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mercredi 26 avril 2017

Lecture, urbex, zombies et raviolis - la suite de la suite (mais qui en fait se passe aussi surtout avant la première suite, un peu en même temps, et en partie après, bref, c'est le bazar)

[Pause-lecture] Resident Evil, tome 5 : Némésis, de S. D. Perry (Resident Evil : Nemesis, 2000)





Zombies, armes biologiques et animaux mutants : après tout ce qu'elle a traversé, Jill Valentine est prête à quitter Raccoon City et ne jamais revenir. Mais la Corporation Umbrella n'ira nulle part... encore. Les preuves de leurs expérimentations génétiques existent toujours et doivent être récupérées - ou détruites - avant d'incriminer l'organisation. Tandis qu'un virus mutagène se répand à travers la ville, une équipe de mercenaires fait son entrée accompagnée d'une créature mortelle. 
Son nom de code : Némésis.
Sa mission : traquer Jill.
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" Une seule balle dans la tempe droite, et le zombie s'écroula dans une mare de fluides fétides. Il était déjà dans un état de putréfaction prononcée - les yeux voilés de cataracte, la peau gris-vert glissant de ses os amollis, Jill respira par la bouche tandis qu'elle l'enjambait, prenant garde d'éviter tout contact avec lui. "

   Origine : Etats-Unis
   Traduction : Gabrielle Brodhy (2015)
   Edition : Milady (2015)



Je ne vous cache plus mon amour pour Resident Evil (d'ailleurs, je ne sais pas combien de fois je vous ai déjà dit ça, mais ça commence à faire beaucoup, il faudrait tenir des comptes... Quelqu'un a un stylo ? ) et tout particulièrement pour le troisième opus, Nemesis, aka Last Escape ou rasuto esukēpu dans la langue de Hard Gay. Celui-ci, c'est mon petit chouchou, mon préféré je crois avec le quatrième (en sachant que je n'ai pas encore touché à Code Veronica ni à Revelations 2), l'aspect fanservice n'y étant sans doute pas étranger. Je me devais donc, dans le cadre de ma mission divine de lecture et de chroniquage des novellisations de la série, de m'attaquer à son adaptation littéraire par SD Perry, comme je l”avais déjà fait par le passé pour le premier et le second opus de la licence ! 

Et donc voilà, tome 5 de la saga littéraire (oui parce qu'une fois de plus, j'ai sauté le précédent, le 4, encore une histoire originale qui ne me disait franchement rien) dans lequel on retrouve notre Jiru Balentain préférée qui fait de l'urbex poursuivie par un mutant géant en imper, avec Carlos son pote mercenaire hispanique, tandis qu'un ancien tueur soviétique, un pote à Carlos, fout le bazar un peu partout dans la ville. C'est très résumé, mais globalement, c'est ça. 

Cette bonne vieille Jill (Jiru Barentain pour les intimes ou ceux
que ça fait marrer) se retrouve une fois de plus en bien mauvaise posture,
face à cette horreur (mais sympa quand même) de Némésis
En fait, je ne vais pas trop m'étendre sur ce tome, contrairement aux deux précédents que j'ai chroniqués, parce que finalement, mon avis est assez similaire à celui que j'avais eu de La Cité des Morts - du coup, il risquerait d'y avoir redite. En gros, c'est assez fidèle au jeu, tout en sachant prendre des libertés là où il faut, même si on retrouve encore une fois ce principe un peu lourdingue des «descriptions à la fois trop vagues et trop précises qui ne parleront qu'aux fans» que j'avais déjà évoqué. 
Même chose pour les deux-trois énigmes du jeu intégrées au récit, qui semblent ici faire vraiment tache... Je m'en plaignais déjà pour La Cité des Morts, mais disons que le cadre du commissariat - càd lieu unique et dont l'architecture un peu loufoque, «miroir» du Manoir Spencer en quelque sorte, faisait partie intégrante de son adn - permettait de justifier plus ou moins ce parti-pris. Tandis qu'ici, ça passe beaucoup plus difficilement, n'étant pas vraiment adapté ni au rythme, ni à la narration, ni au cadre de l'histoire... Il est d'ailleurs amusant de noter que même Jill et Carlos semblent être bassinés par ces énigmes invraisemblables sorties de nulle part - et comme je les comprends ! Un élément du jeu, qui fonctionne certes peut-être très bien en jeu, justement, mais qu'il aurait donc sans doute mieux valu soit retirer, soit introduire différemment, soit carrément modifier pour qu'il soit véritablement bien intégré au récit...

Autre point qui a ses avantages et ses petits défauts, et qui fait la marque de la saga littéraire : les différents points de vue. En gros, chaque personnage un tant soit peu important dans l”intrigue, qu'il soit l'un des protagonistes principaux, plus secondaire, ou bien antagoniste, verra la narration adopter son point de vue, de manière régulière ou occasionnelle selon son importance - ici donc, Jill, Carlos et Nikolaï pour les principaux. Dans le tome 1, je les trouvais assez mal gérés (trop rapides notamment) bien qu'intéressants, dans le tome 3, beaucoup mieux foutus, à tel point que je n'avais pas trouvé grand-chose à y redire, et dans ce tome 5, c'est kif-kif bourricot. Autant je trouve le suivi du parcours de Nikolaï très intéressant, notamment parce qu”il change un peu de ce qu'on connaît, et que c'est un sacré bad guy à l'ancienne comme on en fait plus, autant celui de Carlos me laisse plus dubitatif... 
En fait, ce qui me gêne surtout, c'est son traitement et son temps de présence, SD Perry le rend tout beau, tout gentil, tout propre, qui se bat pour le bien, la justice et tout, même qu'en plus il est trop fort (je caricature), là où sa version in-game était plus nuancée, en étant plus volontairement insupportable déjà. On avait déjà eu droit un peu à ce coup-là par le passé de la part de l'auteure avec Chris, mais ici des fois, même si ça reste raisonnable, faut pas trop exagérer non plus, ça donne vraiment un aspect «fangirl» à la manière dont est écrit le personnage, chose que j”ai jamais vraiment aimée dans quelque oeuvre que ce soit. Et puis surtout, il «fait de l”ombre» à Jill, je veux bien qu'ils soient importants tous les deux dans l'histoire, mais Carlos monopolise presque la moitié - voire plus ? à vérifier... - du temps d'antenne, réduisant drastiquement celui de Jill, qui en paraît presque effacée en comparaison, alors que, bourdel, c'est elle l'héroïne !

