samedi 6 février 2016

Bilan mastoc : retour en scène, Avignon, râpes à fromage et chocolat. [édition 05]

Note: cet article n'est pas sponsorisé par Kellogs.

Non, je ne suis pas en retard! 


........ Enfin si, mais bon. Pas tant que ça quand même, non? Allons, allons! (clin d'oeil complice) C'est pas comme si nous étions déjà en février 2016, n'est-ce pas! AH AH AH ah ah.... ah? On me hurle dans l'oreillette que si, en fait... Mais heu... Comment c'est possible un truc pareil? La dernière fois, on était en septembre, j'avais publié 2-3 chroniques à mon retour de vacances, je m'apprêtais à sortir un nouveau bilan histoire de faire en sorte que la rentrée ressemble à quelque chose, et là d'un seul coup, paf! on est déjà en février? Il y a comme un micmac dans les chocapics, si vous me permettez l'expression. Ce qui est d'autant plus troublant que je ne mange plus de chocapics depuis belle lurette; de toute manière du temps où je mangeais encore des céréales au petit-déjeuner, je préférais largement les Trésors, vous savez, celles qu'on nous présente dans cette série de pubs absolument traumatisantes dans laquelle de pauvres morceaux de chocolat sans défense sont sauvagement génocidés et dévorés sans pitié par ces horribles céréales en forme de taie d'oreiller (non, sérieusement, c'est sensé ressembler à quoi, ces machins?) ... Bon sang, quand j'en vois qui chouinent devant la mort de Leonardo dans Titanic (spoil: le bateau coule à la fin) alors que personne ne réagit devant cet acte sanguinaire, ce massacre pur et simple d'être doux et innocents qui n'ont rien demandé à personne, je me dis que les gens ont vraiment un problème. Et après, ça vient râler contre l'exploitation animale... Je ne cherche même plus à comprendre.

Enfin, c'est bien gentil tout ça, mais ça ne me dit toujours pas où sont passés les 4 mois qui viennent de sauter sans que je ne m'en rende compte... Et je suppose que ce n'est pas vous, les râleurs, qui allez pouvoir me répondre... Ben voyons, je m'en doutais. Bon, pour tout vous dire, je ne sais pas trop non plus, donc je devrais éviter de faire mon malin (surtout qu'à tous les coups, ça doit encore être de ma faute) mais j'ai quand même quelque petite idée sur la question... A mon avis, voyez-vous, j'ai dû hiberner un poil trop longtemps, et de manière totalement imprévue. Après, quatre mois, ça me paraît quand même un peu beaucoup, et puis j'ai le sommeil léger, l'invasion de zombies du mois dernier m'aurait réveillé. Possible aussi qu'un truc ait cafouillé lorsque cet étrange docteur est venu me rendre visite à la Toussaint dans son vaisseau pas très réglo en forme de cabine téléphonique qui ne respectait même pas les lois de la physique... Je savais bien que j'aurais dû me méfier quand il m'a proposé de faire "une petite ballade" et qu'on s'est retrouvés attaqués par une armée de râpes à fromage mécaniques qui voulaient nous exterminer - mais cela en toute amitié, s'entend. 


Il faut un peu d'imagination, je vous l'accorde, mais avouez tout de même qu'il y a une légère ressemblance...   

A moins, mais ça me paraît assez improbable (ah ah) que cette absence prolongée ne soit le résultat de plusieurs facteurs, tels que: reprise des études, bien plus prenantes qu'escompté, déménagement d'une partie de la grotte à Lyon (mais pour vous, ça ne change pas grand-chose), forumite chronophage aigüe (maladie difficilement curable dont les symptômes se présentent comme une glandouille importante sur les forums, notamment un de bon aloi), respect des principes élémentaires de flemme et de procrastination couplés à un "léger" sentiment de démotivation. Tout ça, et d'autres trucs encore. Mais bon, je doute que ce soit la vraie raison, hein? Ah ah! Hein? Alors on va dire que c'est la faute aux politiciens et aux lobbys des réparateurs de lave-vaisselle qui font rien qu'à essayer de nous manipuler pour nous empêcher de faire notre bon vieux n'importe quoi comme on l'aime. Et ça, c'est pas très gentil. 

