jeudi 3 septembre 2015

La revanche littéraire de la Brigade SOS!

[Pause lecture] Haruhi Suzumiya, tome 1: La Mélancolie de Haruhi Suzumiya, de Nagaru Tanigawa



Ça ne surprendra pas grand-monde: comme beaucoup de gens, j'ai découvert l'univers de Haruhi Suzumiya par le biais de l'excellent anime de Kyoani. Une fois visionnés les 28 épisodes, le film, et les spin-off humoristiques, et attendant une suite qui ne venait pas, j'ai eu un sentiment de manque, l'impression que ce monde, ses possibilités, cette histoire n'avaient pas encore été exploités complètement, qu'il restait des pistes à explorer - et pour cause, puisqu'à peine la moitié du support original a été adaptée! Etant résolument attaché à cet univers, j'ai donc pris la décision de retourner à la source originelle: la série de light novels.
Je ne reviendrai pas sur la polémique autour de l'édition française et de la communication qui a été faite par Hachette; si ça vous intéresse, sachez que d'autres plus informés l'auront fait mieux que moi. Toujours est-il que le fait que seul l'un des tomes ait été traduit et distribué en France m'avait longtemps rebuté, mais en constatant récemment que mon niveau en anglais n'était finalement pas si mauvais qu'on voulait me le faire croire, j'ai fini par me dire que je pouvais tout à fait inaugurer la série dans la langue de Molière, avant de la poursuivre dans celle des Monty Pythons! Et donc enfin, après plusieurs années d'attente: La Mélancolie de Haruhi Suzumiya, de Nagaru Tanigawa.


La couverture japonaise du roman. Devinez un peu
qui est la miss à l'air fier d'elle qui apparaît dessus?
Pour les non-connaisseurs, ce premier tome nous introduit le personnage de Kyon, un jeune et fringant lycéen un peu grincheux sur les bords (vous comprendrez donc aisément que je n'ai jamais eu aucune difficulté à le trouver sympathique) qui sera notre narrateur. Des circonstances qu'il préfèrerait oublier l'amènent à se rapprocher de Haruhi Suzumiya, la "fille bizarre" de la classe - et même du lycée tout entier à vrai dire - laquelle, rejettant toute forme d'intérêts pour les humains "normaux", traque les voyageurs temporels, enquête sur les pouvoirs paranormaux, et passe ses temps de pause à tenter de communiquer avec les extra-terrestres. Bref, une fille pas banale, et qui de surcroît, s'ennuie. 
S'ennuie même tellement, qu'après avoir écumé sans succès tous les clubs du lycée, elle finit par embarquer Kyon pour qu'ils créent leur propre club: la Brigade SOS. Le programme d'Haruhi est simple: partir à la recherche d'extra-terrestres, d'espers ou de voyageurs du futur, ou de tout phénomène surnaturel. Rapidement, se joignent à eux - de gré ou de force - trois étudiants: Yuki Nagato, Mikuru Asahina et Itsuki Koizumi. La petite équipe ainsi montée peut rapidement, sous la direction d'Haruhi, partir à la recherche des mystères de ce monde... mais il se pourrait bien que le but de sa quête se trouve finalement plus proche d'elle que la jeune fille ne le pense... et surtout, il est fort possible qu'elle soit plus importante encore qu'elle ne l'imagine. Autant dire que cette nouvelle vie n'est pas de tout repos pour Kyon, puisqu'il se verra le premier confronté à tous ces étranges événements!

La première chose qui m'a surpris avec ce roman, c'a été de constater à quel point son adaptation animée lui était fidèle. Le début de l'histoire garde le même esprit, le même rythme et la même narration, et il n'y a pas d'ajout ou de réelle différence dans son déroulement d'un support à l'autre. Avant de poursuivre, il faut bien que je vous le dise: le premier arc de l'anime, dans lequel Haruhi assistée de Kyon crée la brigade, puis recrute tous les membres, avant que l'on apprenne finalement un par un qui ils sont réellement, est loin d'être ma partie préférée. Manque de bol, tout ça, c'est dans le premier roman. Et je vous avouerai que je craignais du coup un peu de m'ennuyer pendant la suite de ma lecture, d'autant que sans apport supplémentaire, je pensais qu'un maudit sentiment de déjà-vu finirait rapidement par m'assaillir.

Qu'est-ce que je me suis gouré, les cocos!

J'en suis moi-même le premier surpris, j'ai a-do-ré lire La Mélancolie de Haruhi Suzumiya. Tanigawa a réussi à me faire aimer ce début d'aventure que je pensais ennuyeux. Et le pire, c'est que je ne sais même pas vraiment pourquoi, puisqu'il s'y passe exactement la même chose que dans l'anime! Sans doute que l'écriture de Tanigawa, couplée à une excellente traduction française, ne doit pas y être pour rien: la lecture est très fluide et facile, et la narration à la première personne par Kyon, toujours bourrée de sarcasme, de second degré et de réflexions plus ou moins psychologiques et philosophiques, donne son ton particulier et inoubliable au récit. Par ailleurs les événements s'enchaînent de façon rythmée, sans aucune longueur, ce qui les rend vraiment agréable à suivre. J'ai donc au final eu beaucoup de plaisir à re-découvrir les débuts de la Brigade SOS sous un oeil nouveau, et si je n'aurais pas regretté la présence de quelques éléments supplémentaires par rapport à l'anime à me mettre sous la dent, je pense que ceux-ci ne se seraient au final pas avérés nécessaires. D'autant plus que je me régalerai avec la suite, que je compte bien acquérir en anglais sous peu, afin de savoir quelles nouvelles péripéties attendent notre jolie brochette de héros! 


La Brigade SOS au complet! Les illustrations sont malheureusement absentes de l'édition française...

Le mot de la fin


Je ne dirai qu'une chose: si une histoire originale, plus profonde et complexe qu'elle n'en a l'air mêlant comédie lycéenne japonaise, science-fiction, humour, paranormal et réflexions philosophiques, narrée avec sarcasme et second degré, le tout écrit de manière fluide et rapide à lire, ou avec une réalisation irréprochable, et que les langues étrangères nécessaires pour connaître la suite ne vous font pas peur, n'hésitez pas! Foncez lire ou regarder La Mélancolie de Haruhi Suzumiya. Ou mieux: faites les deux! ;)


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1 commentaire:

  1. J'ai vu les deux saisons de l'anime, l'humour est bien prenant et l'ambiance assez spéciale et loufoque. Et à force de s'habituer à cette atmosphère en apparence légère, les rares moments où la tension monte provoquent à chaque fois un petit choc. De ce que je comprends, le livre est très proche de la version animée, mais j'imagine qu'il doit traiter certains passages de manière un peu différente. Comment l'auteur s'y prend-t-il pour raconter "l'été interminable" qui prend 8 épisodes de l'anime ? ^^'

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