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mardi 15 septembre 2015

Plongée dans l'univers de la saga nordique!

[Pause-lecture] Saga de Gísli Súrsson, auteur anonyme


Gísli est un Viking hors du commun; habité de généreux idéaux, fils respectueux, frère fidèle et mari aimant, il se trouve bien malgré lui dans une situation compliquée. Victime d'un destin impitoyable, il doit choisir entre venger son frère ou perdre son honneur.

Vengeance, jalousie, trahison, tous les ingrédients sont rassemblés pour nous offrir une histoire de vaillance, d'amour et de mort dans le monde rude des fiers guerriers vikings.

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Infos complémentaires:
Titre original: Gísla saga Súrssonar (XIIe siècle)
Origine: Islande
Traduit et Annoté par Régis Boyer (1987)
Edition: Gallimard - Collection folio (2004)
130 pages




Si la culture scandinave m'attire depuis longtemps, surtout pour l'aspect mythologique et artistique, ce n'est que depuis peu que j'ai commencé à m'intéresser aux textes norrois, notamment grâce aux Tolkien père et fils, pour La Légende de Sigurd et Gudrún (rédigée par le premier et commentée par le second) [vous pouvez retrouver la chronique de bibi en cliquant ici] 
Première entrée en matière dans les sagas nordiques, la Saga de Gísli Súrsson était donc une étape importante pour moi. Alors, fut-ce une bonne expérience? Hé bien, si au cours de ma lecture, mes impressions étaient un peu mitigées, avec le recul je peux affirmer que oui, l'expérience fut satisfaisante, et même enrichissante. 


Un film islandais, sorti en 1981, relate la tragique histoire de
 Gísli Súrsson, avec Arnar Jónsson dans le rôle principal.

Le premier point qui m'a marqué, c'est la narration. C'est vraiment un coup à prendre: le style est plutôt rude, direct et concis, les changements de temps ne sont pas rares et les ellipses, fréquentes. Sans longue pause descriptive, avec des éléments s'enchaînant à vitesse grand V, il m'est assez souvent arrivé de perdre le fil, et certains événements, ou des éléments dans l'attitude des personnages, Gísli en tête, m'ont échappé. Plutôt compliqué de suivre le récit dans ces conditions. Le grand nombre de personnages m'a également par moments dérangé, car par manque de descriptions et d'arbre généalogique, j'ai eu tôt fait de me mélanger les pinceaux, sans toujours me rappeler qui était qui. 
Ce type de narration est à mon avis bien plus adapté à l'oral pour être bien immersif, avec un narrateur capable de captiver l'auditoire par sa voix et sa gestuelle, et surtout auquel il est possible de revenir plus facilement sur certains détails, comme les relations liant les personnages par exemple.

Mais alors, me demanderez-vous, curieux que vous êtes, puisque tu parais si négatif, pourquoi dis-tu avoir trouvé l'expérience si satisfaisante?

Hé bien, bande de petits malins, c'est très simple, et l'on peut résumer tout cela en un mot (bon, deux si vous préférez) : l'aspect culturel. Tout d'abord, celui de l'œuvre en elle-même, qui possède un intérêt littéraire indéniable - le fait de pouvoir découvrir ce genre atypique et un peu oublié de nos jours qu'est la saga, un genre qui est le reflet de toute une époque et une civilisation, je trouve que c'est juste merveilleux - mais surtout, celui du récit, du cadre dans lequel il prend place. On est plongés en plein cœur de la culture norroise, et si l'on est souvet perdu devant la quantité de termes et principes obscurs, les abondants et toujours très intéressantes notes de Régis Boyer permettent d'éclaircir ces nombreux points. (petit regret à ce propos: les notes en fin de volume, et non en bas de page, qui obligent à faire un aller-retour constant un peu handicapant pour la fluidité de la lecture)
Loin des grandes expéditions de l'histoire d'Eirikr "le Rouge" Thorvaldson ou des raids guerriers sur les côtes d'Europe, loin des clichés Hollywoodiens,  c'est la vie quotidienne scandinave qu'on découvre, les us et coutumes de cette époque, ses lois, l'organisation finalement bien plus complexe qu'on se l'imagine de cette société. Mais c'est aussi tout un état d'esprit particulier qui est retranscrit à travers l'histoire humaine de Gísli, avec ses sombres histoires de famille à n'en plus finir, une quête constante du respect du sens de l'honneur (pour notre héros, du moins, pour les autres, on repassera...), des exploits guerriers, des histoires de vengeances, de politique, des affrontements où les mots ont autant de poids que l'épée... Bref, pas toujours évident à saisir à cause du décalage temporel et spatial, mais purée, qu'est-ce c'était intéressant, cette immersion dans l'univers viking!