Dans tous les cas, on a assez perdu de temps comme ça, fini de palabrer, reprise des activités!
Donc voilà, je reprends Deadly Dull en main à partir de maintenant !

Et bons dieux, que j'en ai des machins à rattraper... Des trucs que je prévois depuis Mathusalem, des chroniques sur les bouquins que j'ai lus depuis un moment ou sur d'autres trucs encore, que sais-je, les bidules à venir, une petite refonte des lieux... Bref, va y'avoir du boulot, les cocos! 

Mais avant tout...


Quelles ont été ici les parutions de ces trois huit derniers mois ?


Pas grand-chose hélas entre septembre et février, comme vous le savez, ni en août à cause des vacances, mais je vous ai néanmoins proposé une demi-quatorzaine d'articles (un joli terme qui veut dire juste sept, au cas où certains n'auraient pas trop saisi) auquel on peut ajouter la petite annonce de départ en vacances, qui ne compte pas vraiment, sauf si vous voulez. Mais comme vous ne voulez pas - si, si, je vous assure - elle ne compte pas vraiment. Voilà.
On a surtout eu des ch'tites chroniques littéraires, encore une fois, avec:

Warcraft, tome 2: Le chef de la Rébellion, de Christie Golden (alias Lord of the Clans pour les intimes)
Les Annales du Disque-Monde, tome 33: Allez les Mages, de Terry Pratchett
Comme un Roman, de Daniel Pennac 

Je vous ai également à nouveau "rapidement" reparlé de japanimation, avec la série Ayakashi - Japanese Horror Classic et de bande-dessinée dans un nouvel opus des Avis Express!


Bon, au final, pour 2015, ça n'aura fait que 25 billets parus (dont certains très anecdotiques) contre une quarantaine l'année dernière, mais forcément, les quatre à six mois d'absence d'activité sur le beulogue n'ont pas beaucoup aidé.


Bon allez, si vous voulez comparer:


Bon, et sinon, c'est bien gentil les articles parus, mais alors qu'est-ce qui a bien pu m'occuper de si captivant dans la vraie vie de la réalité véritable pour que j'en vienne à tant délaisser le blog, vous demandez-vous certainement, des étoiles dans les yeux, scotchés à mes paroles tels de gentils petits Hobbits écoutant les histoires du vieux tonton Bilbo.

Par contre, je vous préviens de suite, mes histoires à moi sont nettement moins passionnantes...

Du coup, nous voici partis pour un petit bilan des trucs qui n'ont pas eu lieu sur Deadly Dull de juin à janvier compris. Dont le nouvel an par exemple, ce qui me chagrine beaucoup. Et moi qui avait prévu de faire un truc particulier pour l'occasion... Tant pis, on verra ça lors du deuxième anniversaire du beulogue le mois prochain. Mais en attendant...


Juillet-Août : Les vacances du misanthrope grincheux



J'avais dit la dernière fois que je reviendrais rapidement dessus... Bon, du coup comme je suis quelqu'un de sympa qui tient parfois toujours ses promesses, je vous en fait un petit compte-rendu express! Alors, bien entendu, c'était il y a un petit bout de temps, de fait ce sera assez rapide... Hé non, pas de journal détaillé de ma période de villégiature, même si ça vous aurait plu, je le sais, mais juste un petit mot sympathique en passant, agrémenté de quelques photographies de qualité heu... de qualité Deadly Dullesque. (Bien entendu, si certains se reconnaissent sur certaines d'entre elles et ne souhaitent pas être associés à ce blog débile afin d'ainsi éviter de devenir la risée des collègues au bureau, qu'ils n'hésitent pas à se manifester.)

Donc, cet été, pour la deuxième fois, je me suis rendu au bien connu festival d'Avignon! Pour les petites coccinelles qui ne connaîtraient pas, il s'agit d'un immense festival de théâtre qui a lieu - je vous le donne en mille - à Avignon (no shit, Sherlock!) ! Ainsi, pendant tout le mois de juillet, la vieille ville est envahie de spectacles - et de touristes - les rues s'emplissent d'affiches, de tracts, de comédiens, bref, c'est vraiment une super ambiance. On crève de chaud, il y a des gens partout, mais ça vaut vraiment le coup! Pour peu que vous soyez un peu féru de théâtre - ou même pas en fait, il y en a vraiment pour tous les goûts - ou qu'une ballade estivale dans la vieille ville vous tente, c'est un expérience unique à tenter au moins une fois dans sa vie! 


