La genèse
Ça, c'est Frédérick Raynal. Il fait des trucs cools. |
Après son rachat, Adeline Soft. se scinde en deux, laissant une partie de l'équipe originelle - dont Frédéric Raynal - fonder la société No cliché, qui travaillera donc désormais pour Sega. La sortie de la Dreamcast étant prévue pour l'année suivante, No cliché sera donc chargé de développer des jeux pour cette console. Après un Toy Commander (1999) et un Toy Racer (2000), qui rencontrent leur petit succès, ainsi qu'une localisation européenne de Quake III (2000), l'équipe s'attelle à un titre plus ambitieux, un projet dans les tiroirs depuis 1998, celui qui doit devenir "LE survival-horror de la Dreamcast": Agartha.
La jaquette (provisoire) du jeu met en avant Kirk, notre héros. |
Projet : Agartha
D'après ce que j'ai pu glaner comme informations sur les Internets, l'histoire nous entraîne en plein hiver 1929. Perdu au beau milieu des montagnes roumaines, se trouve un petit village ravagé par un mystérieux tremblement de terre, qui abriterait une cité souterraine connue sous le nom d'Agartha - d'où le nom du jeu. Le personnage que l'on incarne, Kirk, s'y retrouve apparemment suite à des circonstances désastreuses - je dirais, d'après certaines images, un accident de la route: un grand classique - alors que la Sentinelle, incarnation du Mal enfermé pendant des siècles à l'intérieur d'Agartha, cherche à s'en échapper.
Par ailleurs Agartha peut se targuer d'avoir une ambiance incroyable: ce paysage, ces montagnes enneigées, - qui est déjà en soi un décor assez peu courant non seulement pour un jeu vidéo, mais surtout un survival-horror - cette tempête qui semble ne jamais vouloir s'arrêter, les hurlements des loups, la bande sonore à la James Carpenter qui renforce l'inquiétude et le sentiment d'isolement et de solitude, tout cela contribue à l'atmosphère vraiment particulière du jeu. Rajoutez-y un vieux village oublié par le temps et les hommes, une ancienne civilisation disparue, et une intrigue à la Lovecraft, et vous obtenez un bon vieux jeu d'horreur et d'ambiance à l'ancienne qui promet du rêve. Et puis quand on voit qui est aux manettes (blague, ah ah...) à savoir Mister Frédérick Raynal Himself (oui, j'adore ce type) on ne peut que s'attendre à un carton ! Le jeu me rappelle d'ailleurs assez souvent Alone in the Dark - ce qui n'a franchement rien d'étonnant - que ce soit pour le côté Lovecraftien, ce qu'on sait du gameplay, certains aspects de la réalisation ou encore du chara-design. Vous me direz, il y a pire, comme référence! Et puis cette direction artistique, mes dieux... Bien évidemment, depuis le temps, les graphismes ont un peu vieilli, mais ça reste tout de même superbe! Assurément, on tient là l'un des plus beaux titres de la Dreamcast! Enfin, on aurait pu, car...
Pour admirer plus en détails les quelques screenshots et autres artworks du jeu, je vous invite à ouvrir les images dans un nouvel onglet.
Survival-horror oblige, on y rencontre tous les acteurs classiques du genre: fanatiques d'une secte maléfique, monstres, démons, moines guerriers (!) et bien entendu, les indispensables morts-vivants. Le tout évidemment sous une tempête de neige perpétuelle, et dans un lieu complètement coupé du monde, histoire d'accentuer le côté peu rassurant. S'il y a bien quelques personnages amicaux dans le lot, apparemment, qu'il s'agisse d'une épidémie ou d'une malédiction, ils finissent tous bien entendu par rejoindre le rang de chair à canon pour les ennemis, ou de collation de quatre heures dans le pire des cas. Ah non, c'est pas toujours facile la vie de PNJ. Le gameplay semble assez proche d'autres survival-horror, comme Silent Hill ou Alone in the Dark, avec une aventure à base d'exploration, de rencontres, d'affrontements, et de puzzles et autres énigmes à résoudre.