Mis à part ce point (qui reste somme toute assez important) on reste sur les mêmes sentiers que les novellisations précédentes : écriture pas exceptionnelle mais efficace, rythme assez rapide, action, combats musclés contre le Némésis (le dernier m'a semblé par contre peut-être un poil facile et rapide), complots, monstres et expériences douteuses, bref, vous avez compris. 


Une nouvelle adaptation qui encore une fois sans être extraordinaire fait le job, assez plaisant à lire, tout à fait dans la veine des deux précédentes adaptations. Quelque peu mitigé sur certains points, notamment l'intégration des énigmes et le traitement du personnage de Carlos ainsi que son temps de présence, à côté duquel Jill paraît presque effacé. Un tome pour moi en deçà de La Cité des Morts, mais qui remplit néanmoins honnêtement son contrat.


dimanche 31 mai 2015

Lecture, commissariat, zombies et raviolis - la suite

Resident Evil, tome 3: La cité des morts, de S. D. Perry

Chronique de La Conspiration d'Umbrella (tome 1)
Chronique de Némésis (tome 5)


Chris Redfield, membre du commando d'intervention S.T.A.R.S. a disparu. Bien décidée à découvrir ce qui lui est arrivé, sa soeur, Claire, se lance à sa recherche. Sa route va croiser celle de Leon S. Kennedy, un jeune flic nouvellement affecté à Raccoon City. Mais suite à une tentative désastreuse d'Umbrella pour récupérer un dangereux agent mutagène, la ville est devenue une nécropole. La population toute entière n'est composée que de morts-vivants. Et ils sont tous... affamés.
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"Claire se tourna vers Leon, au bord d'un éclat de rire hystérique. Raccoon était peuplée de morts-vivants, ils venaient de survivre de justesse à un accident de voiture parce qu'un cadavre avait tenté de les manger... et il lui demandait si ça allait?"


      Infos complémentaires:
     Titre original: City of the Dead (2002)
     Série: Resident Evil
     Origine: Etats-Unis
     Traduction par Paul Bénita (2014)
     Edition: Bragelonne - Milady (2014)
     310 pages




Les romans Resident Evil, c'est typiquement le genre de bouquins qui s'imisce discrètement dans mon esprit, que j'achète sur un pseudo-coup de tête, et qui finit sans crier gare par rembarrer tous ses collègues de ma PAL pour se placer devant eux alors qu'on ne lui a rien demandé. La cité des morts ne déroge pas à cette "règle", aussi l'ai-je entamé le jour même de son achat - chose plutôt rare, vous en conviendrez - en balançant sur le côté toutes mes autres  priorités livresques. Voilà qui a le mérite de foutre un bon crochet du droit à mon ersatz de programme qui me permet d'anticiper mes prochaines lectures - et que de toute manière je ne respecte quasiment jamais, mais bon quand même, ce n'est pas très sympa pour les camarades qui font la queue depuis des mois, voire des années. Enfin bref, aussitôt entamé, aussitôt dévoré, la bibliothèque n'aura donc pas été perturbée longtemps.

Raccoon City durant ses plus mauvais jours, et son comissariat/gare/cathédrale/musée/bibliothèque.

- Bienvenue à Raccoon City -


Vous vous souvenez lorsque je vous ai parlé de La Conspiration d'Umbrella, qui adaptait le premier Resident Evil? (Si ça ne vous dit rien, je vous invite à aller faire un tour par là. Et après vous pouvez même revenir ici, si vous voulez.) Après un deuxième tome* qui prenait le parti d'une histoire originale autour du personnage de Rebecca Chambers, ce troisième opus revient vers la novellisation, pour nous replonger dans les évènements de Resident Evil 2. Petite piqûre de rappel: au tout début du jeu, Leon et Claire, qui viennent de se rencontrer en ville au beau milieu de l'invasion zombi-esque, se voient séparés suite à un maudit accident de la route, et se donnent rendez-vous au comissariat, pensant y être en sécurité. Ils vont donc faire leur chemin chacun de leur côté. Ils seront amenés au cours de cette aventure à croiser la route de certains personnages livrant les clés du mystère envahissant la ville, notamment la petite famille Birkin - Annette et William, les parents, tous deux chercheurs, et Sherry, leur petite fille - dont le destin est plus qu'on ne le pense lié à celui de la ville. Claire et Leon vont donc devoir s'en sortir chacun de leur côté, entre les mutants, les infectés, les pièges mortels, et bien entendu, l'affreux Mr X. Des rues infestées de junkies aux laboratoires grouillant d'abominations génétiques, en passant par les égouts très humides et bien sûr ce foutu comissariat à la configuration improbable, on revit donc dans La Cité des morts les pérégrinations de nos deux jeunes vaillants héros fraîchement débarqués dans cette réserve naturelle à zombies qu'est devenue la ville de Raccoon City.

Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils sentent bon le sang et le zombie crevé le sable chaud, ce sont nos vaillants héros!
(même si on est d'accord pour dire qu'après une nuit pareille, ils risquent d'avoir sacrément besoin d'une bonne douche) 

- Retour en terre déjà connue -


"Revivre"... C'est bien le mot. Tout comme son aîné, La Cité des morts se montre très fidèle envers l'oeuvre qu'elle adapte, voire un peu trop. Ainsi, si par nostalgie, j'ai été plus que ravi de reparcourir les lieux et l'histoire d'une autre manière, j'ai en revanche été assez peu surpris. Comme pour La Conspiration d'Umbrella, je regrette que l'auteure n'ait pas pris davantage de libertés avec le scénario initial, au lieu de se  contenter de le novelliser bêtement, et c'est bien dommage. 

Devinez qui est l'affreux en arrière-plan?
Hé oui, c'est bien ce bon vieux Mr X !
[fanart par Crossabre]
De même, et bien que cela soit moins poussé qu'avant, on retrouve toujours ce problème de "descriptions à la fois vagues et trop précises" qui ne parleront qu'aux fans, et n'apportent pas grand-chose au récit, si ce n'est une toute relative lourdeur. Quel intérêt, en effet, de savoir que Claire est passée par un couloir qui tourne à droite, puis à gauche vingt mètres plus loin, tout en passant devant deux portes gravées dont elle n'avait que faire, puis par une Xeme salle d'attente inutile, avant de se retrouver dans le corridor menant au bureau d'Irons, quand on pourrait se contenter d'écrire: "après avoir erré quelques temps dans le bâtiment à la recherche de la sortie, elle se retrouva finalement dans un bureau, point." Par ailleurs, l'emploi trop fréquent de participes présents donne une certaine lourdeur et un côté parfois un peu "amateur" à l'écriture - je pense toutefois que ce problème vient davantage de la traduction, car il me semble, mais à confirmer, que ce genre de choses passe beaucoup mieux en anglais.