Certes, on y crève de chaud, mais la vieille ville est vraiment superbe !

Donc, pour cette deuxième fois, une bonne quinzaine de spectacles répartis sur cinq jours, soit une moyenne de 3 par jours, ce qui est plutôt pas mal! Même si comme d'habitude, je suis un peu frustré de n'avoir pas vu certains qui me tentaient par manque de temps, je suis tout de même plutôt satisfait du petit programme que je me suis fait, et avec les gens qui m'accompagnaient (un peu de famille et d'amis, rien de bien méchant donc) j'ai globalement passé une très bonne semaine! Oui, je dis bien globalement, car il y a quand même eu deux-trois couacs... Entre la grosse pièce ultra-décevante (pour rester sympa) dans la Cour du Palais des Papes, les horaires machiavéliques qui obligent à courir d'une salle à l'autre, poireauter trois heures ou font au contraire louper des spectacles potentiellement intéressants, et surtout, suuuuurtout, la chaleur infernale qui rendait impossible toute tentative de repos la nuit, vous faisait fondre en journée, pour finir par vous achever dans la soirée alors qu'il restait encore un ou deux spectacles à voir (les deux derniers jours ont été une torture à ce niveau-là, et je me demande même si je ne me suis pas endormi à un moment devant un spectacle dans une salle climatisée, tant j'étais crevé...) la semaine n'a pas toujours été facile à vivre... Mais disons que ça faisait partie de l'aventure, après tout, et le reste tenait suffisamment la barre pour faire oublier ces désagréments... Enfin, sauf la canicule, parce que moi, je suis un ermite du Nord, une région où on est habitués à la grisaille, au froid, à la pluie, et où dès qu'il fait plus de douze degrés, tout le monde se jette dans une chaise longue avec un Pulco dans une main et un éventail dans l'autre. Enfin, il paraît.  (pour le coup de l'éventail, je ne suis pas trop sûr à vrai dire; vu que je ne sors jamais, je ne me rends pas bien compte.)


Un superbe montage 'toshop réalisé par Jean-Louis le stagiaire.

Bref, encore une chouette édition, avec des artistes de rue tout partout, des distributeurs de tracts qui vous harcèlent gentiment dès qu'ils en ont l'occasion et redoublent d'inventivité pour vous donner envie d'aller voir leurs pièces, des bonnes spécialités dans les restaurants (bon, on tâchera juste d'oublier la petite feuille des dépenses totales arrivés au week-end), la majesté du Palais des Papes qui nous a dominés de sa hauteur tout au long de ces cinq jours, le charme des vieux quartiers et des petites ruelles, les petites curiosités aux quatre coins de la ville, et bien sûr, tout plein de représentations en tous genres! De la danse, de la comédie, de l'opérette, un one-man-show décalé sur la vie en entreprise qui aurait bien plus au paternel, de l'aventure à la Indiana Jones, de l'improvisation, des trucs mi-philosophiques mi-humoristiques et un peu cyniques, des trucs un peu moins rigolos... bref, de tout! Du Molière, du La Fontaine (avec un comédien qui nous a présenté dans la rue quelques-unes des fables, racontées de manière un peu particulières... une petite présentation "surprise" qui nous a bien plu!), un Philippe Caubère en grande forme à 65 balais, du Gogol, une superbe adaptation de L'Or de Blaise Cendrars, du Offenbach, et du Cyrano (qui manquait certes un peu d'épée, si je puis dire, mais quelle superbe scène du balcon!) histoire de terminer la semaine en beauté!

Et après cette petite semaine bien chargée, ce fut au tour de la montagne et de l'Italie du Nord de me supporter pour une bonne durée! Là, pas de commentaire (la montagne, ça ne se discute pas, ça se savoure) mais je vous laisse néanmoins avec quelques photos, parce quand même, les Alpes, c'est stylé. Avec un joli ciel bleu, vous noterez, qui sent bon la chaleur cuisante du sud. C'est sûr que ça change un peu de la grisaille qu'on a l'habitude d'avoir là-haut... 


 Merci Jean-Louis le stagiaire pour ce nouveau montage !

