samedi 30 août 2014

Celle qui devait disparaître, Janine Le Fauconnier


Médecin et détective à ses heures perdues, Sigfried Morel est engagé par Hélène de Kerennac. Persuadée qu'on a voulu attenter à sa vie, la vieille comtesse lui demande de trouver le coupable et de mettre fin à ses agissements avant qu'il ne récidive. Mais au milieu de cette famille aux fortes tensions, et sans indices à se mettre sous la dent, pas facile de trouver le fin mot de l'histoire...
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"Mais puisque je vous dis qu'il s'agit très certainement d'un membre de ma propre famille! Je ne veux pas mêler la police à mes affaires privées: il n'en est pas question." 


      Infos complémentaires:
      Auteur: Janine Le fauconnier (1975)
      Edition: Libraire des Champs-Elysées, collection Le Masque
      Nombre de pages: 188
   

Un manoir breton, une famille aux relations tendues, une tentative de meurtre... hop! Le décor est planté, et semble tout droit sorti d'une aventure de notre détective belge préféré! J'avais acquis ce bouquin pour quelques centimes seulement, réjouissant mon côté radin, lors d'une brocante, et depuis, il traînait dans ma PAL. Je m'y suis enfin mis la semaine dernière, et re-hop! en à peine deux jours, la lecture était bouclée. Autant vous le dire tout de suite: si j'ai trouvé l'histoire sympathique, elle sera toutefois vite oubliée.

Des airs de "Petits meurtres d'Agatha Christie" avant l'heure!
Ça reste bien écrit, un peu dans le style d'Agatha Christie. (les personnages, la façon de les présenter et leurs relations m'y ont fait penser, en tout cas) Quoique parfois un chouïa "naïf", ai-je trouvé, mais ça se lit vite et agréablement. Janine Le fauconnier parvient à maîtriser sa plume, et ça fait plaisir.
Le principal reproche que je pourrais adresser, en fait, c'est que tout se déroule finalement très rapidement, et l'on a ni vraiment le temps de s'intéresser et s'attacher aux personnages, ni de véritablement examiner tous les éléments aux côtés de Morel. En fait, puisqu'on est directement plongés dans le bain, étant donné que le "crime" a déjà eu lieu, Morel se contente d'interroger les suspects, de chercher (mais pas beaucoup) des indices et à discuter théories du complot avec la vieille Kerennac. J'aurais tellement aimé que les choses soient davantage fouillées, développées, que notre détective passe du temps au manoir, converse simplement du beau temps avec les membres de la famille, mais aussi cherche vraiment des indices, avec quelques descriptions à l'appui.
En fait, puisqu'on en vient à Morel, il se montre un peu "intriguant", mais pas dans le bon sens du terme... Mais que lui a appris son expérience, enfin? Sincèrement, pour un détective, qui a déjà résolu quelques affaires, on se serait attendu à mieux, et on se demande pourquoi il est autant dans la panade!  L'histoire n'est pourtant pas si compliquée!

Un chouette manoir breton! Vu que le livre
est avare en descriptions, je me plante moi-même mon
décor. (ici, le manoir de la Fresnaye, dans le Morbihan)
Du côté de l'enquête, si elle se révèle ingénieuse sur certains points, il n'y a en revanche pas eu de réelle surprise - pas pour moi, en tout cas. Car étant donné la manière dont se déroulent les choses, je n'ai pas eu beaucoup de mal à rapidement suspecter l'identité du véritable "assassin", même si je dois bien reconnaître que sa dernière "tentative" était audacieuse et m'a fait douter. J'ai même frôlé la grosse déception lorsque le journal a été découvert, avant d'être rassuré en comprenant qu'il ne s'agissait que d'une énième mise en scène de l'"assassin" destinée à nous laisser sur la fausse piste!
[semi-spoil, sans nom ou quoi, mais spoil quand même. Le spoil, c'est mal.] [  Je dois dire que j'ai trouvé ce faux coup de théâtre est même plutôt bien mis en scène, puisqu'il intervient pratiquement à la fin du roman, et que logiquement il ne nous reste plus qu'à aller chercher le coupable désigné et conclure; il n'y a plus suffisamment de pages pour repartir à la recherche d'indices. Erreur de jugement, puisque le coupable est en fait déjà connu par le détective, et qu'il n'a plus qu'à nous expliquer le pourquoi du comment, preuve supplémentaire à l'appui.  ] [fin du semi-spoil]

M'enfin, je me trouve un peu dur avec cette histoire. Certes, l'enquête n'est pas si poussée que ça, et Morel, s'il a bien résolu le problème, reste toutefois un piètre détective. Et puis, il manque à mes yeux tellement de développement, à tous les niveaux! Mais ça se lit aisément, et même si c'est assez court, les relations, l'affaire et les personnages nous sont simplement mais suffisamment présentés. En tout cas, j'ai passé un bon moment.
Pas un livre mémorable, donc, loin de là, mais divertissant. Et pour à peine 200 pages de lecture (et écrit gros, en plus) , ça m'a amplement suffi!

Kerennac n'existe pas, en revanche, Carennac si, et c'est très
joli! (Par contre, c'est pas Bretagne, mais dans le Lot...)

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