- Le comissariat de mes deux -


Toutefois, si ce troisième tome conserve certains défauts de son aîné, il fait mieux sur beaucoup d'autres! Ainsi, dites adieu à la chasse aux clés, aux trouzemilles médaillons, aux blocs à pousser et autres joyeusetés du jeu! S.D. Perry a retenu la leçon du premier opus et fait passer à la trappe les énigmes, pour ne retenir que le scénario de Resident Evil 2. Sur ce point, je ne peux que la remercier - enfin, il faut dire que, de base, le jeu "l'aide" beaucoup, car là où le premier Resident Evil reposait davantage sur l'exploration et les énigmes, le second est plus riche en intrigues et événements! Il en ressort une meilleure gestion du rythme et un récit moins "jeu-vidéesque", même s'il reste bien sûr encore un peu de boulot.

La nouvelle petite "famille", profitant d'une pause bien
méritée après cette nuit mouvementée.
[par jerkdouglas] 
Qu'en est-il enfin du récit en lui-même? Hé bien, comme je l'ai écrit tantôt, les joueurs de Resident Evil 2 ne seront guère surpris, l'auteure se contente de suivre à la lettre le scénario A de Leon et le scénario B de Claire (explication plus bas pour les néophytes) que les fans connaissent évidemment par coeur. Petit regret d'ailleurs concernant ce choix: je trouve certains éléments du scénario A de Claire beaucoup plus intéressants que ceux de son scénario B. Ne seraient-ce  que les différentes rencontres et affrrontements avec un William Birkin mutant, qui semblent plus "légitimes", puisque, Sherry accompagnant Claire, il y a toute cette histoire de lien familial, le côté tragique de cette famille détruite par Umbrella, mais aussi par le propre orgueil des parents,un aspect auquel on est directement confronté via Sherry. Mais ici, Mr X fait office d'adversaire récurrent pour Claire, laissant William à Leon. Il devient donc simplement "l'autre" ennemi récurrent, minimisant ainsi tout l'aspect tragique qu'induisait le personnage. De même, je trouvais le développement d'Annette, et surtout sa fin, plus intéressants dans ce scénario A de Claire - lien avec son mari et sa fille, tout ça. A mon avis, il aurait donc été plus intéressant de choisir le scénario A de Claire et le B de Leon, plutôt que l'inverse. Ou, mieux, vous savez quoi, on aurait pu faire un mix des quatre scénarios pour n'en garder que le meilleur, tout en faisant quelque chose d'un peu original, et même pourquoi pas surprenant pour les fans - dans le bon sens du terme, évidemment.


- L'art de l'auto-citation -


Enfin, si j'ai l'air de pas mal râler, j'ai quand même bien apprécié ce titre. "Aussitôt entamé, aussitôt dévoré", écrivais-je dans mon semblant d'introduction (oui, je m'auto-cite beaucoup dans cet article.) et effectivement, il faut reconnaître que le rythme soutenu et le style plutôt direct de l'auteure ont eu du mal à me faire décrocher du roman, qui se lit facilement et rapidement. J'en aurais même redemandé, histoire de faire durer le plaisir! S.D. Perry a également la chance d'avoir un scénario un peu consistant (bien qu'un "poil" nanardesque) à adapter, ce qu'elle fait plutôt bien, ainsi que des personnages attachants. On passe parfois certes un peu rapidement d'un héros à l'autre, mais je trouve ces "interactions" bien mieux gérées que dans La Conspiration d'Umbrella. Mention spéciale également aux quelques séquences où l'on suit exclusivement les actions de certains des personnages secondaires, comme Annette Birkin, Ada Wong, ou le comissaire Irons. Là où dans le premier tome, je trouvais qu'elles gâchaient parfois un peu le déroulement de l'intrigue et certaines révélations, elles permettent ici d'aprofondir les personnages, leurs relations, mais aussi l'histoire.

J'aime beaucoup ce fanart, qui met en relation la Sherry d'autrefois (donc celle de RE2) avec
ce qu'elle est devenue grâce à l'influence de sa nouvelle "famille" incarnée par Claire et Leon.

- Bilan des courses -


La cité des morts est donc un récit rythmé et sans temps mort, bien mieux géré à de nombreux niveaux que La Conspiration d'Umbrella. Une intrigue plus consistante, des personnages attachants - et puis exit ces maudits puzzles! - le tout pour un livre qui se lit d'une traite avec beaucoup de facilité. Toutefois, il souffre de certains défauts de son aîné: une écriture alourdie par certaines tournures de phrases trop fréquemment utilisées et des descriptions à la fois trop vagues et trop précises qui ne parleront qu'aux connaisseurs. Et surtout, une trop grande fidélité au support initial pour qu'on soit vraiment surpris! L'ouvrage est donc reservé avant tout aux fans, les néophytes n'y trouveront qu'un très faible intérêt.
En résumé, un livre pour passer un bon moment sans se prendre la tête, pour peu qu'on soit un fan, car son  intérêt repose surtout sur le titillage de la fibre nostalgique du lecteur. En tout cas, si le but était de me redonner envie de jouer à Resident Evil 2, c'est plus que réussi, puisque je me suis relancé dans l'aventure sans tarder après ma lecture!

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Je ne sais pas si j'aimerais l'avoir comme soeur, mais avec sa débrouillardise
 naturelle et son caractère bien trempé, Claire est sans conteste une autre
 digne représentante de mon idéal féminin.
[fanart de hinxlinx]
 
Pour ceux que ça intéresse mais qui ne savent pas cekecé que cette histoire de scénarios A et B que j'ai évoqué dans cet article, je vous explique rapidement le topo: en gros, lorsque vous choisissez de jouer avec Claire ou Leon, vous démarrez le scénario A de ce personnage - les deux étant quelque peu différents, bien les lieux visités et certaines énigmes soient semblables. Une fois que vous avez terminé votre partie, vous avez possibilité, à partir de la sauvegarde de cette partie, de commencer le scénario B de l'autre personnage, qui se basera en partie sur le scénario A que vous avez choisi. Si l'aventure générale d'un personnage semble globalement la même entre son scénario A et B, il y a donc néanmoins des différences à certains points clés de l'intrigue, au niveau de certains lieux qui peuvent être accessibles ou non, et de certains item. Par ailleurs, une petite surprise attend les intrépides ayant tenté naïvement les scénarios B: à savoir la présence de Mr X, un colosse indestructible lancé à leur poursuite...


(*) Je vous le dit tout de suite, j'ai fait l'impasse sur ce tome 2, intitulé La crique de Calliban, qui ne m'intéresse guère.
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dimanche 28 décembre 2014

Lecture, manoir, zombies, et raviollis.