Une troupe de Vikings se dirigeant vers le Thing, l'Assemblée viking.


Le mot de la fin


Si j'ai parfois eu du mal à suivre le récit, notamment à cause de la déroutante narration, la Saga de Gísli Súrsson fut néanmoins pour moi une bonne entrée en matière dans le genre de la saga. Et plus important encore, quelle belle plongée dans l'univers viking! Etant donné toutefois que beaucoup de choses m'ont échappé, je pense qu'une petite relecture ne me ferait pas de mal!


Il va de soi que je fais participer cette chronique au Challenge Viking! Par ailleurs, le récit datant de la fin du XIIe et relatant de surcroît des faits se déroulant au Xe, je la fais également participer au Challenge Moyen-Âge!



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dimanche 26 octobre 2014

Rencontre sympathique avec un jeune enquêteur médiéval

L'hiver des loups, de Evelyne Brisou-Pellen

Poursuivi par les loups qui pullulent en cet hiver très froid, Garin trouve refuge dans une maison isolée où vit Jordane, seule avec ses deux petites sœurs.Qui est-elle ? Garin se rend compte que les villageois en ont peur, presque autant que les loups qui les encerclent. Mais il découvre bientôt que dans ce village retiré de Bretagne, bien des gens ont intérêt à voir Jordane disparaître. Malgré les conseils de prudence, il prend pension dans la maison solitaire. Il ne peut pas savoir, que du haut de la colline, des yeux épient...
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"Jordane se sentait mal. Elle avait peur. Peur des loups, ou peur pour les loups, elle ne savait pas."


Infos complémentaires:
Série: Garin Trousseboeuf (II)
Edition: Folio Junior (1998)
Illustrations de Nicolas Wintz
200 pages environ

Note: excusez la qualité déplorable de certaines images. Comme je n'ai pas retrouvé sur Internet les illustrations intérieures du livre, que je voulais vraiment vous montrer, j'ai fait ça de façon artisanale, rapidement et avec le matos à ma disposition, et donc n'importe comment. Voilà.


Certains me diront que je suis trop vieux pour ça, mais quand on aime, on ne compte pas, et ça vaut aussi pour les ans. Et puis, il fallait bien que je m'y mette un jour ou l'autre. Pour la petite explication, j'ai toujours été un gros lecteur. Du coup, il n'était pas rare lorsque j'étais plus jeune que ma môman (que j'aime beaucoup même si elle a régulièrement le don de m'énerver) m'achète des livres, en plus de m'amener à la bibilitothèque. Avec le temps et les ans, j'ai fini par me les acheter moi-même, mais il reste toujours sur mes étagères des bouquins que j'ai depuis cette époque, et que je n'ai toujours pas lus. Récemment, dans une volonté de faire enfin connaissance avec ces inconnus qui m'accompagnaient depuis l'enfance, j'ai décidé de lire un de ces livres en question de temps en temps. C'est ainsi que je me suis attaqué à "L'hiver des loups", le second tome des aventures de Garin Trousseboeuf - et oui, je commence par la suite. Il faut croire que la malédiction du tome 1 qui touche ma mère ne date pas d'hier.

En tout cas, les illustrations de Nicolas Wintz sont bien sympa, et plongent tout de suite dans l'ambiance!