Là où le jeu se démarque vraiment, c'est qu'il propose un système de choix, qui modifie l'aventure: au fur et à mesure du jeu, les décisions que prend le joueur influent sur l'éthique de Kirk et la manière dont se déroule le scénario. En gros, ça revient à choisir entre le bien et le mal, et dans un survival-horror, c'est plutôt innovant, surtout pour l'époque. Et puis c'est un élément intéressant qui peut permettre d'enrichir l'expérience de jeu, ce qui est plutôt un bon gros point.
Par ailleurs Agartha peut se targuer d'avoir une ambiance incroyable: ce paysage, ces montagnes enneigées, - qui est déjà en soi un décor assez peu courant non seulement pour un jeu vidéo, mais surtout un survival-horror - cette tempête qui semble ne jamais vouloir s'arrêter, les hurlements des loups, la bande sonore à la James Carpenter qui renforce l'inquiétude et le sentiment d'isolement et de solitude, tout cela contribue à l'atmosphère vraiment particulière du jeu. Rajoutez-y un vieux village oublié par le temps et les hommes, une ancienne civilisation disparue, et une intrigue à la Lovecraft, et vous obtenez un bon vieux jeu d'horreur et d'ambiance à l'ancienne qui promet du rêve. Et puis quand on voit qui est aux manettes (blague, ah ah...) à savoir Mister Frédérick Raynal Himself (oui, j'adore ce type) on ne peut que s'attendre à un carton ! Le jeu me rappelle d'ailleurs assez souvent Alone in the Dark - ce qui n'a franchement rien d'étonnant - que ce soit pour le côté Lovecraftien, ce qu'on sait du gameplay, certains aspects de la réalisation ou encore du chara-design. Vous me direz, il y a pire, comme référence! Et puis cette direction artistique, mes dieux... Bien évidemment, depuis le temps, les graphismes ont un peu vieilli, mais ça reste tout de même superbe! Assurément, on tient là l'un des plus beaux titres de la Dreamcast! Enfin, on aurait pu, car...
La fin de l'Âge d'Or
En 2001, Sega annonce la fin de la Dreamcast. La firme nippone est dans le noir, et se retire donc du marché des créateurs de console. De fait, Agartha se voit annulé, sonnant également le glas de la société No cliché. Il est difficile de savoir jusqu'où les créateurs en étaient de l'avancement du jeu, et aucune version jouable n'est sortie à ce jour, pas même une démo ou une bêta. On peut néanmoins en cherchant un peu trouver pas mal d'images, quelques informations et même un peu de contenu vidéo. Quoi qu'il en soit, il est fort dommage que ce titre ait été abandonné, car il était très attendu, et nul doute qu'il aurait su trouver son public. Encore aujourd'hui, il jouit d'une certaine aura, et nombreux sont les joueurs qui attendent, moi le premier, espérant même quinze ans après que le projet soit repris, ou qu'une version jouable, même très incomplète, ne soit disponible. Ah, qu'est-ce que j'aurais aimé pouvoir jouer à Agartha sur ma bonne vieille Dreamcast d'occasion!
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Notes:
→ Le premier chapitre des Jeux injustement oubliés, consacré à Fragile Dreams est disponible en cliquant ici.
→ "Ces jeux injustement ouliés" s'intitulait à la base "ces jeux injustement délaissés". Pourquoi ce changement de titre en cours de route? Parce qu'"oublier" a une définition plus vaste qui permet de brasser plus de jeux que "délaisser"", tout simplement.
→ Je vous invite à aller jeter un oeil au site Unseen 64, où vous pouvez découvrir de nombreux autres jeux annulés, ou les anciennes versions de certains qui ont connu un revirement complet au cours de leur développement.
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→ Le premier chapitre des Jeux injustement oubliés, consacré à Fragile Dreams est disponible en cliquant ici.
→ "Ces jeux injustement ouliés" s'intitulait à la base "ces jeux injustement délaissés". Pourquoi ce changement de titre en cours de route? Parce qu'"oublier" a une définition plus vaste qui permet de brasser plus de jeux que "délaisser"", tout simplement.
→ Je vous invite à aller jeter un oeil au site Unseen 64, où vous pouvez découvrir de nombreux autres jeux annulés, ou les anciennes versions de certains qui ont connu un revirement complet au cours de leur développement.
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