Resident Evil, tome 1: La conspiration d'Umbrella, de S. D. Perry

Chronique de La Cité des Morts (tome 3)
Chronique de Némésis (tome 5)


Raccoon City. Déjà quatre cadavres en un mois, tous victimes de ceux qu’on a surnommés les « tueurs cannibales », parce que les corps ont chaque fois été en partie dévorés. Le dernier espoir de la ville pour endiguer cette violence sans précédent n’est autre que la fameuse escouade des S.T.A.R.S. Cette petite unité d’élite est censée pouvoir parer à toute éventualité… mais face à l’horreur qui les attend dans un manoir à l’abandon, il est bien possible qu’elle se trouve cette fois totalement dépassée.
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"Quelqu'un a oublié de dire à ce type que les morts ne marchent pas." 

      Infos complémentaires:
     Titre original: The Umbrella conspiracy (1998)
     Série: Resident Evil
     Origine: Etats-Unis
     Traduction par Paul Bénita (2014)
     Edition: Bragelonne - Milady (2014)
     280 pages



L'auteure, S. D. Perry
Ce n'est un secret pour personne (tout du moins, je ne m'en cache guère) je suis un fan de la saga vidéoludique Resident Evil. Pas que nos amis les zombies m'attirent particulièrement, mais l'ambiance de la série, les personnages, le côté un peu nanardesque assumé, les énigmes débiles, le background aussi (vous pourrez dire ce que vous voulez, il existe, et il est sympathique) tout ça a contribué à faire de Resident Evil - alias Biohazard pour nos amis les nippons - une de mes séries préférées. Imaginez alors un peu quelle fut ma joie lorsque j'appris qu'il existait des romans adaptés de l'univers! Je ne suis pas le genre de fan aveugle prêt à acheter tout ce qui porte le nom de la saga, néanmoins, quand on titille ma fibre nostalgique et qu'on me pousse à revisiter les lieux autrement, je ne peux décemment pas dire non. 
Retour en septembre 1998, donc. Alors que Raccoon City, ravagée par la prolifération du virus-T, est à deux doigts de l'annihilation totale, Resident Evil explose tous les records avec un second opus qui achève de populariser la série auprès du public. Un troisième épisode (qui par la suite se "scindera" en deux pour devenir à la fois Nemesis et Code Veronica) est déjà en chantier. C'est à cette époque que Stephani Danelle Perry (alias S. D. Perry) une jeune auteure américaine déjà connue pour des novélisations de Aliens et Aliens vs Predator, publie le premier roman de la série Resident Evil, adaptant la saga vidéoludique. La conspiration d'Umbrella revient sur les évènements du tout premier épisode afin d'en offrir une relecture. 

Le vif du sujet


Le manoir Spencer, théâtre des évènements
La première chose qui marque - et qui marche - lorsqu'on lit ce livre, c'est bel et bien la fidélité du avec le support d'origine. Les évènements du jeu sont retranscrits fidèlement, ce qui titille la fibre nostalgique du lecteur qui y a joué. Les descriptions nous amènent à revisiter les pièces et les couloirs du manoir Spencer, le tout sans oublier les scènes emblématiques qui ont marqué les joueurs - l'entrée en scène surpise des Cerberus par les fenêtres en est un exemple des plus probants. Même les énigmes et certains puzzles répondent à l'appel, forçant les personnages à se triturer les méninges - mais pas trop longtemps quand même, faut pas exagérer non plus. De quoi embarquer le fan dans les souvenirs de ses parties nocturnes, quand il tremblait dans ses chaussettes à chaque coin de mur tout en se demandant quoi faire de ce p*tain de médaillon.
Mais, et c'est là le premier gros problème du titre, si j'ai beaucoup apprécié ce petit voyage dans le temps, j'avais durant ma lecture souvent plus l'impression d'avoir affaire à un guide romancé - et certes "simplifié" - du jeu qu'à une véritable adaptation littéraire. Ne seraient-ce que les descriptions, à la fois un peu vagues, mais paradoxalement trop précises, surtout pour quelqu'un qui n'aurait jamais touché au jeu: si ces détails-clins d'oeil sont suffisants pour permettre à l'amateur de visualiser instantatément la pièce en fouillant dans sa mémoire, le néophyte risquera au contraire de trouver cela très obscur, n'ayant pas les références suffisantes. La progression des personnages est elle aussi encore trop "vidéoludique". Les aller-retours, les énigmes, les boss, les ennemis à la puissance "progressive", les différentes zones, les items... Evidemment, il aurait été difficile de se détacher complètement du jeu, et il y a eu un effort de la part de l'auteure pour rendre le tout plus potable en livre. Le coup des pièges et des énigmes tordues est d'ailleurs justifié par le scénario - un architecte génial et un commanditaire cinglé. Mais voilà, c'est encore insuffisant, et je pense qu'il aurait tout à fait été possible d'aller encore plus loin tout en restant fidèle.

