, toussa, toussa, on ne voit pas le temps passer !

    Haaaa oui ! Ce « gentil qui est gentil » et « méchant qui est méchant », je l’ai retrouvé aussi dans Le Don (livre à ne pas lire, ne t’y risque même pas !). Cette façon de trancher chez les auteurs et de faire des personnages tout blanc ou tout noir, ça gâche une lecture et, bizarrement, ça rend l’auteur très puéril à mes yeux. Comme s’il manquait de maturité à tel point qu’il ne pouvait pas en fournir à ses propres personnages…
    Il y a comme une « obligation » à détester le personnage, l’auteur pointe du doigt (ou de la plume ?) « lui, il est vilain, il finira mal donc ne l’aimez pas ». C’est sûr que si il a rien pour plaire, le pauvre… Alors que les méchants charismatiques, c’est un plaisir de les admirer et quand l’auteur montre une certaine neutralité, il permet au lecteur de mieux apprécier son roman, de prendre parti pour qui il a envie sans être influencé.

    Roooh, les enfants, sujet délicat dans les romans ! Soit ils ont 4 ans et parlent comme des enfants de 12 ans, soit ils ont 12 ans et ne savent pas aligner quatre mots… ! Et là, t’as le florilège de clichés tous plus insupportables que les autres… Je n’ai pas lu « Messieurs les enfants », comme il semble court, je zieuterai peut-être quelques passages mais c’est vrai que les enfants sont des personnages délicats et quand c’est fausse note sur fausse note, c’est dur de pardonner…

    (Et t'en fais pas pour les temps de réponse ! Surtout en ce moment, je suis tellement recluse que j'ai balancé toutes les horloges dans le noir, le temps ne remarchera qu'à l'automne, nah.)

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