L'histoire nous plonge en plein Moyen-Âge, durant l'hiver 1354. Dans ce tome, on retrouve donc Garin, perdu durant son périple en pleine cambrousse bretonne. L'hiver fait des ravages, les loups sont à ses trousses, il n'a d'autre choix que de trouver refuge chez la jeune Jordane, une fillette de douze ans en charge de ses deux petites soeurs, et dont les parents sont aux abonnés absents. Il s'avère en réalité que sa mère est décédée, et son père parti depuis des années en pélerinage, et que la jeune fille est délaissée par les villageois, qui la soupçonnent d'être de mèche avec les loups, et donc l'accusent de sorcellerie.
Afin de garder un oeil sur la situation, et surtout de pouvoir aider Jordane en cas de besoin, Garin s'installe alors quelques temps au village comme scribe. Au fil du temps, des évènements, il réalisera finalement que si les loups semblent selon les dires des villageois menacer la région sous le commandement de Jordane, il s'agit en réalité d'une conspiration destinée à se débarrasser de la jeune fille. Car de nombreuses personnes auraient intérêt à la voir disparaître, mais Garin devra faire preuve d'adresse et d'intelligence afin de confondre le véritable coupable...

Au Moyen-Âge, inutile de rappeler que les loups n'étaient pas
très bien vus. Sur ce dessin du XVe siècle, ils sont représentés en
véritables monstres assoiffés de sang, et s'attaquent à un village.
Pour une première rencontre avec le personnage, j'aurais tout de même aimé que le volume se concentre davantage sur Garin. Pas que la petite Jordane soit un personnage déplaisant, bien au contraire, mais du coup, Garin en passerait presque au second plan. Plutôt dommage, non? Surtout que du coup, à mes yeux, l'enquête en a un peu pâti: j'ai eu l'impression qu'elle était sans cesse repoussée, interrompue; et surtout, lorsque Garin se secoue enfin un peu les miches, vers les derniers chapitres, qu'elle se terminait alors qu'elle venait tout juste de débuter véritablement! 
M'enfin, l'enquête s'en tire tout de même bien, puisque, même si Garin n'est pas des masses impliqué dedans au début, les nombreux éléments, apparemment sans rapport, disséminés un peu partout viennent peu à peu s'agencer pour former le tableau final. L'histoire connaît également quelques rebondissement intéressants, qui font régulièrement douter de la sincérité et des véritables motivations des personnages. Hé oui! Il faut éviter de se fier aux apparences, dans L'hiver des loups, car elles peuvent se révéler fort trompeuses! Dans cette optique, j'ai été plutôt surpris par l'identité du coupable. Je ne dis pas que ce n'était pas crédible, incohérent, ou quoi, bien au contraire, c'était même parfaitement logique! Mais voilà... Je l'aimais bien ce personnage, moi! (je ne vous en dis pas plus, parce que le spoil, c'est quasi le Mal absolu.)
Un autre petit regret concerne les loups, les autres stars du tome. J'adore les loups, hein, ce n'est pas le problème, et leur rôle dans l'intrigue mi-acteurs/mi-éléments déclencheurs m'a parfaitement convenu, mais j'ai trouvé qu'ils étaient parfois un peu trop idéalisés, aux dépens des villageois, à la fois par la narration et parfois même par Garin. Oui, ils ont autrefois recueilli et sauvé Jordanhe, bien sûr qu'ils n'y sont pour rien dans l'affaire, évidemment qu'ils ne sont pas à l'origine de tous les maux. Mais on est au Moyen-Âge, et ils sont à l'époque universellement reconnus comme mauvais. Aussi, à cette époque, ceux qui pensent ainsi ne sont pas forcément des bouseux débiles, il y a aussi certains érudits ou gens intelligents, même parmi les paysans. Certes, c'est faux, mais les loups ne sont pas non plus des Saints, ce sont des animaux, qui peuvent dévorer les bêtes et s'attaquent parfois - mais rarement - aussi aux humains. Les villageois, même s'ils sont
Bon, je vous les dis de suite: j'adore les loups.
Je trouve vraiment que ce sont des animaux magnifiques!
dans l'erreur, ne cherchent au fond qu'à se protéger de ceux qu'ils pensent être une menace. (bon, il y aussi une part de vengeance personnelle là-dedans de la part de certains d'entre eux, mais bref.) Pour résumer, j'aurais bien aimé un propos plus nuancé vis-à-vis des loups, qui sont certes des animaux fascinants, mais bien des animaux et pas des martyrs ou des saints, mais aussi des villageois qui pâtissent un peu de cette image trop idéalisée. Certes, ce sont des paysans médiévaux, qui n'ont guère reçu d'instruction, alors ils ne sont sans doute pas très fute-fute, excusez-les, mais ce ne sont pas pour autant des gros débiles marlpropres et méchants.
C'est dommage, parce qu'à part ça, l'histoire tient vraiment la route, c'est intelligent, bien écrit, sans prise de tête. Même si l'écriture par moment s'adresse clairement à des lecteurs plus jeunes que moi, à aucun moment je n'ai trouvé le récit naïf ou enfantin. Garin est un gamin avec beaucoup d'humour, intelligent, charismatique et débrouillard, un bon héros, quoi. L'enquête est plutôt bien foutu, et le contexte médiéval est bien retranscrit, sans être non plus envahissant. Non, sérieusement, si vous avez de jeunes enfants à qui faire aimer la lecture (ou qui l'aiment déjà), faites-leur lire "Garin Trousseboeuf". En tout cas, ce tome fut pour moi une très bonne découverte. Il m'en reste quelques-uns encore à rattraper, je pense que je ne vais pas longtemps hésiter!