C'est ce genre d'ambiance qui fait que le roman ne parvient pas à égaler le jeu original, et surtout pas le Rebirth de 2002.
Ce qui nous amène au second gros problème: l'ambiance. La volonté de coller au plus près aux évènements du jeu est fort louable, et donne son intérêt au titre, mais il y a une nette différence entre retranscrire ce qu'il se passe et transposer une expérience d'un support à un autre. Pour créer cette expérience, le titre de Capcom se base entre autres sur sa mise en scène (les angles de caméra, le hors-champ, l'ambiance sonore, etc.) sur la solitude et la vulnérabilité (munitions et sauvegardes limitées, ennemis nombreux, pièges en tous genres, etc.) face à ce monstre qu'est le domaine, et bien entendu, sur l'interaction avec le joueur. Jusqu'au gameplay lourdingue qui rend les combats, esquives et déplacements plus ardus, surtout en cas d'affolement, tous les éléments du titre contribuent à mettre en place une ambiance particulière, glauque (certes pas autant que chez certains concurrents, à commencer par Silent Hill) pas vraiment très rassurante, et pourtant grisante, qui en aura fait trembler plus d'un. Le joueur se sent vulnérable, impuissant même, et quelque soit son niveau de prudence, il sait que le jeu arrivera à le surprendre au moment où il s'y attend le moins. 
Ce paragraphe peut paraître un peu HS, étant donné que je suis censé aborder ici le roman, et non pas le jeu, mais il est primordial de garder ces éléments en tête pour bien comprendre où, selon moi, le bât blesse. En effet, comme je le disais tantôt, si le livre retranscrit à merveille les évènements du titre, il peine en revanche à installer une véritable ambiance horrifique, voire même stressante, aucune véritable tension, puisqu'il se contente de décrire les évènements, mais ne possède pas les éléments utilisés par le support vidéoludique. C'est un peu comme pour le point précédent: il y a quelques tentatives, comme le nombre de balles limitées qu'on nous rappelle souvent ou les différentes "séquences" - j'y reviendrai - qui s'achèvent généralement sur une petite note de suspense. Mais, comme pour le point précédent, c'est hélas trop peu exploité. Bien sûr, si on connaît déjà l'histoire, on sait que Jill, Chris & co vont s'en sortir. On sait quel piège, quel monstre les attendent à la prochaine porte. Au fond, c'est comme recommencer une nouvelle partie. Mais de même que le scénario B de Resident Evil 2 était parvenu à surprendre les joueurs en leur donnant des sueurs froides supplémentaires, j'aurais apprécié d'être un peu surpris et de retrouver un peu de tension dans cette adaptation. Et puis même sans reprendre l'exemple que je viens de citer, il y a certains films, certains livres qu'on a beau avoir vus/lus des centaines de fois, à chaque fois, on se demandera à nouveau si les personnages vont s'en sortir, et comment. Parce que l'oeuvre en question possède cette tension qui fait qu'on est pris dedans à chaque fois comme la première. A chaque nouvelle partie, c'est un peu pareil: au fond, tu sais ce qui t'attend, ce qu'il faut faire, et comment, mais tu n'es pas sûr de pouvoir y arriver, surtout dans un jeu comme Resident Evil. En fait, pour continuer avec les exemples comparatifs (c'est le dernier, promis!) lire ce livre m'a rappelé mon visionnage du film World War Z. A aucun moment, je n'étais vraiment tendu, ni stressé, ni quoi que ce soit. Pourquoi? Parce que c'est f****ng Brad Pitt, le héros, et qu'en plus, c'est un ancien militaire surentraîné. On a beau lui foutre une famille à protéger, des coéquipiers contaminés et une invasion de zombies, on sait qu'il va s'en sortir avec en prime un brushing toujours impeccable.

Petite piqûre de rappel, dans RE2, on devait en plus de l'aventure affronter ce loustic.
Ce joyeux luron vous traque sans relâche, et n'hésite pas à détruire murs et portes pour vous rejoindre.

Sans tergiverser plus longtemps, je vous propose de passer au troisième point, qui est intimement lié au second: la narration. S. D. Perry a fait le choix d'alterner l'aventure du point de vue de Jill Valentine et du point de vue de Chris Redfield - les fameuses "séquences" évoquées plus haut - en se permettant même de temps en temps un petit détour par Barry et Wesker. En soi, c'est plutôt une bonne chose, et je vois difficilement comment on aurait pu faire autrement, de toute manière, à moins de s'accorder de grosses libertés scénaristiques. Ce qui est très intéressant avec cet aspect, c'est qu'en plus de suivre Jill et Chris de manière égale, il permet surtout de visualiser en direct les agissements parallèles des différents personnages, de savoir ce que faisait A pendant que B était là, comprendre où était passé C... Par ailleurs, ces passages s'achèvent bien souvent sur une révélation, un retournement de situation ou une situation qui paraît désespérée, afin de créer un peu de suspens. Plutôt sympa. Suivre Wesker et ses agissement en direct est également bien pratique pour comprendre d'emblée ses motivations sans avoir à se taper un flash-back/"résumé des épisodes précédents" au moment où il se dévoile. 
Maintenant que nous avons ratissé les côtés positifs, retournons la pièce et voyons les côtés négatifs de ce troisième point: premièrement, tout s'enchaîne trop vite, et on passe si rapidement d'une séquence à l'autre qu'il est difficile d'installer une véritable tension. Deuxièmement, même s'il était inévitable de procéder de cette manière pour l'adaptation, dans le jeu, une grande partie du sentiment de vulnérabilité vient, selon moi, du fait qu'on n'a absolument aucune idée de ce qu'il se trame, aussi bien pour les autres (où sont-ils, que font-ils, sont-ils encore en vie...) qu'en général, et du fait qu'on est presque toujours tout seul, livré à nous-même dans cette grande bâtisse. Ce sentiment est justement un peu tué dans l'oeuf par ces fréquents changements de point de vue, instaurant selon moi un climat bien trop rassurant pour être épeurant. Troisièmement, l'un des points intéressants du jeu était qu'on ne découvrait ce qu'il s'était passé que petit à petit, grâce aux divers documents éparpillés sur tout le domaine. Ici, le problème est que l'on apprend trop vite ce qu'il s'est passé et ce qui se trame en suivant Wesker. Dommage... Mais si cela m'a un peu déçu, je relativise tout de même: il est indéniable que le roman s'adresse aux fans du jeu, aussi ils connaissent déjà l'intrigue, et pour le coup, suivre Albert W. en parallèle était plutôt une bonne chose.

"Jospeh!", "No! Don't go!" Ah, la vieille intro de RE1 et sa cheapittude légendaire... 

En dehors de ces trois (très) gros points, j'ai beaucoup apprécié de retrouver les personnages que j'affectionne (surtout Jill et Barry, à vrai dire) même si la vision qu'en a l'auteure ne m'a pas toujours forcément convaincu. Pour le passif de Jill, le caractère dont elle fait montre au début et son attachement aux deux fillettes disparues, je dis "pourquoi pas", mais ce n'est pas comme ça que je vois ma Jill. Idem pour Barry, qui fait plus "aîné un peu rebelle du fond de la classe" dans les premiers chapitres, que "patriarche un peu nounours de l'équipe", ce pourquoi je l'appréciais. Quant à Chris, il m'a paru un peu trop (mais dans la limite du convenable) idéalisé par moments, mais globalement, je l'ai trouvé sympathique. Fort heursement, une fois franchies les portes du manoir, tout "rentre dans l'ordre", et j'ai retrouvé mes personnages adorés. A savoir que Wesker me laisse toujours un peu indifférent, surtout que, même s'il faut avouer qu'il a la classe, il passe aussi un peu pour un con, parfois. 
Enfin, j'ajouterai que je suis plutôt satisfait des premiers chapitres, qui précèdent le départ de l'équipe Alpha des S.T.A.R.S. pour les montagnes d'Arklay. Ils offrent de l'inédit plutôt sympathique, et nous permettent même de faire connaissance avec l'équipe Bravo, même si à côté ils développent certaines facettes de la personnalité de nos héros que je n'ai pas forcément appréciés et créent quelques incohérences avec certains éléments qu'on apprendra plus tard dans les épisodes suivants.* Par ailleurs, le fameux personnage ajouté par Perry, qui a l'air propre à sa saga, ne m'a que moyennement convaincu: le coup du type qui sort de nul part, se la joue mystérieux et sait tout mais ne le dévoile qu'au compte-goutte, j'aime moyen. Surtout qu'en plus il a l'air de revenir pour la suite, le bougre...
Pour terminer, un petit mot rapide sur le style de l'auteure. Je n'ai pas forcément été fan de son côté parfois un peu trop "direct", mais ça doit venir de la traduction - certaines choses passent mieux en anglais qu'en français. Néanmoins, il faut avouer que ça se lit facilement et rapidement, sans prise de tête. Divertissant, donc, sans plus.

