lundi 29 décembre 2014

Berserk, film 1: L'oeuf du roi-conquérant - édition collector par Dybex



Long-métrage d'animation réalisé par Toshiyuki Kubookaa
Titre original: Beruseruku: Ougon jidai-hen I - Haou no tamago 
(ベルセルク 黄金時代篇I 覇王の卵)
Origine: Japon
Studio 4°C
Sortie: 4 février 2012
Durée: 1h16
Edition collector de Dybex

Midland : un royaume pris, depuis un siècle, dans l'étau d'une guerre sans merci. Sur les champs de bataille, Guts, un jeune mercenaire, lutte pour survivre au quotidien. Malgré son jeune âge, il se bat avec la rage d'un chien fou, déploie une effroyable dextérité et traîne derrière lui une épée au gabarit impressionnant. Alors qu'il sort d'une énième bataille, il est pris à parti par une bande de mercenaires qui s'imaginent pouvoir le détrousser. Le choc est rude, et leur chef est obligé d'intervenir pour éviter que ses lieutenants ne se fassent massacrer en quelques instants. Après ce combat singulier, Guts se retrouve embrigadé et découvre qu'il a affaire à la Troupe des Faucons, des mercenaires aguerris dirigés par Griffith, un jeune homme charismatique et mystérieux, qui semble promis à une ascension fulgurante...

En tant que gros amateur de Berserk, j'ai profité des fêtes de Noël (parce que moi aussi, j'y ai droit, hein!) pour enfin me faire offrir le coffret collector du premier film - que soit dit en passant, je demandais depuis 2 ans, mais bon, hein... Aussi surprenant que ça puisse paraître, j'avais pris mon mal en patience, attendant d'avoir le DVD pour le visionnage et c'est bel et bien la première fois que je l'ai vu, avec mon frère qui traînait dans le coin.


Le film


Le film est le premier d'une trilogie intitulée "L'âge d'or" adaptant l'arc éponyme du manga Berserk, oeuvre mythique de Kentaro Miura. Ce premier opus reprend les tomes 3 à 6. On y suit la vie de Guts en tant que mercenaire solitaire, avant qu'il ne soit amené à intégrer la troupe du faucon de Griffith. Au service du royaume de Midland, cette compagnie se taillera peu à peu une place dans le pays au fil des batailles. Mais l'ambition de Griffith est toute autre, et il compte bien sur l'aide de Guts pour pouvoir y parvenir. Le premier volet d'une grande fresque épique, sombre, et bourée d'action.


Globalement, je suis plutôt satisfait. Déjà, esthétiquement, c'est très beau. Il y a eu un énorme travail de la part du Studio 4°C, aussi bien au niveau des décors que du character design, lequel a été pensé pour coller au plus près au style actuel de Miura tel qu'on peut le voir dans les derniers tomes parus. J'aime également beaucoup le travail sur les couleurs et les lumières, très vif. Certes, le film est très lumineux pour du Berserk. Mais après tout, ne sommes-nous pas encore dans "l'âge d'or"? En revanche, je ne suis pas forcément fan de l'utilisation de la 3d. Sur les scènes d'actions - jouissives et spectaculaires, au passage - elles apportent un vrai dynamisme, mais je les trouve par moments un peu "rigides", et surtout, malgré les efforts des animateurs, elles dénotent trop avec les scènes en animation 2d pure. Par ailleurs, l'utilisation de certains modèles 3d lors de quelques scènes me paraît peu pertinent: était-ce vraiment nécessaire lorsqu'on voit deux personnages marcher, ou Griffith tomber dans l'eau, frappé par un carreau d'arbalète? (Etait-ce si dur que ça à animer en 2d? Manque de temps, économie de moyens? Flemme?) Toutefois, l'animation reste globalement de très bonne qualité.
La BO est également une petite réussite, et je retiens quelques thèmes bien marquants, comme l'opening, Aria, interprété par Susumu Hirasawa, le doux et touchant thème de la princesse Charlotte, le lumineux Des liens solides - qui me donne des envies d'aventures RPG-esques - et le plus sombre Avant la tempête. Du très bon boulot de la part du compositeur, Shiro Sagisu.


En fait, mes plus grosses appréhensions concernaient la faible durée, mais honnêtement, le film parvient à s'en tirer aussi de ce côté-là, même si davantage de développement n'aurait pas été de trop. 1h10, c'est assez court, et j'aurais bien rajouté une vingtaine de minutes pour creuser davantage le quotidien de la troupe du Faucon, les relations, les enjeux, les rivalités au sein de la cour, tous ces éléments importants qui conduisent aux derniers chapitres du film. [je ne spoile pas, les connaisseurs voient sans doute de quoi je parle] Je n'ai pas relu les premiers tomes depuis longtemps, mais enfin, exceptée la jeunesse difficile de Guts sous forme de flashback rapide qui est plus suggérée que racontée - ce que j'ai d'ailleurs trouvé bien vu et plutôt bien fichu - la trame principale m'a l'air globalement bien respectée pour le moment. Alors certes, peut-être que des passages manquent à l'appel, mais c'est une adaptation, les cocos, normal qu'il y ait des coupes dans l'histoire. Le principal étant que ça puisse être vu, compris et apprécié aussi bien par des connaisseurs que par des néophytes, et de ce côté, le contrat est rempli, mon frère qui n'a pas lu le manga peut en témoigner.