Septembre-Octobre : La saison des brocantes

Si elle débute véritablement en mai-juin pour faire une pause durant les congés d'été, avec la rentrée, on peut dire qu'elle connaît elle aussi une reprise: en septembre-octobre, c'est donc encore la saison des brocantes. Du coup, j'ai fait... les brocantes, c'est bien, vous suivez. Et si ça mérite d'être souligné, c'est parce que j'en ai ramené pléthore de trucs. Je crois même n'avoir pas pour l'instant fait d'achats plus prolifiques... 


Comme vous pouvez le constater, il y a masse de bouquins, ainsi qu'une PS2 : rien ne pourra donc désormaism'empêcher de jouer enfin à Silent Hill 2 ! Mouhéhéhé ! ...sauf peut-être l'absence d'un télé qui va avec...
Et je vous présente mes petits chouchous de ces journées prolifiques:


Non seulement ils sont trognons, et le Smaug a la classe, mais en plus c'est de l'artisanal ! Si c'est pas beau ça !


Décembre-Janvier : Mois ASoIaF


Bon, pas grand-chose en novembre, à part les cours et la Japan Touch (ce qui honnêtement, n'est déjà pas si mal) en revanche, à partir de fin novembre-début décembre, et jusqu'en janvier, a eu lieu ce que j'appellerai le mois A Song of Ice and Fire - certes un mois étendu, mais ça raccorde avec le thème des saisons déréglées qui durent des décennies, donc ça va. Parce qu'à cette période, je me suis complètement replongé dans Game of Thrones, dont je n'avais alors vu que la première saison voilà des années. Je me suis enfilé les quatre saisons suivantes quasiment d'un seul coup, en dix jours à deux semaines maxi, et puis j'en ai profité pour enchaîner sur les deux premiers tomes (les "vrais" tomes "intégrales", pas les petits avec le découpage douteux de J'ai Lu) - et accessoirement revoir une partie de la série, dont la première saison, rien que pour les aventures de Sean Bean/Ned Stark et de ce bon vieux King Robert "You got fat" Baratheon. Et parce que je me suis complètement (re)plongé dans cet univers, que je trouve passionnant, pendant ce trèèès long mois, et que ça a empiété sur plein d'autres choses, vous tenez cette explication dont vous vous foutiez totalement.


La notion des retrouvailles après dix ans, selon Robert Baratheon. Tout en finesse !

Février : On y est !

Hé ben oui les amis, mine de rien, après avoir traité le passé, nous voici désormais arrivés au présent, et il faudra bel et bien aborder le futur... Je vais éviter de trop m'avancer en prévoyant des tas de projets, ça s'avère finalement plus contraignant qu'autre chose, et si en plus c'est pour ne pas en faire la moitié... D'autant que j'ai pas mal de choses à faire avant - et que je ferai, ça par contre c'est sûr, comme des chroniques sur les bouquins, entre autres... La seule chose un tant soit peu importante que je peux vraiment annoncer pour le moment, en fait, c'est une ré-organisation du blog (grosse refonte, ou petits arrangements de ci de là? on verra bien...) .... J'avais déjà commencer à y réfléchir et à m'en occuper un peu, mais il faudrait que je reprenne tout ça et que je m'y attelle sérieusement. Peut-être pour le second anniversaire, qui sait? 



Bon ben voilà, je vais m'arrêter là pour le moment, tout est dit je pense, de toute façon! Il ne me reste donc qu'à vous souhaiter plein de bonnes choses pour cette nouvelle année 2016, et en espérant vous voir bientôt à nouveau sur ces pages, enfin réveillées après un long sommeil!


Oh voyons David, je sais que tu es déçu de n'avoir pas eu droit à ton apparition 
dans le billet d'aujourd'hui, mais pas la peine de me faire ces yeux-là...

mardi 15 septembre 2015

Plongée dans l'univers de la saga nordique!

[Pause-lecture] Saga de Gísli Súrsson, auteur anonyme


Gísli est un Viking hors du commun; habité de généreux idéaux, fils respectueux, frère fidèle et mari aimant, il se trouve bien malgré lui dans une situation compliquée. Victime d'un destin impitoyable, il doit choisir entre venger son frère ou perdre son honneur.

Vengeance, jalousie, trahison, tous les ingrédients sont rassemblés pour nous offrir une histoire de vaillance, d'amour et de mort dans le monde rude des fiers guerriers vikings.