La couverture de la première édition assume
davantage le côté un peu "série B" du titre.

Bilan des courses


Une version "guide romancé" du jeu, avec tout de même quelques prises de libertés, plus qu'une véritable adaptation de l'histoire. Si le côté nostalgique est bel et bien présent - c'est toujours agréable de reparcourir les couloirs du manoir Spencer d'un autre point de vue! - je n'ai toutefois pas été entièrement satisfait: exceptés quelques rares passages, l'ambiance particulière du jeu manque un peu à l'appel, et les quelques ajouts ou modifications ne m'ont que moyennement convaincu. L'ouvrage demeure cependant divertissant et possède quelques bonnes idées, de quoi passer un bon moment, mais à réserver aux fans du jeu et de la série; pour les autres, il ne sera que de peu d'intérêt.

L'équipe des S.T.A.R.S. au grand complet! Saurez-vous deviner qui est qui?
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*Je pense particulièrement au départ de l'équipe Bravo, qui a lieu en réalité 24 heures avant celui de l'équipe Alpha, et non pas à peine une heure après... Mais c'est un élément qui restait indéfini dans RE1, et que l'on ne nous livre que dans RE0, lequel est sorti en 2002, soit 4 ans après le roman...

Note: les images de jeu proviennent de Resident Evil 1, l'original de 1996, et le remake de 2002, et de Resident Evil 2. L'artwork est  quant à lui associé à l'opus de 1996.
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samedi 22 mars 2014

Legend of Sanctuary: le retour prochain des Saints d'Athéna au cinéma!

- Premières impressions d'un vieux con -


La saga "Saint Seiya", dont on doit l'origine au mangaka Masami Kurumada, est l'une des plus populaires de tous les temps, depuis sa création en 1986. Malgré une petite baisse de régime au début des années 1990, elle a rapidement repris du poil de la bête. Et aujourd'hui encore, entre de nombreux films, adaptations en jeux vidéo, voire en mmo l'année dernière, des séries dérivées comme l'"Episode G", Next Dimension, Lost Canvas, et plus récemment, le controversé "Saint Seiya Omega", la série connaît un grand succès. Pas étonnant donc, qu'un prochain film soit annoncé en 2011 pour fêter les 25 ans de l'anime!

Saint Seiya: Legend of Sanctuary


Réalisé en CGI (en images de synthèses, si vous préférez), le film devrait sortir sur les écrans japonais vers juin 2014, cet été donc. Ou printemps, tout dépend. A la réalisation, Keiichi Sato, et à la production, en plus de la Toei, ni plus ni moins que Mr Kurumada Himself! "Saint Seiya: LoS" devrait adapter la bataille du Sanctuaire, en la réinterprétant à sa manière. On saute ainsi toute la première moitié du Chapitre "Sanctuaire", à savoir le Tournoi Intergalactique et ce qui s'ensuit, pas de trace donc des Chevaliers Noirs ainsi que des Chevaliers d'Argent et d'Acier, on passe directement à la partie... ben du Sanctuaire, justement. On doit sans doute voir là une volonté de respecter le souhait des fans... (des Chevalier d'Or! On veut des Chevaliers d'Or!) Ahlàlà, ces fans... Qu'est-ce qu'on ferait pas pour eux! 'fin bon, j'espère quand même que si une suite est programmée, ils nous adapteront les Chapitres suivants (Poséidon, Hadès, et même pourquoi pas Asgard) et pas un spin-off sur la vie au Sanctuaire... (quoique... voir les Chevaliers se crêper le chignon durant les réunions de propriétaire, ce serait assez jouissif.)

En tant que grand fan de "Saint Seiya", il va de soi que je me suis intéressé, quoique tardivement, au devenir de ce film, comme je vous l'avais déjà brièvement évoqué dans un précédent billet. J'en ai un peu honte, mais ce n'est que via le dernier trailer, paru début mars (le 6, si je ne dis pas de bêtise) que j'ai appris qu'on allait avoir droit à un nouveau film. J'aurais bien aimé vous en parler plus tôt (surtout étant donné que j'ai vu ce trailer il y a près de deux semaines) mais je n'avais jusqu'ici pas vraiment trouvé le temps pour. Le méfait est donc enfin réparé!


Notez Seiya qui tire la tronche sur 90% des images où il apparaît.
Un héritage d'Atem?

Le trailer en question me laisse un peu dubitatif. Visuellement, on a vraiment droit à du grand spectacle. Les décors paraissent assez fouillés, ce qui donne enfin une vraie identité aux Douze Maisons du Zodiaque (qui, si je me base sur ce qu'on voit brièvement, sont juste magnifiques). Il y a l'air d'avoir un joli travail sur les lumières et les couleurs, en résulte un ensemble vif, renforcé par une mise en scène apparemment très dynamique. Et puis les effets! Ces effets, Holy Mother of Fu***ng God! Qu'il s'agisse des explosions, du Cosmos, des attaques de glace, ou de feu, c'est fluide, c'est dynamique, vif, soigné, détaillé, lumineux, c'est juste magnifique. Ça donne presque envie de se prendre une attaque spéciale dans la bouille rien que pour l'admirer. Et puis, les plans d'ensemble sont juste époustouflants! J'aime particulièrement la superbe statue d'Athéna, qui paraîtrait presque vivante avec des pupilles et moins de cailloux. Visuellement, donc, ça a l'air d'envoyer du pâté, et la mise en scène - donc par extension les combats - a l'air sacrément dynamique. Je salue également l'inventivité des designers qui ont essayé de s'éloigner un peu du support d'origine pour "recréer" les décors, les designs des armures et des personnages, même si je n'apprécie pas forcément toute leur vision des choses.
(Notez également l'utilisation de Pegasus Fantasy, qui permet à ce trailer d'obtenir un bon gros point bonus non négligeable.)