Donc, globalement, c'est une suite de scènes cultes du manga, du bon gros fanservice, quoi, le tout appuyé par une esthétique léchée, une animation soignée, des séquences d'action dantesques à grand renfort d'incrustation CG parfois réussies, parfois moins. Il envoie donc du pâté visuellement, mais aussi auditivement, avec une BO superbe. C'est un peu plus mitigé par contre au niveau de la narration: même sans les coupes scénaristiques, tout s'enchaîne assez vite et a été simplifié, et s'attarder davantage sur certains passages n'auraient pas été de trop. Si le film peut se suffire à lui-même, il sera donc recommandé aux néophyte de compléter l'expérience avec le manga ou la série animée de 1997. M'enfin, pour moi, le film remplit son contrat (très) honnêtement, et c'est avec plaisir que je visionnerai ce film à nouveau, en plus de la suite, bien évidemment.

Le coffret collector



Si le studio 4°C a bien fait son boulot, on ne peut pas en dire autant de Dybex, pour le coup. Moi qui lorgnait sur cette collector depuis un bon bout de temps, j'en suis au final vraiment déçu. Le coffret cartonné est tout à fait correct, avec une texture faux cuir rouge et une illustration somme toute sympathique - même si je préfère largement celle utilisé par la Fnac pour son édition limitée personnelle. Excepté le logo moche de Dybex qui vient comme d'habitude tout gâcher, ça semble donc bien parti.
C'est quand on ouvre le coffret que ça devient moins bien. Le DVD du film, un DVD de bonus, un Design book de 64 pages format réduit aux allures de catalogue La Redoute, et le Behelit, et... c'est tout. Le tout pour 35 euros. Euh... Attendez là.... C'est une blague? Ils ont vraiment fait payer 35 euros à des gens - moi on me l'a offerte en occase mais sous blister quand même, donc ça ne compte pas vraiment - pour cette collector du pauvre? Surtout qu'on parle de Dybex, là, et de ses coffret intégrales de séries à vingt euros à tout casser...

L'intérieur du coffret (note: le petit âne n'est pas fourni avec le Behelit)

Pourtant sur le papier, même si ça paraissait déjà cher, ça semblait bien, mais dans les faits, le contenu "collector" n'est vraiment pas terrible: le Behelit est cool, certes, mais mesure 2,5cm de hauteur à tout casser; le design book est, boarf, sympathoche, mais fait pâle figure à côté d'un véritable artbook avec ses air de magazine gratuit, et surtout il manque d'annotations (parce que moi je ne sais pas lire le japonais, désolé); quant au DVD de bonus, c'est sans doute le pire: à côté des bandes-annonces (sérieusement, il y a encore des distributeurs qui pensent que c'est un vrai bonus?) tout ce qu'on a à se mettre sous la dent, c'est une interview des comédiens qui s'occupent du doublage français... Intéressant - pour ceux que ça intéresse - mais n'y avait-il pas moyen d'avoir un véritable making-of en plus? Non? Tant pis.
En fait, même le travail sur le disque du film a été bâclé: c'est certes de l'ordre du détail, mais un menu fixe comme ça, ça fait un peu cheap, surtout qu'avec une  ou deux petites heures de travail en plus, ils auraient parfaitement pu nous pondre un joli menu animé.

En clair, cette édition collector n'est vraiment pas terrible pour une collector, et est loin de valoir ses vingt euros de plus que la version standard. J'ai quand même l'impression qu'ils ont fait un peu plus d'efforts sur celle du second film, et si je parviens à la trouver en-dessous de vingt piastres, nul doute que je sauterai tout de même dessus, même si je sais d'avance que je serai déçu du contenu.

Hey! J'ai le même! En moins bien, minuscule, et puis je doute
que le mien m'amène un  jour à la tête du pays, mais bon!
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Sur ce, je vous laisse, avec le très sympathique Des liens solides:



3 commentaires:

  1. C'est grâce à ce film que j'ai découvert l'univers de Berserk, j'avais beaucoup hésité à le regarder mais un ami me répétait tous les jours que j'allais adorer. Ca n'a pas manqué, j'ai enchaîné les deux films et j'ai commencé la série ! Qu'il faut que je continue d'ailleurs...
    C'est une vrai merveille et une excellente découverte ! Un jour j'arriverai à rattraper mon retard et les lire tous ^^

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    1. Vu le temps que met Miura pour chaque tome, je crois que tu peux prendre touuuuut ton temps pour le rattraper, ce retard! Dans le cas de séries longues mais toujours en cours comme Berserk, j'irai même jusqu'à dire que c'est un avantage, puisque du coup, le temps que tu arrives au "bout", d'autres tomes ont pu paraître, ce qui réduit la frustration de ne pas avoir la suite rapidement! :P

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    2. Oui mais à un moment je finirais bien par arriver au bout...! J'en suis toujours au tome 14, mais je les ai achetés jusqu'au 22 donc je vais pouvoir avancer un peu :)

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