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Infos complémentaires:
Titre original: Gísla saga Súrssonar (XIIe siècle)
Origine: Islande
Traduit et Annoté par Régis Boyer (1987)
Edition: Gallimard - Collection folio (2004)
130 pages




Si la culture scandinave m'attire depuis longtemps, surtout pour l'aspect mythologique et artistique, ce n'est que depuis peu que j'ai commencé à m'intéresser aux textes norrois, notamment grâce aux Tolkien père et fils, pour La Légende de Sigurd et Gudrún (rédigée par le premier et commentée par le second) [vous pouvez retrouver la chronique de bibi en cliquant ici] 
Première entrée en matière dans les sagas nordiques, la Saga de Gísli Súrsson était donc une étape importante pour moi. Alors, fut-ce une bonne expérience? Hé bien, si au cours de ma lecture, mes impressions étaient un peu mitigées, avec le recul je peux affirmer que oui, l'expérience fut satisfaisante, et même enrichissante. 


Un film islandais, sorti en 1981, relate la tragique histoire de
 Gísli Súrsson, avec Arnar Jónsson dans le rôle principal.

Le premier point qui m'a marqué, c'est la narration. C'est vraiment un coup à prendre: le style est plutôt rude, direct et concis, les changements de temps ne sont pas rares et les ellipses, fréquentes. Sans longue pause descriptive, avec des éléments s'enchaînant à vitesse grand V, il m'est assez souvent arrivé de perdre le fil, et certains événements, ou des éléments dans l'attitude des personnages, Gísli en tête, m'ont échappé. Plutôt compliqué de suivre le récit dans ces conditions. Le grand nombre de personnages m'a également par moments dérangé, car par manque de descriptions et d'arbre généalogique, j'ai eu tôt fait de me mélanger les pinceaux, sans toujours me rappeler qui était qui. 
Ce type de narration est à mon avis bien plus adapté à l'oral pour être bien immersif, avec un narrateur capable de captiver l'auditoire par sa voix et sa gestuelle, et surtout auquel il est possible de revenir plus facilement sur certains détails, comme les relations liant les personnages par exemple.

Mais alors, me demanderez-vous, curieux que vous êtes, puisque tu parais si négatif, pourquoi dis-tu avoir trouvé l'expérience si satisfaisante?

Hé bien, bande de petits malins, c'est très simple, et l'on peut résumer tout cela en un mot (bon, deux si vous préférez) : l'aspect culturel. Tout d'abord, celui de l'œuvre en elle-même, qui possède un intérêt littéraire indéniable - le fait de pouvoir découvrir ce genre atypique et un peu oublié de nos jours qu'est la saga, un genre qui est le reflet de toute une époque et une civilisation, je trouve que c'est juste merveilleux - mais surtout, celui du récit, du cadre dans lequel il prend place. On est plongés en plein cœur de la culture norroise, et si l'on est souvet perdu devant la quantité de termes et principes obscurs, les abondants et toujours très intéressantes notes de Régis Boyer permettent d'éclaircir ces nombreux points. (petit regret à ce propos: les notes en fin de volume, et non en bas de page, qui obligent à faire un aller-retour constant un peu handicapant pour la fluidité de la lecture)
Loin des grandes expéditions de l'histoire d'Eirikr "le Rouge" Thorvaldson ou des raids guerriers sur les côtes d'Europe, loin des clichés Hollywoodiens,  c'est la vie quotidienne scandinave qu'on découvre, les us et coutumes de cette époque, ses lois, l'organisation finalement bien plus complexe qu'on se l'imagine de cette société. Mais c'est aussi tout un état d'esprit particulier qui est retranscrit à travers l'histoire humaine de Gísli, avec ses sombres histoires de famille à n'en plus finir, une quête constante du respect du sens de l'honneur (pour notre héros, du moins, pour les autres, on repassera...), des exploits guerriers, des histoires de vengeances, de politique, des affrontements où les mots ont autant de poids que l'épée... Bref, pas toujours évident à saisir à cause du décalage temporel et spatial, mais purée, qu'est-ce c'était intéressant, cette immersion dans l'univers viking!

Une troupe de Vikings se dirigeant vers le Thing, l'Assemblée viking.