Si le trailer a bien sûr de bons aspects, certains trucs passent moins bien; le design général du Sanctuaire, entre autres, me gêne un peu. Je veux bien qu'on sorte du cliché de la Grèce Antique avec un rocher et trois colonnes en ruines, mais il y a peut-être un compromis possible à faire, non? Parce que les structures volantes qu'on dirait tout droit sorties de Final Fantasy, très peu pour moi - même si pour le coup les "ponts suspendus" peuvent justifier l'obligation de passer par chacune des Maisons. Pour ce qui est des personnages, Ikki est méconnaissable. Pas super fan non plus du look vraiment trop bishonen à mes yeux de Hyoga*, et Seiya, allez savoir pourquoi, me fait parfois plus penser à un chien qu'à autre chose. (le seul qui se ressemble véritablement, au final, c'est Shiryu, qui pour le coup a vraiment la classe.) Et puis, je sais pas trop si j'aurais gardé les cheveux verts/roses/bleu ciel de l'anime, qui ici font vraiment trop teinture. Dommage aussi que même au vent, les cheveux de certains personnages restent un peu trop figés... La faute à la tonne de gel nécessaire chaque matin pour avoir une coupe correcte?

Parmi ces personnages, un seul est de sexe feminin. Lequel? 
Indice: l'armure rose bonbon au second plan ne compte pas.

Mais au-delà de ces quelques déceptions de fan, c'est plus une inquiétude vis-à-vis du scénario que je ressens: sans bâcler certains passages ou passer sous silence des évènements importants, il me semble tout de même compliqué d'insérer une bonne dizaine (au moins) de combats contre les Chevaliers d'Or, en l'espace d'un seul film. Surtout si on ajoute en plus un début "introductif" à la Bataille du Sanctuaire, ce qui réduit donc la durée que le film peut accorder à celle-ci. M'enfin, si ça m'inquiète, je suis surtout curieux, en vérité, de voir comment ils vont s'en sortir sur ce coup sans davantage trop trahir le matériau de base. Réponse cet été?

Reste sinon que les armures sont très belles, et pour ce qui a été révélé du design Chevaliers d'Or, excepté Aphrodite peut-être, ils ont tous l'air de puer la classe jusqu'à la moelle.** Et puis Mû avec des lunettes, rien que pour ça, ça vaut le détour. En revanche, le masque du Grand-Pope... juste non.


Si vous souhaitez plus d'infos sur le film, vous pouvez vous rendre:
- sur l'article dédié sur SaintSeiyaPedia,
- sur le superbe site officiel (pour ça aussi, ils ont mis le paquet!)


Voir Mû avec des lunettes, ça vaut pas tout l'or du monde?


Spoiler:

En faisant quelques recherches histoire de savoir un peu de quoi je parlais, je suis tombé là-dessus...
Apparemment, c'est sorti le 18 janvier dernier. Tout ce que j'ai à dire dessus c'est... ben pourquoi pas!




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*Pour ce qui est de Shun - et Aphrodite - à ce niveau, on parle carrément de bishojo.
**Je reste par contre dubitatif face à l'utilité de doter l'armure du Verseau de sa carafe portative et d'affubler au passage Camus d'une coiffure qui lui donne un look décidemment trop Indien-hippie pour un Français de pure souche aussi froid.

dimanche 16 mars 2014

Avis en pagaille: films, zombies, et Rock'n'roll

Entre deux machins à terminer, je profite d'un rapide passage sur les Internets en ce beau dimanche ensoleillé pour pondre un petit billet maison, au lieu de profiter du beau temps. J'ai en effet deux-trois trucs dont je voudrais parler, et si pour certains ça date de la semaine dernière, le temps m'a quand même beaucoup fait défaut. Du coup, je fais ça seulement maintenant, mais d'un autre point de vue, disons-nous qu'il vaut mieux que ce soit maintenant plutôt qu'après, tant que je ne croule pas encore trop sous la charge de jeux à finir. Aha. 
Mais passons ces formalités introductives d'usage - parce qu'on s'en fiche un peu en fait - et entrons dans le vif du sujet. 

Les avis express hautement indispensables d'Artalok:



 Resident Evil: Retribution, de Paul W.S. Anderson

En tant que bon gros fan de la saga "Resident Evil", j'ai bien évidemment fini par lorgner du côté des films, malgré leur mauvaise réputation. Passée la petite déception suite au premier volet, je me suis attelé - allez savoir pourquoi - aux suivants. Voilà pourquoi j'ai été finalement amené à regarder "Retribution" samedi dernier. Dieu que c'était nul! Je peux vous assurer que j'ai rarement vu un film aussi débile de toute ma vie, mais qui se prend en même temps autant au sérieux. Y avait pourtant matière à faire quelque chose de correct, et quelques trucs pas mal par-ci, par-là (trop rares, hélas!) mais on sombre rapidement dans une avalanche de trucs stupides et/ou incohérents, émaillés de scènes d'actions pas vraiment jouissives et de cosplay ratés. Nan, parce que je suis désolé, mais Barry, ben... C'est pas Barry quoi! (à savoir que quand j'écris "cosplay", ça inclut aussi bien le caractère du personnage que son costume) 
Ajoutons que la mise en scène, peu inspirée, passe son temps à radoter, que le Père Anderson recycle ses déplacements de caméra d'un plan à l'autre (sans doute à cause des limitations techniques de la console) en plus d'avoir oublié d'appuyer sur la touche "avance normale". Quant au... scénario... Vous savez, ces genres d'arènes dans les jeux vidéos, où vous vous retrouvez face aux boss que vous avez déjà affronté, mais en plusieurs exemlaires, et parfois dans des environnements que vous avez déjà traversé au cours du jeu? Ben le film, c'est ça. Oui, tout à fait. Je ne parlerais même pas* de la stupidité de Wesker, qui envoie cinq gars "en renfort" pour prendre d'assaut le QG d'Umbrella, bourré d'armes biologiques, de zombies et de clones armés jusqu'au dents - Wesker, qui, au passage, a survécu on ne sait comment à l'explosion de son hélicoptère. 
Mais une de mes plus grosses déceptions, c'est sans doute Michelle Rodriguez, ou plutôt son rôle dans ce film. Le retour de Michelle Rodriguez, c'était un peu  l'argument qui m'avait vraiment poussé à regarder "Retribution", après le taux incroyable de "mais non, les gars, c'est pas possible!" qu'avait réussi à atteindre "Afterlife". La déception en a été d'autant plus grande, vu que son double-rôle se révèle peu convaincant, malgré une entrée en scène qui envoyait du pâté. Le premier de ses deux personnages, dont au passage on ne sait rien du tout, devient rapidement assez effacé pour mourir stupidement d'un choc de la colonne vertébrale, (Michelle Rodriguez, hein! celle qui poutre du militaire avec "juste" un oeil en moins après avoir pris une balle dans le crâne! Vous voyez où je veux en venir?) quant au second, même s'il est plus badass, c'est en fait juste un méchant clone de seconde zone, un peu bête et plus du tout cynique. Là, je dis juste "non". 
Pour résumer,  trucs débiles, mise en scène abominable, Michelle Rodriguez qui sert à rien, une arène en guise de scénario, machins stupides, personnages mauvais voire vides, tension inexistante, bidules crétins, tant d'imbécilité m'énerve, et ce film aussi. En fait, collez-moi devant, je passerais mon temps à râler, chaque seconde, il y a un truc qui cloche.  
Non, vraiment, vous ne perdriez vraiment rien à ne pas voir ce film - moi j'ai déjà gâché une soirée dessus, vous, ne faites pas la même erreur. Parce qu'en plus des éléments cités au-dessus, non seulement il n'ajoute rien à la trame générale de la saga d'Anderson, mais il se paie en outre le luxe de foutre en l'air celle des deux opus précédents. 