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Renouons rapidement le temps de cet article avec la rubrique "Art, lectures et limonade". Je vous propose donc aujourd'hui cette enluminure tirée du Bestiaire d'Aberdeen, datée du XIIe siècle, représentant un loup prêt à attaquer une bergerie.




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L'article a traîné un peu pendant trois semaines, mais enfin il est là, et peut constituer ma première participation au Challenge médiéval de Hérisson!


dimanche 5 octobre 2014

Nouveau challenge livresque. Ça ne vous étonne même plus, avouez... [post-it 07]

Il faut croire que depuis peu, j'ai été atteint par un méchant virus. En effet, comme vous pouvez le constater, je me suis inscrit à un nouveau challenge! Ça commence à faire beaucoup, hein? Mais bon, disons que celui-ci vient remplacer le Challenge Kafka, que j'ai enfin achevé hier. "Mais tu nous fait languir, qu'est-ce donc que ce nouveau challenge?" me demanderiez-vous, pour peu que vous en ayez quelque chose à faire. Hé bien c'est très simple, il s'agit du:

Challenge Moyen-Âge, organisé par Hérisson!



Rendez-vous sur la page officielle du Challenge en cliquant ici!

Le principe, vous le connaissez déjà, mais même si ça vous ennuie, je le résume rapidement: il s'agit tout simplement de lire et de chroniquer un certain nombre de livres se déroulant pendant ou traitant du Moyen-Âge - une période qui, rappelons-le, s'étend de 476 à 1492. (Un peu de précision, c'est toujours sympatoche! :) )

Il n'y a pas de limites de temps, ce qui est juste monstrueusement cool, et tous les types de livres sont autorisés: romans, albums, bandes-dessinées...

Comme d'hab', différentes catéogires, qui sont: 

- Niveau Moine : au moins 1 livre 
- Niveau Scribe : au moins 3 livres 
- Niveau Chevalier : au moins 5 livres 

Comme je me sens un Rohirrim fier combattant plein d'honneur dans l'âme, je me suis choisi directement le Niveau Chevalier. Ça n'est peut-être pas très crédible venant de ma part, mais croyez-le ou non, je sais monter à cheval et agiter une épée! (bon, très basiquement, mais tout de même!)

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Allez sur ce, à biental bande de petits sacripants, pour la première chronique sur le sujet, qui ne devrait pas tarder! (oui, je suis un petit fourbe: je m'inscris à des challenges lorsque j'ai des chroniques en cours qui peuvent y prétendre... mais c'est le jeu, ma pauvre Lucette!)