Le mot de la fin


Si j'ai parfois eu du mal à suivre le récit, notamment à cause de la déroutante narration, la Saga de Gísli Súrsson fut néanmoins pour moi une bonne entrée en matière dans le genre de la saga. Et plus important encore, quelle belle plongée dans l'univers viking! Etant donné toutefois que beaucoup de choses m'ont échappé, je pense qu'une petite relecture ne me ferait pas de mal!


Il va de soi que je fais participer cette chronique au Challenge Viking! Par ailleurs, le récit datant de la fin du XIIe et relatant de surcroît des faits se déroulant au Xe, je la fais également participer au Challenge Moyen-Âge!



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jeudi 3 septembre 2015

La revanche littéraire de la Brigade SOS!

[Pause lecture] Haruhi Suzumiya, tome 1: La Mélancolie de Haruhi Suzumiya, de Nagaru Tanigawa



Ça ne surprendra pas grand-monde: comme beaucoup de gens, j'ai découvert l'univers de Haruhi Suzumiya par le biais de l'excellent anime de Kyoani. Une fois visionnés les 28 épisodes, le film, et les spin-off humoristiques, et attendant une suite qui ne venait pas, j'ai eu un sentiment de manque, l'impression que ce monde, ses possibilités, cette histoire n'avaient pas encore été exploités complètement, qu'il restait des pistes à explorer - et pour cause, puisqu'à peine la moitié du support original a été adaptée! Etant résolument attaché à cet univers, j'ai donc pris la décision de retourner à la source originelle: la série de light novels.
Je ne reviendrai pas sur la polémique autour de l'édition française et de la communication qui a été faite par Hachette; si ça vous intéresse, sachez que d'autres plus informés l'auront fait mieux que moi. Toujours est-il que le fait que seul l'un des tomes ait été traduit et distribué en France m'avait longtemps rebuté, mais en constatant récemment que mon niveau en anglais n'était finalement pas si mauvais qu'on voulait me le faire croire, j'ai fini par me dire que je pouvais tout à fait inaugurer la série dans la langue de Molière, avant de la poursuivre dans celle des Monty Pythons! Et donc enfin, après plusieurs années d'attente: La Mélancolie de Haruhi Suzumiya, de Nagaru Tanigawa.


La couverture japonaise du roman. Devinez un peu
qui est la miss à l'air fier d'elle qui apparaît dessus?
Pour les non-connaisseurs, ce premier tome nous introduit le personnage de Kyon, un jeune et fringant lycéen un peu grincheux sur les bords (vous comprendrez donc aisément que je n'ai jamais eu aucune difficulté à le trouver sympathique) qui sera notre narrateur. Des circonstances qu'il préfèrerait oublier l'amènent à se rapprocher de Haruhi Suzumiya, la "fille bizarre" de la classe - et même du lycée tout entier à vrai dire - laquelle, rejettant toute forme d'intérêts pour les humains "normaux", traque les voyageurs temporels, enquête sur les pouvoirs paranormaux, et passe ses temps de pause à tenter de communiquer avec les extra-terrestres. Bref, une fille pas banale, et qui de surcroît, s'ennuie. 
S'ennuie même tellement, qu'après avoir écumé sans succès tous les clubs du lycée, elle finit par embarquer Kyon pour qu'ils créent leur propre club: la Brigade SOS. Le programme d'Haruhi est simple: partir à la recherche d'extra-terrestres, d'espers ou de voyageurs du futur, ou de tout phénomène surnaturel. Rapidement, se joignent à eux - de gré ou de force - trois étudiants: Yuki Nagato, Mikuru Asahina et Itsuki Koizumi. La petite équipe ainsi montée peut rapidement, sous la direction d'Haruhi, partir à la recherche des mystères de ce monde... mais il se pourrait bien que le but de sa quête se trouve finalement plus proche d'elle que la jeune fille ne le pense... et surtout, il est fort possible qu'elle soit plus importante encore qu'elle ne l'imagine. Autant dire que cette nouvelle vie n'est pas de tout repos pour Kyon, puisqu'il se verra le premier confronté à tous ces étranges événements!