Le ridicule ne tue pas, et heureusement (?) sinon je crois bien qu'un bon nombre de personnes auraient péri pour ce film. (Oui, c'est naze comme phrase de conclusion, mais j'assume, contrairement au Père Anderson.)


PS: je suis loin d'être toujours d'accord avec ce que dit Durendal, mais, pour une fois, je ne peux que l'approuver.




Alceste à bicyclette, de Philippe Le Guay
Après ce court pavé consacré à ce virus ambulant qu'est "RE: Retribution", un paragraphe beaucoup moins conséquent, et ce n'est pas plus mal.
Une - très - bonne surprise, donc, avec un Luchini et un Lambert Wilson en forme, pour un duo attachant qui fonctionne très bien. Beaucoup d'humour, un bel hommage au théâtre et plus particulièrement au "Misanthrope" de Molière - je vous laisse deviner qui est le "misanthrope" du film, ça ne devrait pas être bien compliqué. Pour information inutile, je l'ai vu avec un cousin** qui n'est pas trop versé dans le théâtre et n'a jamais lu une seule ligne de Molière, et il a lui aussi adoré tout en percevant l'hommage et les nombreuses références à cette pièce qui parsème le film. Nul besoin donc d'être familier avec les planches pour apprécier "Alceste à bicyclette", qui s'il n'est pas inoubliable, nous a fait assurément passer un très bon moment.

Et puis surtout, les deux acteurs correspondent parfaitement à leurs personnages. Notez même que, à défaut de citer Céline, Luchini y cite Jouvet.




The Blues Brothers, de John Landis
En voilà un film qu'il sent bon les années 70-80, une époque où tout le monde était cool, une époque où on avait pas peur de porter une chemise jaune à fleur avec un pantalon rose, où tout le monde dansait d'une idée commune dans la rue, n'importe comment mais sur du rock, une époque où les voitures n'explosaient pas encore avec force champignons atomiques, où les blacks n'étaient pas encore simplement des comic relieves, une époque où on avait des coupes invraisemblables, mais où on s'en foutait. "The Blues Brothers", c'est un peu ça et bien plus encore, appuyé sur une incontournable bande-son endiablée et un humour drôle (oui, tout à fait!) un poil absurde.

Le film se paie même le luxe de s'offrir la participation de Ray Charles, James Brown et Cab Calloway entre autres, avec en prime une apparition de Steven Spielberg himself! Si ça c'est pas du casting!

Juste pour raconter ma vie: je l'ai vu hier en VHS (parfaitement, hein!) histoire d'être bien dans l'ambiance -mais aussi parce que c'était tout ce que j'avais sous la main. Je vous conseillerais d'essayer de le voir en VO, parce, tout comme le film, la VF sent bon les années 80, et du coup les voix des deux "frères Blues" sont un poil "cartoonesques". Peut-être comme dans la VO, remarquez, je n'en sais fichtre rien, mais bon. Zut.





Resident Evil 3: Nemesis, de Capcom (et Eidos)
Un jeu vidéo cette fois, histoire de varier un peu. J'écrirai sans doute un article plus important dessus plus tard, mais je profite tout de même de l'avoir terminé durant l'après-midi pour glisser un mot dessus vite fait.
Ma pingrerie naturelle m'a longtemps fait hésiter à acheter "RE3" dans les boutiques d'occasion où je pouvais le trouver. Un jour, cependant, après une heure inefficace passée dans une de ces boutiques à chercher un titre qui me plaisait - et pas trop cher - j'ai fini par me rabattre sur ce titre, malgré les 25 euros qu'il coûtait. (ouaip... ça monte vite, l'occaze.) Voilà la pitite histoire entourant son entrée dans ma ludothèque.

Le IG Mag Hors-série qui me sert de Bible pour les "Resident Evil" (les jeux, hein, pas les films comme cette immondice qu'est "Retribution") évoquait un jeu plutôt adressé aux fans, je ne peux qu'approuver. Je ne vous le déconseillerais pas pour autant si vous n'en faites pas partie, mais vous risqueriez de ne pas appréciez ce titre à sa juste valeur. Me concernant, je l'ai beaucoup apprécié en tant que fan. C'est toujours un plaisir de parcourir les rues infestées de zombies de Raccoon City, et surtout de retrouver Jill! Jill, c'est juste un des mes personnages favoris dans la saga, avec Leon, Barry, Ada Wong juste derrière, ainsi que la petite famille Birkin. Pour les amoureux de la belle intrépide, c'est donc un peu un incontournable de la série.
Appuyé par des décors variés et détaillés (c'est même très joli), un gameplay un peu moins rigide que dans les opus précédents, de l'action, des rebondissements, et bien entendu le terrrrrible Nemesis*** (made in France!) vous comprendrez aisément que ce jeu s'est présenté comme un gros coup de coeur pour moi!




Voilà! J'achève ici ce billet, même si j'ai encore quelques trucs à ajouter, entre autres un petit mot sur le prochain film Saint Seiya, "Legend of Sanctuary", qui devrait apparaître sur les écrans (japonais, tout du moins) d'ici juin. Peut-être aussi quelques lignes sur mes récentes lectures, qui sait?

En tout cas, bonne soirée/nuit/journée, et vous savez que si vous êtes preneur, l'option "mauvais" est toujours disponible!
Allez, les enfants, grüttefrank à vous!


Nemesis, Alfred Rethel
La Nemesis originale, qui n'a quand même pas 
grand-chose à voir avec le gros mutant du même nom.

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*Du coup si, en fait, je l'ai fait.
**Une de ces très rares journées où j'accueille des gens chez moi. 
Rassurez-vous, en tant que cons solitaires, râleurs mais passionnés, on se comprend très bien tous les deux.
***En roulant les "r", s'il-vous-plaît.