La première chose qui m'a surpris avec ce roman, c'a été de constater à quel point son adaptation animée lui était fidèle. Le début de l'histoire garde le même esprit, le même rythme et la même narration, et il n'y a pas d'ajout ou de réelle différence dans son déroulement d'un support à l'autre. Avant de poursuivre, il faut bien que je vous le dise: le premier arc de l'anime, dans lequel Haruhi assistée de Kyon crée la brigade, puis recrute tous les membres, avant que l'on apprenne finalement un par un qui ils sont réellement, est loin d'être ma partie préférée. Manque de bol, tout ça, c'est dans le premier roman. Et je vous avouerai que je craignais du coup un peu de m'ennuyer pendant la suite de ma lecture, d'autant que sans apport supplémentaire, je pensais qu'un maudit sentiment de déjà-vu finirait rapidement par m'assaillir.

Qu'est-ce que je me suis gouré, les cocos!

J'en suis moi-même le premier surpris, j'ai a-do-ré lire La Mélancolie de Haruhi Suzumiya. Tanigawa a réussi à me faire aimer ce début d'aventure que je pensais ennuyeux. Et le pire, c'est que je ne sais même pas vraiment pourquoi, puisqu'il s'y passe exactement la même chose que dans l'anime! Sans doute que l'écriture de Tanigawa, couplée à une excellente traduction française, ne doit pas y être pour rien: la lecture est très fluide et facile, et la narration à la première personne par Kyon, toujours bourrée de sarcasme, de second degré et de réflexions plus ou moins psychologiques et philosophiques, donne son ton particulier et inoubliable au récit. Par ailleurs les événements s'enchaînent de façon rythmée, sans aucune longueur, ce qui les rend vraiment agréable à suivre. J'ai donc au final eu beaucoup de plaisir à re-découvrir les débuts de la Brigade SOS sous un oeil nouveau, et si je n'aurais pas regretté la présence de quelques éléments supplémentaires par rapport à l'anime à me mettre sous la dent, je pense que ceux-ci ne se seraient au final pas avérés nécessaires. D'autant plus que je me régalerai avec la suite, que je compte bien acquérir en anglais sous peu, afin de savoir quelles nouvelles péripéties attendent notre jolie brochette de héros! 


La Brigade SOS au complet! Les illustrations sont malheureusement absentes de l'édition française...

Le mot de la fin


Je ne dirai qu'une chose: si une histoire originale, plus profonde et complexe qu'elle n'en a l'air mêlant comédie lycéenne japonaise, science-fiction, humour, paranormal et réflexions philosophiques, narrée avec sarcasme et second degré, le tout écrit de manière fluide et rapide à lire, ou avec une réalisation irréprochable, et que les langues étrangères nécessaires pour connaître la suite ne vous font pas peur, n'hésitez pas! Foncez lire ou regarder La Mélancolie de Haruhi Suzumiya. Ou mieux: faites les deux! ;)


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dimanche 19 juillet 2015

[Post-it] Entracte

Les périodes estivales étant là, je me vois malheureusement forcé d'abandonner la caverne pour un petit bout de temps - un mois environ. Au programme, pas de bronzette (il ne manquerait plus que ça!) mais randonnée en montagne, visite chez nos voisins italiens, séjour dans la Drôme, et surtout, suuuurtout! semaine à l'incontourable festival d'Avignon! Promis, si vous êtes sages, je vous ferai un compte-rendu!

Alors du coup, ça signifie pas de livrée de contenu pendant une certaine période, mais ne vous inquiétez pas: dès mon retour, je vous abreveurai d'articles en tous genres!


Sur ce, je vous souhaite de bonnes vacances, et je vous dis à dans un mois!



jeudi 16 juillet 2015

[Pause lecture] De l'amour exacerbé des livres.

Comme un roman, de Daniel Pennac



LES DROITS IMPRESCRIPTIBLES DU LECTEUR: 
1. Le droit de ne pas lire. 
2. Le droit de sauter des pages. 
3. Le droit de ne pas finir un livre. 
4. Le droit de relire. 
5. Le droit de lire n'importe quoi. 
6.Le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible). 
7. Le droit de lire n'importe où 
8. Le droit de grappiller.
9. Le droit de lire à haute voix.
10. Le droit de nous taire. 


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" On est prié (je vous supplie) de ne pas utiliser ces pages comme instrument de torture pédagogique. "



Infos complémentaires:
Origine: France
Année: 1992
Edition: Folio (1995)
200 pages


Les livres de Daniel Pennac ont ceci de particulier chez moi que je ne prévois jamais de les lire. C'est en général un peu par hasard que je tombe dessus à chaque fois: j'ai en effet l'habitude de temps en temps de parcourir la bibliothèque familiale, chez mes parents, de prendre un livre que je juge intrigant, de lire la quatrième de couverture, et si celle-ci me botte, je me lis un petit extrait non choisi avant de simplement remettre l'ouvrage à sa place. Mais parfois, il arrive que ce rituel soit déterminant dans le choix de ma prochaine lecture, et je ré-attaque donc le bouquin, depuis le début et en entier, cette fois. C'est donc de cette manière que, comme la plupart des autres livres de l'auteur, j'ai goûté à Comme un roman.
En l'absence de toute information - la quatrième de couverture restant assez floue - je ne savais donc pas vraiment à quoi m'attendre, mais le hasard faisant bien les choses, je venais sans le savoir d'appliquer les droits imprescriptibles numéros 5 et 8 du lecteur (droit de lire n'importe quoi, droit de grappiller).

L'ouvrage se présente ainsi comme un essai, dans lequel Daniel Pennac, avec sa verve et son humour habituels, revient sur les raisons qui nous poussent à lire et faire lire, et ce faisant interroge notre attitude de lecteur. Prenant comme point de départ cette idée reçue selon laquelle les jeunes ne liraient plus/n'aimeraient plus lire, il décortique les raisons amenant à ce constat faussé. Car si, les "jeunes" aiment lire, c'est juste qu'ils ne le savent pas. La première idée que j'ai retenue ici, c'est qu'au fond, il ne faut forcer personne à lire, il faut proposer, et cela de manière gratuite, sans contepartie aucune. D'où l'argument de l'auteur comme quoi l'école, loin d'encourager la lecture, ne fait au contraire que la dévaloriser, puisque le but n'y est pas là-bas de lire pour le simple plaisir de lire, de découvrir, de vivre une histoire, mais décortiquer un texte, l'analyser, rédiger des commentaires. 
Les fameux droits du lecteur, illustrés par
le non moins fameux Quentin Blake
Afin de rétablir l'amour de la lecture, tout en cherchant à lui faire quitter son piédestal d'"activité sacrée", Pennac invite donc chacun à changer son propre rapport à la lecture, et à celle des autres, et propose même une nouvelle manière d'enseigner. Pas de règles énoncés, cependant, car il y a en effet autant de manière de lire qu'il y a de lectures, et chacun est libre de faire comme bon lui semble. Seulement des droits, donc, les "droits du lecteur", à commencer par celui... de ne pas lire. Et ce simple droit résume peut-être parfaitement toute la pensée construite dans cet essai: le plaisir de lire est d'autant plus grand qu'il est choisi. Et cela, beaucoup devraient chercher à le comprendre. 

Difficile de véritablement formuler un avis sur cet essai, en fait, mais je vais tout de même essayer. J'ai beaucoup apprécié de retrouver le style inimitable de Daniel Pennac, et son ton léger et bon enfant, toujours plein d'humour. On sent qu'il prend plaisir à discuter d'un sujet qu'il aime, et ça, c'est un plaisir qui se ressent du coup aussi lors de la lecture. J'ai en tout cas trouvé la réflexion qu'il propose très juste - même si j'ai par moments eu la désagréable impression qu'il avait tendance à placer les grands "classiques" sur un piédestal, ce qui allait un peu à l'encontre du "droit numéro 5" - et il m'a été facile dans certaines situations évoquées de me remémorer certaines attitudes de personnes que j'ai pu rencontrer, voire certaines idées qui ont pu me traverser plusieurs fois en tant que lecteur.  Je ne pense toutefois pas que cela modifiera drastiquement ma manière d'appréhender les choses (excepté certains points, j'avais déjà un avis assez proche du sien, en fait) mais je tâcherai de me souvenir de cet essai si jamais j'adopte moi-même un jour un de ces comportements "condamnables" qu'il décrit!
C'est en tout cas un bel hommage à la lecture que je vous encourage tous à lire, sans exception. (en plus ce n'est pas bien long, alors même si ça ne vous botte pas des masses, ça ne vous occupera pas longtemps...) Conseil de lecteur!

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